L’Inde est le pays de la diversité, ceci se retrouve aussi au niveau spirituel. Le sacré est si présent en Inde qu’on sera étonné d’apprendre que ce pays est, selon sa constitution, une république démocratique laïque.
Après l’indépendance de l’Inde en 1947 et suite aux conflits religieux entre hindous et musulmans, la laïcité est inscrite dans plusieurs articles de la constitution du pays. L’article 15 interdit les discriminations sur la base de la religion, la race, la caste, le sexe ou le lieu de naissance. L’article 25 consacre la liberté de conscience et la pratique et propagation libre de la religion.
Cependant, même si l’Inde est officiellement laïque, elle reconnaît le droit basé sur la religion. Ainsi, les hindous, les musulmans et les chrétiens sont sujets chacun à leur propre droit civil.
La conception indienne de la laïcité est donc relative et bien différente de la conception française, d’autant plus que les indiens affichent volontiers leurs croyances religieuses dans l’espace public.
La religion joue un rôle important pour une grande partie des indiens. Les rituels et le culte sont très présents dans la vie quotidienne des indiens et l’immense majorité de la population se reconnait dans une religion. Dans les dernières décennies cependant les observances religieuses sont devenues moins fréquentes dans la société indienne, en particulier chez les jeunes citadins.
Cette ferveur religieuse vient probablement du fait que l’Inde est le berceau de quatre grandes religions : l’hindouisme, le bouddhisme, le jaïnisme et le sikhisme. Elle accueille aussi de longue date le judaïsme, le christianisme, l’islam et le zoroastrisme et la plus grande communauté bahá’ie au monde.
L’hindouisme est de loin la religion la plus pratiquée : elle regroupe environ 80 % de la population suivie des musulmans (env.14%) et des chrétiens (env. 3%). Les Sikhs, qui habitent en majorité au Punjab, représentent environ 2 % de la population ; les bouddhistes 1 % et les jaïns 0,4%. On compte aussi 6 millions de personnes suivant d’autres confessions notamment dans les zones tribales.
L’hindouisme est souvent considérée comme l’une des plus vieilles religions au monde. Elle se place en troisième position après le christianisme et l’islam en terme d’adeptes. Elle est issue du sous-continent indien qui reste le principal foyer de cette religion.
L’hindouisme trouve son origine dans le Sanatana Dharma ou ‘loi éternelle’. Le nom ‘hindouisme’ provient du terme persan ‘hindu’ qui désignait au départ, pour les musulmans qui pénétrèrent en Inde, les habitants du bassin de l’Indus.
La particularité de l’hindouisme est de n’avoir ni prophètes ni dogmes centraux. Elle se base sur les Védas qui, selon la tradition, furent révélés aux hommes, grâce à la ‘vision’ de Rishi (saints) lors d’intenses méditations. Cette Sruti ou connaissance révélée aurait été mise par écrit entre 1700 et 1100 avant J.-C.
Les Védas sont au nombre de quatre, à savoir : le Rigveda ou ‘Veda des strophes’, le Yajurveda ou ‘Veda des formules’, le Samaveda ou ‘Veda des mélodies’ e’t l’Atharvaveda à caractère magique.
Les Védas reconnaissent une conscience transcendantale, le Brahman (à ne pas confondre avec le dieu Brahma), qui est la Réalité Ultime, l’Âme Universelle (Paramatman), l’Un. Le Brahman se manifeste sous la forme de dieux personnifiés dont les principaux sont ceux de la Trimurti (trois formes) : Brahma, Vishnou et Shiva, qui correspondent respectivement à l’action créatrice, conservatrice et destructrice du Brahman. Ils sont associés à des déesses et épouses symbolisant la shakti, l’énergie créatrice. Ainsi Lakshmi complète Vishnou, Parvati complète Shiva et Saraswati complète Brahma.
Le bouddhisme est né en Inde au 5ème siècle av. J.-C. à la suite de l’éveil de Siddhartha Gautama et de son enseignement. C’est la quatrième religion mondiale, elle ne représente cependant que moins de 1% de la population totale de l’Inde.
Selon certaines traditions, Siddhartha Gautama aurait vécu au 6ème siècle av. J.-C. mais certains spécialistes de l’histoire de l’Inde, quant à eux, s’accordent pour situer la vie du Bouddha plutôt vers 420 jusqu’à 380 av. J.-C. Dans l’hindouisme, le Bouddha est considéré comme un Avatar de Vishnu.
Le bouddhisme est une voie individuelle dont le but est l’éveil, par l’extinction du désir égotique et de l’illusion, causes de la souffrance de l’homme. L’éveil est une base à l’action altruiste.
Dans le bouddhisme, l’éthique est basée sur le fait que les actions du corps, de la parole et de l’esprit ont des conséquences pour nous-mêmes et ceux qui nous entourent (karma). Il y a deux sortes d’actions, les actions kusala (favorable et positif) et les actions akusala (malsain et négatif).
L’expansion du bouddhiste en Inde doit beaucoup à l’empereur Ashoka Mauryas (268-239 av. J.-C.) qui régnait sur le nord de l’Inde et se convertit au bouddhisme. Plus tard, la dynastie des Gupta (320-450 ap JC) favorisa l’épanouissement de cette religion.
Le 13ème siècle voit le déclin du bouddhisme qui dut faire face à la renaissance de l’hindouisme appuyé par les gouvernants.
Aujourd’hui, le bouddhisme est surtout présent dans la région himalayenne de l’Inde (Ladakh, Sikkim,…).
Le jaïnisme (du sanskrit Jina, ‘vainqueur’) est une religion qui aurait probablement commencé à apparaitre vers le 10ème siècle avant notre ère. Ses origines sont peu connues ; elles viendraient de l’animisme et du chamanisme et remonteraient à la plus haute antiquité.
Le but de la vie pour les jaïns est le même que pour l’hindouisme, le bouddhisme et le sikhisme : le croyant doit atteindre l’illumination appelée moksha ou nirvana. L’humain doit sortir du flux perpétuel des réincarnations par des choix de vie appelés ‘vœux’ dont le premier est celui de la non-violence (ahimsa).
Les Tirthankaras (en sanscrit ‘les bâtisseurs de ponts’), sont les maîtres éveillés qui ont enseigné les principes du jaïnisme. Ils sont au nombre de 720 mais seuls les 24 derniers sont vénérés. Les Tirthankaras sont représentés par des statues nues généralement assise en lotus ou debout.
Le sikhisme est une religion monothéiste fondée dans le nord de l’Inde (Punjab) au 16ème siècle par Guru Nanak. Né près de Lahore, dans l’actuel Pakistan, Guru Nanak est fasciné dès son enfance par la spiritualité. Il découvre l’enseignement du saint poète Sabir, un homme révéré à la fois par les hindous et les musulmans. Après une expérience spirituelle de fusion avec l’essence de toute chose, Guru Nanak compose le Jap Ji Sahib, poème mystique qui résume l’enseignement qu’il décide de partager.
Le mot ‘sikh’ est dérivé du mot sanscrit ‘sisya’ signifiant disciple ou étudiant. L’expression du monothéisme des sikhs réside dans le symbole ੴ (Ek Ong Kar), que l’on peut traduire par ‘une seule conscience créatrice manifestée’. Ses adeptes croient en un seul Dieu Suprême immanent et transcendant. Il est appelé le Guru Suprême.
Le sikhisme s’est créé sur un concept d’égalité de droits pour tous. Il considère que toutes les religions peuvent mener vers Dieu. Aucune n’est supérieure à l’autre.
De même, les sikhs ne reconnaissent pas le système de castes et ne croient pas en l’adoration des idoles ou dans les rituels. Cette religion correspond à une manière d’être, servir l’humanité et engendrer la tolérance et la fraternité vis-à-vis de tous. Le sikhisme demande de combattre pour tuer l’ego, qui empêche la communion avec le Dieu-Un.
L’islam est en Inde la deuxième religion après l’hindouisme. 13,4% de la population indienne est musulmane. Après l’Indonésie et le Pakistan, l’Inde est le troisième pays ayant la communauté musulmane la plus importante.
Les conquérants musulmans réussirent à atteindre en 712 le fleuve Indus, qui marque la frontière du monde indien. Très tôt, des contacts commerciaux se développèrent entre les Arabes et les Indiens, où les ports indiens de la côte Ouest ont joué un rôle prépondérant. L’État du Kerala fut le premier à franchir le pas de la religion musulmane. Déjà en 642, une première mosquée avait été élevée à Kasagorod. Lire l’histoire de l’Inde
Le christianisme est, statistiquement, la troisième religion de l’Inde avec 2,3 % de la population totale du pays. Les premières communautés chrétiennes auraient été fondées il a près de 2000 ans et auraient donné naissance à l’Église de Malabar dans le Kerala actuel (première Église chrétienne).
Selon la tradition, la première évangélisation fut l’oeuvre de Thomas l’incrédule, l’un des douze apôtres du Christ. Son tombeau, non formellement identifié, se trouve dans la basilique Saint-Thomas de Mylapore, à Chennai.
L’histoire de l’Église latine catholique commence avec l’arrivée en 1498 de l’explorateur portugais Vasco de Gama. Une des premières églises encore debout, de style roman, se trouve à Cochin (Kochi) dans le Kerala. L’église catholique romaine regrouperait environ 70 % des chrétiens d’Inde.
Les missionnaires protestants se sont établis en Inde dès le 18ème siècle. L’Église de l’Inde du Sud est la plus importante dénomination protestante dans le pays.
Site superbe ! Merci pour cette tonne d’informations !
merci à vous, au plaisir, Mathini
super beau
merci 🙂
Bonsoir.
Toujours de magnifiques paysages envie de partir.
Vite que le tourisme reprenne.
Oui, vivement que les frontières s’ouvrent à nouveau ! Bien à vous:)