Située à 150 km d’Hyderabad, Warangal est une étape à ne pas manquer lors de votre voyage au Telangana. Les souverains Kakatiya ont laissé, dans ce qui fut leur capitale, plusieurs monuments d’importance, qui se distinguent par leur architecture élaborée. Un de ces vestiges, les arches de la victoire du fort de Warangal, fait maintenant partie de l’emblème de l’état du Telangana.
La dynastie des Kakatiya de culture télougoue, a régné de 1083 à 1323 sur un royaume recouvrant approximativement l’Andhra Pradesh actuel, et dont la capitale était Orougallou. Cet état, de confession hindoue shivaïte, fut l’un des grands états télougous à se maintenir à travers les siècles, jusqu’à sa conquête par le Sultanat de Delhi.
Après que Prataparudra, le dernier roi Kakatiya, a été vaincu par Ulugh Khan, les Musunuri Nayaks rassemblèrent une coalition de 72 tribus Nayaks et reprirent Warangal au sultanat de Delhi ; ils régnèrent sur la région pendant une cinquantaine d’années.
L’empereur Moghol Aurangzeb conquit Golkonda en 1687, et régna sur le pays jusqu’à ce qu’en 1724, les provinces méridionales de l’empire se soulevèrent et formèrent l’état Nizam de Hyderabad, qui recouvrait alors la région de Telangana et des portions du Maharashtra et du Karnataka.
Bien qu’en ruine, le fort de Warangal est l’une des principales attractions de la ville dû à l’héritage historique qu’il représente.
Cette construction du 13e siècle a été édifiée par le roi Kakatiya Ganapati Deva et sa fille Rudramma Devi. Elle s’étendait alors sur un rayon de 19 kilomètres et comprenait trois bastions circulaires distincts entourés d’un fossé, 45 tours et, en son centre, un temple dédié à « Swayambhudevi Alayam », la Terre Mère.
Le fort a essuyé plusieurs batailles et il ne reste de cette époque que de maigres vestiges : quatre « Kirti Torana » (arches de la victoire) finement sculptées placées aux points cardinaux, les restes d’un temple à Shiva avec la sculpture du taureau Nandi et deux statues de « dwarapalakas » (gardiens du temple) placées à l’entrée du temple.
Situé à proximité du fort de Warangal, le Khush Mahal construit comme une salle d’audience mérite une visite. Il est attribué aux rois musulmans Qutub Shahi, cependant, on pense que ce monument peut être aussi l’œuvre des Tughlaqs, une dynastie musulmane turque.
L’édifice rectangulaire sert maintenant de musée et renferme plusieurs statues récupérées sur le site du fort.
A 8 km de Warangal, dans le village de Hanumakonda, se tient le temple Rudreswara, connu localement sous le nom de Veyisthambala Gudi (le temple aux mille piliers). C’est l’un des premiers exemples de l’art Kakatiya.
Le monument a été construit par le roi Rudra Deva en 1163 après J.-C. et abrite la divinité Rudreswara, une forme du dieu hindou Shiva. Il repose sur une plate-forme en forme d’étoile, de style Chalukya avec déjà les premiers signes de l’art Kakatiya.
Perché au sommet d’une colline, entre les villes de Hanamkonda et Warangal, Bhadrakali est un ancien temple hindou dédié à la déesse du même nom signifiant littéralement « bonne Kali »; c’est un avatar de la déesse kali populaire dans le sud de l’Inde.
Selon les écrits gravés sur un des murs du temple, le sanctuaire aurait été construit en 625 après J.-C. par le roi Pulakeshin II de la dynastie Chalukya pour commémorer une de ses victoires.
Les rois Kakatiyas ont ensuite adopté le temple et considéré la déesse Bhadrakali comme leur « Kula Devatha” ou divinité patronne. Suite à la chute de la dynastie Kakatiya, le temple perdit de son importance.
Padmakshi, posé sur un monticule rocheux, est l’un des temples les plus anciens de Hanamakonda construit au 12e siècle par les rois Kakatiyas. Il est dédié à la déesse hindoue Padmakshi (Padmakshamma).
A l’origine, le temple était un « basadi » c’est-à-dire sanctuaire jaïn ; on peut encore observer de nombreuses statues de saints jaïns Tirthankara sculptées tout autour du temple. Le roi Kakatiya Betaraju II fut le premier souverain de sa dynastie à se convertir à l’hindouisme. Auparavant, tous les rois Kakatiyas étaient des adeptes du jaïnisme.
Une fois par an, autour de septembre-octobre, des milliers de femmes se regroupent au temple de Padmakshi pour célébrer la fête de Bathukamma lors de laquelle elles font des offrandes de fleurs à la déesse, sur l’étang, au pied de la colline.
Le temple Ramappa est situé à Palampet à 65 km de Warangal. Il est nommé d’après son sculpteur principal, Ramappa, et non d’après la divinité du sanctuaire, Ramalingeswara, comme c’est la norme en générale.
L’édifice, posé sur une plate-forme en forme d’étoile, a été construit par le chef des armées Rudra Samani en l’honneur du roi Kakatiya, Ganapathi Deva.
On remarquera surtout les postures de danse finement détaillées sur les piliers du mandala. Nataraja Ramakrishna, un érudit et musicologue, a remis à jour la Perini Shivatandavam, une ancienne forme de danse du Telangana, en s’inspirant de ces sculptures.