La musique indienne dite ‘semi-classique’ ou ‘classique léger’ reprend les bases de la musique classique indienne mais dans un style simplifié, la rendant plus accessible et plus populaire.
Voici les exemples les plus fameux de musique semi-classique de l’Inde.
Le Thumri s’est développé autour du 16-17ème siècle. Ce style gagne en popularité au cours du 19ème siècle à la cour du Shah Wajid Ali de Lucknow, dans l’Uttar Pradesh.
Les Thumri sont essentiellement des récits sur l’amour. Ils sont composées de ragas particuliers d’humeur romantique et de tala (rythmes) simples, souvent d’un tempo lent.
Le Dadra ressemble au Thumri. Tout comme le Thumri, le Dadra parle d’amour et s’est développé au même moment.
Cependant les dadras sont des compositions généralement plus courtes, plus rapide dans le tempo, laissant plus de liberté à l’artiste.
Il était initialement accompagné du tala ‘dadra’ (6 temps) d’où il a emprunté son nom.
Le Qawwali est un chant de dévotion soufie, très populaire en Inde et au Pakistan. Les racines de ce style musical remontent au 8ème siècle, en Perse (l’Iran et l’Afghanistan d’aujourd’hui).
A la fin du 13ème siècle, Le saint soufi Amir Khusro Dehlavi de Delhi fusionne les traditions musicales perses et indiennes pour créer le style Qawwali.
Le genre atteint une renommée internationale par l’intermédiaire du maître inégalé pakistanais, feu Nusrat Fateh Ali Khan.
La poésie du Qawwali est implicitement spirituelle même si les paroles peuvent paraître parfois profanes ou hédonistes. Les thèmes centraux sont l’amour, le dévotion et le désir de l’homme pour le divin.
Les chansons qui constituent le répertoire de Qawwali sont principalement en langue ourdou, langue officielle du Pakistan, proche de l’Hindi et en langue Punjabi.
Un ensemble traditionnel de Qawwali est entièrement masculin, composé généralement de neuf hommes : deux ou trois chanteurs principaux, deux joueurs d’harmonium, quatre à cinq chanteurs de refrains qui battent la mesure avec leurs mains, un joueur de percussion tabla ou/et de dholak. La chanson dure généralement une quinzaine de minutes et connait une montée du tempo et du pathos, chaque chanteur essayant de se surpasser en termes d’arabesques vocales.
Souvent confondu avec le Qawwali, le Ghazal se présente sous la forme d’un poème d’amour. Le terme Ghazal peut se traduire par ‘parole amoureuse’. Il décrit les états d’âme de l’amoureux et son regard sur sa bien-aimée.
Il apparaît dans la poésie arabe vers le 6ème siècle de notre ère et s’épanouit dans la poésie persane au 13ème et 15ème siècles.
Le Ghazal se répand en Asie Centrale et en Inde au gré des invasions. L’Europe prend connaissance de cette forme de poésie grâce aux traductions en latin et en allemand. Goethe célèbre le Ghazal dans une traduction du Diwan de Hafez de Chiraz. Le poète allemand Friedrich Rückert, s’inspirant de Hafez, utilise le Ghazal dans ses œuvres poétiques.
Le Ghazal a peu à peu évolué pour prendre parfois des formes plus philosophiques, mystiques ou satiriques.
Le bhajan, du sanscrit ‘bhajana’ (adoration) est un chant de dévotion hindou à l’intention de diverses divinités (Shiva, Krishna, Lakshmi, Ganesh..) ou de personnages religieux. Il est présent sur tout le sous-continent indien et prend différentes formes selon les régions. Il est aussi très prisé des occidentaux.
Les bases des bhajans ont été posées dans les hymnes trouvés dans le Sama Veda, le quatrième Véda des textes sacrés hindous. Ces chants ont donc, pour certains, une origine très ancienne, d’autres sont des créations contemporaines.
Les bhajans expriment l’amour pour le divin en mettant en exergue les attributs et les vertus des dieux. Ces prières font partie du bhakti yoga qui vise à focaliser l’attention des croyants sur la spiritualité et non la matérialité du monde et ainsi créer l’éveil spirituel.
Le bhajan est enjoué et magnétique. Je dis souvent que ce sont des ‘gospels hindous’. Les paroles, les mélodies, les rythmes et le style typique répétitif des bhajans les rendent très vite familiers et ont un effet d’extase libératrice.
Le bhajan est chanté par un groupe de personnes, mené par un chanteur soliste. Chaque phrase est répétée deux fois en rythme lent puis une seule fois dans un rythme plus soutenu. Ils sont accompagnés d’instruments de musique traditionnels tels l’harmonium et les tablas comme percussion.
Le bhajan peut prendre aussi une forme plus sophistiquée comme dans le chant de type dhrupad ou kriti qui se basent sur les ragas et talas de la musique classique indienne.
Le kirtan, du sanskrit kirtana (prière à Dieu) s’apparente au bhajan et désigne les chants dévotionnels de diverses traditions spirituelles de l’Inde, accompagnés à l’harmonium et au tabla. Le bhakti yoga a inséré cette pratique dans sa tradition.
Il est plus long et plus soutenu rythmiquement que le bhajan et, dans le nord de l’Inde, les fidèles dansent au son des kirtans principalement dans les temples dédiés au Seigneur Krishna.