Un aperçu de l’histoire de l’Inde de la civilisation de l’Indus à l’indépendance.
Lors de fouilles relativement récentes (en 1920) deux villes importantes ont été découvertes : Harappa sur le fleuve Ravi, et Mohenjo-Daro sur l’Indus, toutes deux situées dans l’actuel Pakistan qui faisait partie de l’Inde jusqu’en 1947 de notre ère.
Les vestiges de ces deux villes étaient l’oeuvre d’une grande civilisation antique (5000 av. J.-C.) bien développée qui est maintenant appelée par les historiens la civilisation de l’indus ou civilisation harappéenne.
La civilisation de l’Indus se range parmi ses contemporaines, la Mésopotamie et l’Égypte ancienne, comme l’une des toutes premières civilisations.
Bien que probable, l’influence qu’elle a pu avoir sur la culture hindoue contemporaine n’est pas clairement établie. Cette civilisation est très mal connue. Son existence même a été oubliée jusqu’au 20ème siècle et son écriture reste indéchiffrée.
Vers 1900 av. J.-C., des signes montrent que des problèmes apparaissent. Les gens commencent à quitter les cités. Une des causes de cet effondrement peut être dû à un changement climatique majeur comme la disparition de portions importantes du réseau hydrographique ou l’irruption de peuples guerriers au nord-ouest de l’Inde qui aurait provoqué la rupture des relations commerciales avec les autres pays.
Cette période reste sujette à des contreverses car elle est encore mal connue et de nombreuses théories et dates se contredisent.
La période védique serait la période de l’histoire de l’Inde où les textes hindouistes canoniques, tels que les Upanishads, les Puranas, le Mahabharata et Ramayana auraient été écrits.
Bien que certains chercheurs considèrent cette période védique comme bien antérieure, c’est à cette époque cependant que la religion du Sanatana Dharma (qui signifie ‘ordre éternel’) connue aujourd’hui comme l’hindouisme aurait été systématisée.
Il est dit que la période védique commence avec l’invasion des peuples aryens. La théorie de l’invasion aryenne soutient qu’un peuple de guerriers nomades venant d’Asie centrale et connu sous le nom d’Aryens envahirent le nord-ouest de l’Inde et propagèrent leur culture dans toute l’Inde. Ce sont eux qui auraient composé les Védas.
Cette théorie est de plus en plus réfutée par de nombreux scientifiques et archéologues qui disent ne trouver aucune trace d’invasion pendant cette période. Les adversaires les plus radicaux de l’invasion aryenne considèrent l’Inde comme la zone d’origine de tous les peuples indo-européens et, qu’ainsi, toutes les langues indo-européennes dériveraient de langues parlées en Inde.
Vers 600 av. J.-C., on compte seize grands royaumes, les Mahajanapadas, qui ont évolués et se sont épanouis au nord de l’Inde.
Le 6ème siècle avant J.-C. est souvent considéré comme un tournant majeur du début de l’histoire indienne.
Il voit l’avènement du bouddhisme et du jaïnisme. Vardhaman Mahavira (jaïnisme) et Siddharta Gautama (bouddhisme) créent vers 550 av. J.-C., leur propre branches spirituelles dérivées du Sanatana Dharma.
530 av. J.-C. : l’invasion perse. L’urbanisation croissante et la richesse de l’Inde du nord attirent l’attention de Cyrus, le souverain de l’empire perse, qui envahit l’Inde en 530 avant notre ère et lance une campagne de conquête dans la région. Dix ans plus tard, sous le règne de son fils, Darius Ier, le nord de l’Inde est fermement sous contrôle Persique.
327 av. J.-C. : Alexandre le Grand. La Perse tient le Nord de l’Inde sous sa coupe jusqu’à la conquête d’Alexandre le Grand en 327 avant notre ère.
322-185 av. J.-C. : l’empire Maurya – Après le départ d’Alexandre Le Grand d’Inde, l’empire Maurya (322-185) s’établit dans le Nord de l’Inde sous les règnes de Chandragupta Maurya (322-298), Bindusara (298-272) et Ashoka le Grand (269-232) qui embrassera le bouddhisme.
En 185 avant notre ère, l’empire Maurya s’effondre lorsque le dernier des rois Maurya est assassiné. A sa place, de petits royaumes surgiront dans toute l’Inde. Pendant près de 500 ans, ces différents états seront en guerre les uns avec les autres.
Pendant le règne d’Ashoka, les trois dynasties tamouls des Chola, Pandya et Chera régnaient dans le sud de l’Inde. Ces zones connues comme Tamilakam « terre des tamouls » restèrent en bons termes avec l’empire Maurya.
320-550 ap. J.-C. : l’empire Gupta – La période Gupta de l’Inde est caractérisée par une grande prospérité matérielle et une intense créativité intellectuelle. Les arts fleurissent et des savants prestigieux marquent la période. Le règne des Gupta est considéré comme l’âge d’or de l’Inde.
L’empire Gupta décline lentement suite à une succession de souverains incompétents jusqu’à ce qu’il se effondre autour de 550 CE.
590-647 ap. J.-C : Harshavardhan – L’empire des Gupta est remplacé par le règne du roi Harshavardhan qui gouverna la région pendant 42 ans. Sous son règne, le nord de l’Inde prospéra, mais son royaume s’éffondra après sa mort.
La chute du royaume de Harshavardhan permet l’émergence de puissances régionales qui sont en situation de guerre chronique. Le manque d’unité entre ces royaumes pavent la route aux forces d’invasion musulmanes.
Les conquêtes musulmanes des Indes commencent, en 711-712, avec l’invasion du Sind (une des provinces de l’actuel Pakistan) par les Arabes et se poursuivent aux 11ème et 12ème siècles avec celles des Turcs et des Afghans attirés par les richesses de l’Inde et s’achèvent avec l’empire Moghol au 16ème siècle.
1 – 711-712 ap. J.-C., l’invasion du Sind : le gouverneur de l’Irak, Al-Hajjaj ben Yusef, envoie en 711 deux mille cavaliers et chameliers à la conquête du Sind commandés par Muhammad ibn-Qasim. Ils destituent le Raja Dahir qui régnait sur le Sindh.
Si la conquête du Sind, région périphérique, n’a guère d’incidence sur l’ensemble du pays, il n’en est pas de même des campagnes menées par Mahmoud de Ghazni et Muhammad Ghuri.
2 – 1001 -1027 ap. J.-C., Mahmoud de Ghazni : Les Ghaznévides (962-1186), nomades originaires d’Asie Centrale, fondent la première dynastie turque iranisée, tirant leur nom de leur capitale, Ghazni, située au sud de Kaboul. Entre 1000 et 1026, Mahmoud de Ghazni mène dix-sept raids meurtriers aux Indes, tous victorieux. Mahmoud de Ghazni ne songe nullement à bâtir un royaume aux Indes qu’il considère uniquement comme une zone de pillage. Après la mort de Mahmoud de Ghazni en 1030, les Turcs se divisent et s’affaiblissent, offrant aux Indes un siècle et demi de répit.
3 – 1175 – 1206 ap. J.-C., Muhammad Ghuri : Muhammad Ghuri (1160-1206) entreprend la conquête des Indes en 1175. les Ghorides viennent d’Afghanistan dont la capitale est Ghur.
4 – 1211 – 1426 ap. J.-C., Sultanat de Delhi : Muhammad Ghuri étant mort sans héritier, Qûtb ud-Dîn Aibak se proclame sultan à Delhi et s’attelle à consolider l’administration des territoires conquis. Plusieurs Dynasties se succèdent alors, les Turcs ilbarîdes (1211-1290), les Khaljis (1290-1320), les Tughluq (1320-1414), les Sayyid (1414-1451), les Lodi (1451-1526).
5 – 1526 – 1707 ap. J.-C., L’empire Moghol
Le sultanat de Delhi s’étant progressivement affaibli, au début du 16ème siècle les Indes sont divisées en de multiples États, musulmans — les plus nombreux — et hindous.
C’est dans ce contexte d’une Inde éclatée que Babur (1483-1530) s’empare du sultanat de Delhi en 1526 et fonde l’empire Moghol (de l’arabo-persan mughal, signifiant mongole).
en 1628, le prince Khuram se fait couronner sous le nom de Shah Jahan (Roi du monde) et élimine tous les autres prétendants mâles. Son long règne, symbole de la splendeur moghole, est marqué par une expansion territoriale et la construction de nombreux édifices. Il notamment à l’origine du mausolée d’Agra, le Taj Mahal, qui reste le joyau de l’architecture moghole.
En 1646, l’état Marathe sous l’impulsion de son leader Shivaji, l’état Marathe organise la résistance contre la domination de l’empire Moghol sous la forme d’une guérilla populaire. Devenu la première puissance du subcontinent au 18ème siècle, le vaste empire Marathe finit par se fractionner en entités régionales confédérées, régies par des dynasties de gouverneurs : les Bhonsla du Berar, les Gaikwar de Baroda, les Holkar d’Indore, les Sindhia de Gwalior. La puissance Marathe, alliée à la France, fut le principal adversaire de la Compagnie des Indes britanniques qui n’en vient à bout qu’au terme des trois «guerres Marathes» (1775-1782, 1803 et 1817-1818).
Le début de la période médiévale a vu la montée des musulmans en Inde du Sud. Les forces du Sultanat de Delhi en 1323 écrasèrent les Pandyas et les Hoysalas en 1333 annonçant un nouveau chapitre dans l’histoire de l’Inde du Sud.
Dans le même temps, l’Empire Vijayanagara se développe dans le tamil Nadu, le sud du Karnataka et le Kerala avec pour capitale Vijayanagara connue maintenant sous le nom de Hampi. Les Vijayanagara entrèrent en conflit avec les Bahmani, musulmans établis au nord du Karnataka, du Maharashtra et de l’Andhra Pradesh jusqu’au début du 16ème siècle où les deux empires s’affaiblirent.
C’est à cette époque, en 1498, que les caravelles portugaises de Vasco de Gama accostent sur les côtes du Kerala.
Le premier avant-poste anglais en Asie du Sud a été établi en 1619 à Surat, Gujarat, sur la côte du nord-ouest de l’Inde. Plus tard au cours du même siècle, la British East India Company ouvre des comptoirs de commerce permanents à Madras, Bombay et Calcutta, sous la protection des dirigeants indigènes.
En 1757, la Compagnie anglaise des Indes orientales prent le contrôle du Bengale et monopolise le commerce. Les Britanniques accroissent ensuite leur influence jusqu’à contrôler, vers 1850, la majeure partie du territoire de l’Inde actuelle, le Pakistan, et le Bangladesh.
À la suite d’une rébellion en 1857, menée par des soldats indiens révoltés en Inde du Nord, le Parlement britannique transfère le pouvoir politique de la Compagnie des Indes orientales à la couronne. Dorénavant, le Royaume-Uni administre directement la majeure partie de l’Inde.
A partir de 1861, le gouverneur général porte le titre de vice-roi et réside à Calcutta jusqu’en 1911, puis ensuite Delhi. En 1877, la reine Victoria est proclamé impératrice des Indes.
A partir des années 1870, des revendications politiques se développent parmi la petite élite d’Indiens anglicisés. En 1885 est créée une organisation politique appelée le Congrès National Indien, qui devient très vite un groupe de pression sur le gouvernement colonial et deviendra plus tard le Parti du Congrès. Un clivage entre élites hindoues et musulmanes apparait au début du 20ème siècle : les musulmans fondent en 1906 la Ligue Musulmane.
En 1919, Gandhi organise des campagnes d’agitation à l’échelle nationale pour protester contre des lois prolongeant certaines restrictions des libertés fondamentales instaurées pendant la guerre. En 1930, Gandhi déclenche le mouvement de la désobéissance civile ; des démissions massives de fonctionnaires indiens paralysent l’administration coloniale. Un compromis semble possible entre Londres et le Congrès sur une transition vers l’indépendance, mais la Seconde Guerre mondiale en 1939 remet tout en question.
La fin de la guerre permet la reprise des négociations mais elles se compliquent par le fait que la Ligue musulmane et son leader Ali Jinnah demande en 1940 la création d’un État particulier, le Pakistan pour les musulmans de l’Inde. Les tensions inter-communautaires culminent à Calcutta où il y a, en août 1946, 10.000 morts en quelques jours.
En 1947, le gouvernement britannique décide dans l’urgence de la partition de l’Inde et du Pakistan qui proclament leur indépendance les 14 et 15 août 1947. Le Pakistan à majorité musulmane est divisé en deux ensembles séparés par 1500 km de territoire indien : le Pakistan Occidental (le Pakistan actuel) et le Pakistan Oriental (qui fera sécession en 1971 pour devenir le Bangladesh). Cette partition déclenche de terribles violences : 500.000 morts et 15 millions de personnes déplacés. Gandhi meurt assassiné en 1948 par un extrémiste hindou.
Merci pour cette histoire de l’Inde, bavon George, je suis congolais
merci George 🙂