Tout comme Agra possède son monument emblématique, le Taj Mahal, la ville d’Amritsar doit sa renommée à son temple d’or, le centre spirituel et culturel de la religion sikhe. Amritsar (nectar d’immortalité) est aussi connue comme ‘Guru Nagri’, la ville des gourous, en référence aux leaders spirituels de la religion sikhe. ‘Gourou’ signifie ‘une personne qui vous amène de l’obscurité vers la lumière’ en sanscrit. Ce terme a été largement galvaudé en occident en raison des sectes. À une trentaine de kilomètres d’Amritsar, dans le village de Wagah, vous aurez rendez-vous avec l’histoire, là-bas se trouve la ligne de démarcation de la frontière indo-pakistanaise instituée après la tragique partition de l’Inde en 1947.
Surnommé le ‘temple d’or’ en raison de son toit doré à l’or fin, Harmandir Sahib (littéralement ‘le Temple de Dieu’) est le plus saint des Gurdwara sikhs (lieux de culte sikh) car il abrite le ‘Guru Granth Sahibp’, le livre saint des Sikhs.
Le ‘Guru Granth Sahibp’ est disposé sur l’unique autel du temple d’or, qui lui est entièrement consacré. Il est vénéré comme un maître de sagesse vivant et reconnu à ce titre comme le onzième gourou de la foi sikhe. Les textes qu’il contient sont appelés ‘shabads’, poèmes mystiques destinés à être chantés.
Le temple d’or a été conçu par le cinquième gourou sikh, Arjan. Le saint soufi Sai Hazrat Mian Mir posa la pierre angulaire en 1588 et le Gurdwara fut achevé en 1604.
En 1578, Ram Das (le 4e gourou sikh) avait déjà fait creuser un bassin, nommé ‘Amritsar’ (le bassin du nectar de l’immortalité), donnant son nom à la ville qui se développa autour de lui. Le Harmandir Sahib fut ensuite construit au milieu de ce réservoir et est devenu le centre suprême du sikhisme.
Vers le milieu du 18e siècle, le sanctuaire fut attaqué par les Afghans et dut être reconstruit dans les années 1760 par Jassa Singh Ahluwalia.
Au début du 20e siècle, le Maharaja Ranjit Singh recouvra d’or les étages supérieurs du Gurdwara, lui donnant son apparence distinctive et son nom de temple d’or.
Sri Harimandir Sahib est non seulement le lieu de culte le plus important pour les sikhs, mais est aussi un symbole de fraternité humaine et d’égalité. Chaque individu, indépendamment de sa caste, croyance ou race peut venir y chercher un réconfort spirituel.
Preuve de cette tolérance, le temple d’or possède une architecture unique. Construit à un niveau inférieur par rapport à la ville, le Gurudwara enseigne une leçon d’égalitarisme et d’humilité. Les quatre entrées de ce lieu saint construites dans les quatre directions, signifient que les personnes appartenant à tous chemins de vie sont les bienvenues.
Plus de 100 000 personnes visitent le sanctuaire quotidiennement pour le culte, mais aussi pour participer à la cuisine communautaire et aux repas gratuits (Langar) qui est une des caractéristiques de tous les lieux de cultes sikhs.
Ressemblant de loin au temple d’or, le temple Durgiana est un lieu de culte de première importance au Punjab et nombre de fidèles hindous y viennent en pèlerinage.
Le temple tire son nom de Durga, la déesse guerrière. Les idoles de la déesse Laksmi (déesse de la prospérité) et de Vishnou (le protecteur du monde) sont également présentes d’où parfois son surnom de temple ‘Lakshmi Narayana’.
Construit au milieu d’un bassin sacré, le temple d’origine aurait été édifié au 16e siècle et reconstruit en 1921 par Harsai Mal Kapoor dans le style architectural du temple d’or sikh.
Ce temple éclectique dans le quartier de Rani Ka Bagh est le sanctuaire d’une femme gourou du 20e siècle considérée comme une sainte : Mata Lal Devi Ji, populairement connu comme ‘Pujya Mata Ji’.
Mata Lal Ji Devi est née en 1923, à Lahore (Pakistan) et s’installa à Amritsar après la partition de l’Inde. Elle décéda en 1994. Lal Devi était ce qu’on appelle dans l’hindouisme une ‘brahmacharini’, c’est-à-dire une ascète qui ne se nourrissait que de fruits et de lait.
Ce vaste temple, construit en 1989 sur trois étages, comporte une série de sanctuaires et de grottes, répliques de nombreux temples célèbres de l’Inde comme celui de Vaishno Devi (Jammu & Cachemire). Mata Lal Devi voulait que personne ne soit privé de la visite de ces sanctuaires.
Le temple est maintenant considéré comme un important centre de pèlerinage à Amritsar, tout particulièrement pour les femmes qui prient pour avoir des enfants.
Situé dans les environs du Temple d’Or, Jallianwala Bagh est un jardin public d’une importance nationale. Il a été etabli en 1951 par le gouvernement indien pour commémorer le massacre d’innocents par les forces d’occupation britannique le 13 avril 1919.
Convaincu d’une insurrection à venir, le général britannique Dyer interdit toutes réunions publiques à la population, mais cet avis ne fut pas largement diffusé. Le jour de Vaisakhi, le nouvel an Punjabi, de nombreux villageois se rassemblèrent dans le jardin (bagh) pour célébrer ce moment. En apprenant cela, Dyer partit avec une cinquantaine de soldats et ordonna de tirer sur la foule jusqu’à l’épuisement des munitions. Selon les sources officielles indiennes, le nombre de victimes aurait été estimé à plus de 1500, avec environ 1000 morts.
Khalsa College vaut le détour en tant qu’université historique et pour son architecture indo-sarracénique.
Fondé en 1892, sous l’empire britannique, cet établissement a été créé à l’origine pour dispenser un enseignement supérieur aux sikhs et punjabis. Sa conception architecturale a été pensée par Bhai Ram Singh, un célèbre architecte, qui a su marier avec goût les styles victoriens, moghols et sikhs.
L’université de Khalsa est aussi un symbole de liberté, car elle a généré de nombreux militants célèbres pour l’indépendance de l’Inde.
Ce temple, situé à 10 km à l’ouest d’Amritsar et dédié au dieu Rama a une signification religieuse et historique importante pour les hindous.
On dit qu’il a été construit à l’endroit où a été écrite la grande épopée du Ramayana par le sage Valmiki et où les fils jumeaux, Luv et Kush, de Sitha et Rama sont nés.
Selon la légende, Sita serait venue en ce lieu après que Rama l’ait bannie du royaume d’Ayodhya et se serait réfugiée dans l’ermitage du sage Valmiki.
Le complexe du temple comprend une cabane où la déesse Sita aurait donné naissance à ses fils et un bassin qui est censé avoir été creusé par Hanuman, le dieu singe. On dit que le Sage Valmiki s’est occupé de l’éducation des fils de Sitha et Ram.
Un certain nombre d’autres temples sont disséminés aux alentours. Durant le mois de novembre, le jour de la pleine lune, une foire annuelle de quatre jours se déroule au temple Ram Tirath.
Si, comme moi, vous n’êtes pas très féru de parades militaires, assistez tout de même à celle-ci pour l’aspect historique majeur auquel cette cérémonie est liée : la partition de l’Inde de 1947.
Wagah est un village près duquel la ligne Radcliffe, la ligne de démarcation de la frontière indo-Pakistanaise se tient. Au moment de l’indépendance en 1947, les migrants en provenance des régions indiennes sont entrés par cette frontière.
Chaque soir avant le coucher du soleil, et cela, depuis 1959, a lieu la cérémonie de l’abaissement des drapeaux pratiquée par les forces de sécurité indiennes (Border Security Force) et Pakistanaises (Pakistan Rangers).
L’exercice se caractérise par un défilé militaire chorégraphié des soldats des deux bords, alternant pas complexes et démonstrations de force.
Au coucher du soleil, les portes en fer à la frontière sont ouvertes et les deux drapeaux sont abaissés simultanément. Ils sont ensuite repliés et la cérémonie se termine par une retraite qui implique une poignée de main brusque entre les soldats des deux bords, suivie de la fermeture des portes.
J’y vais d’ici 2 jours. Un grand merci pour toutes ces informations ! Amitiés
Je vous souhaite un très beau voyage ! 🙂
merci pour ces informations très constructives!!!
merci 🙂