Delhi, territoire de l’union nationale, abrite en son sein New Delhi, la capitale de l’Inde. Une mégalopole où les buildings ultra-modernes côtoient les vieilles échoppes en bois des rues alambiquées. Si l’attrait pour cette mégalopole n’est pas tout de suite évident, elle saura pourtant vous charmer peu à peu avec les prestigieux vestiges de son histoire moghole et les bazars du « Old Chowk » jalonnés de demeures au charme suranné.
Delhi a été la capitale historique de plusieurs empires indiens. En 1526, les Moghols établissent leur capitale dans la partie de la ville maintenant connue comme le Vieux Delhi. Au début du 20e siècle, pendant la colonisation britannique, le gouvernement britannique décide de déplacer la capitale de Calcutta (maintenant Kolkata), jugée trop excentrée, vers la ville de Delhi : New Delhi est ainsi construite au sud de la vieille ville et devient la capitale de l’Empire britannique des Indes en 1911. En 1947, l’Inde indépendante confirme New Delhi comme capitale.
On confond souvent Delhi et New Delhi. New Delhi constitue une municipalité de près de 250 000 habitants au sein du territoire de Delhi, dont elle est également la capitale et qui compte près de 17 millions d’habitants.
India Art Fair a lieu à New Delhi en janvier de chaque année et accueille la plus grande manifestation d’art contemporain d’Asie du Sud. Le programme comprend des exhibitions d’art, des conférences, des projets et des événements à travers la capitale avec un accent mis sur l’expérience et l’éducation culturelle.
Le Jazz Utsav Festival, connu également sous son ancien nom Jazz Yatra, est organisé tous les ans au mois de décembre. Ce festival attire des artistes de jazz de renommée internationale ainsi que de jeunes talents du monde entier. Il se tient pendant trois jours à la Federation of Indian Chamber of Commerce and Industry – FICCI Auditorium. jazzutsav.teamworkarts.com
New Delhi accueille tous les ans au mois de décembre le Festival International des Arts. Cette manifestation culturelle rend hommage à tous les arts vivants : musique, cinéma, théâtre et danse. Les concerts, les projections et les spectacles se tiennent dans plusieurs endroits de la capitale et sont tous proposés à titre gracieux. Le festival accueille des artistes indiens et étrangers. On y trouve donc tous les genres et tous les styles. La manifestation est organisée par l’Indian International Center de New Delhi (IIC). iboblr.in/~diaf/
Ce festival de danse et musique d’influence soufie a lieu au mois de novembre-décembre pour commémorer l’importance historique du monument Qutub Minar à Delhi (voir ci-dessous). Se déroulant dans le décor majestueux du Qutub Minar lui-même, le festival programme des artistes de renom interprétant entre autres des chants ghazals et qawwalis. www.seher.in/qutub.htm
Le Festival international de la Mangue, a lieu chaque année à New Delhi au début de l’été et met en vedette la mangue pendant deux jours. Plus de 550 variétés de mangues sont exposées. Le festival comprend aussi des programmes culturels et des activités ludiques comme une démonstration de sculpture sur mangue, un spectacle de magie, un quiz sur les mangues…etc
Nous commençons la visite de la capitale de l’Inde par mon endroit favori, le Chandni Chowk, un immense bazar dans le Vieux Delhi construit au 17e siècle par l’empereur moghol Shah Jahan. Cet endroit en effervescence est un des plus grands marchés de gros en Inde.
Ce que j’aime dans le Chandni Chowk ? Me perdre dans le dédale de ses ‘galis’ (ruelles) bourdonnantes, me faufiler parmi la foule ondulante, m’arrêter pour déguster quelques snacks locaux, m’enivrer de fragrances ou tout simplement m’asseoir sur les marches d’un ancien temple et observer la vie du lieu.
Alors que je déambule dans le labyrinthe des petites rues du Chowk, l’entrée d’une maison décorée de part et d’autre de motifs floraux et de sculptures d’éléphants, attire mon attention. Un majordome me salue alors d’un Namasté et une plaque en laiton me donne le nom de ce qui semble être une demeure de prestige : l’Haveli Dharampura.
Je suis piquée par la curiosité, je demande à pouvoir visiter la maison de maître qui s’avère être un hôtel de charme 4 étoiles. Le gérant m’accueille en personne et c’est avec grand plaisir que je le suis dans les différentes pièces qui ont été rénovées avec goût en gardant le caractère original du lieu tout en y ajoutant un design contemporain.
Pendant la période moghole, un grand nombre d’havelis (maisons de maîtres) ont été construits par les courtisans dans la cité médiévale moghole de Shahjahanabad qui est maintenant connu sous le nom de Vieux Delhi. L’haveli Dharampura est une de ces constructions attribuées au style moghol tardif (vers 1887), bien qu’une partie ait été ajoutée au 20e siècle. Il reste cinq demeures de ce style dans le vieux Delhi, l’haveli Dharampura est la seule qui ait été restaurée jusqu’ici.
Après cette délicieuse visite, véritable havre de paix dans un quartier qui ne semble jamais s’apaiser, je continue mon chemin jusqu’à la plus célèbre des galis du Chandni Chowk : la ‘Parantha Wali Gali’, la rue des Parantha (pains frits indiens). Certains restaurants en ont fait leur spécialité et sont fiers d’afficher les nombreuses personnalités venues s’y restaurer (les familles Gandhi et Nehru pour ne citer qu’elles).
Une pause déjeuner s’impose, je ne peux manquer de goûter à ces fameuses paranthas. En Inde, les tentations culinaires sont à tous les coins de rue et vous deviendrez vite un vrai « foodie ».
Après cet intermède gustatif, je prends la direction de la Chandni Chowk Road, je passe devant les boutiques très colorées des costumes de mariage et, en continuant tout droit, je tombe sur plusieurs édifices religieux, parmi eux, le temple hindou Gauri Shankar, le Gurudwara Sis Ganj Sahib ji dédié à la foi sikhe et le Shri Digambar Lal Mandir, un des fameux temples jaïns de Delhi reconnaissable à ses hauts clochers rouges. L’intérieur somptueux vaut vraiment le coup d’œil !
Juste en face du Shri Digambar Lal Mandir, j’aperçois des murailles rouges imposantes, c’est le fort rouge ou « Lal Quila » en Hindi.
Réparti sur 103 hectares et entouré de 3 km d’enceintes fortifiées, ce fort fut la résidence des empereurs moghols. Shah Jahan, le cinquième empereur moghol, commanda ce fort quand il déplaça sa capitale d’Agra à Delhi. Cette forteresse-palais était le point central de la cité de Shahjahanabad, appelée aujourd’hui le Vieux Delhi. Le fort rouge était alors considéré comme l’une des architectures les plus raffinées de son temps mélangeant les styles perses, hindous et européens avec de beaux jardins. géométriques, des salles d’audience ornés de marbre délicat, plusieurs mosquées, un puits à palier, plusieurs pavillons et palais royaux reliés par un canal connu sous le nom de Nahr-i-Bihisht c’est-à-dire, le ruisseau du paradis.
En découvrant ce fort, il est fort probable que vous soyez un peu déçu, car si ses murs défensifs ont été pour la plupart épargnés, ce qui nous reste aujourd’hui de ce palais-fort n’est que le très pâle reflet de sa gloire passée. Le complexe royal a été largement pillé de ses bijoux, de ses œuvres d’art et de ses mobiliers pendant le Raj Britannique et ont été vendus à des collectionneurs privés ou aux grands musées de Londres au Royaume-Uni. Les guerres successives entre le Raj et l’empire Marathe puis sa reconversion en garnison militaire ont eu raison de lui.
Seuls les bâtiments en marbre du côté Est de l’enceinte impériale ont échappé à la destruction complète. Plus des deux tiers des structures intérieures ont été détruites.
Le fort rouge est devenu un monument symbolique lorsque le 15 août 1947, pour marquer l’indépendance de l’Inde, le premier Premier ministre de l’Inde, Jawaharlal Nehru, hissa pour la première fois le drapeau national indien au-dessus de la porte de Lahore. Cette cérémonie perdure encore de nos jours.
Nous finissons notre visite du Vieux Delhi par la Jama Masjid, à 1 km au sud-ouest du fort rouge. Construite sous le règne de l’empereur Moghol Shah Jahan de 1650 à 1656, c’est l’une des plus grandes mosquées que compte l’Inde, pouvant accueillir jusqu’à 25 000 fidèles. Elle restera la mosquée royale des empereurs jusqu’à la fin de la période moghole.
L’édifice en grès rouge et en marbre blanc pur est d’aspect plutôt sobre avec une immense cour de 2000 m2 et deux minarets de 40 m de haut. Quelques chandeliers en cristal et des arabesques florales incrustées dans la pierre viennent contredire la simplicité du lieu.
Nous quittons le vieux delhi pour nous diriger vers un des plus beaux témoignages de l’architecture moghole : la tombe d’Humayun. Classé au patrimoine mondial de l’humanité, ce majestueux édifice est la sépulture de l’empereur Moghol Humayun commandé par sa première femme Bega Begum en 1569.
C’est le premier exemple de tombe-jardin du sous-continent indien. Le complexe comprend la tombe de l’empereur et de ses deux épouses Bega Begum et Hamida Begum ainsi que 150 membres de la famille royale. On dit qu’il a servi d’exemple pour la construction du Taj Mahal.
Monument étonnant, le Qutub Minar, la tour de la victoire, est le plus haut minaret indien et le troisième au monde. Classé au patrimoine mondial de l’humanité, sa construction démarra en 1192 sous l’ordre de Qutub Ud Din Aibak, le premier sultan de Delhi.
Le minaret mesure plus de 72 m de haut avec un diamètre de 14 m à la base et de 3 m à son sommet. Autour du minaret, se trouve un ensemble de structures intéressantes dont la mosquée Quwwat-ul-Islam, la première construite en Inde.
Petite curiosité, dans une des cours du complexe, se tient un long pilier en fer qui porte des inscriptions en sanscrit. On pense que ce pilier était l’étendard du dieu Vishnou, érigé au 4e siècle EC en mémoire d’un roi nommé Chandra, généralement identifié comme l’empereur Chandra Gupta II. Le pilier, qui aurait été déplacé de son lieu d’origine, est célèbre pour être résistant à la corrosion, ce qui témoigne du haut niveau de compétence des forgerons de cette époque.
Le temple du Lotus est un autre des édifices emblématiques de Delhi qui doit son nom à son architecture unique en forme de lotus.
Ce lieu consacre l’unité des religions et de l’humanité chère à la foi Baha’ie. La foi Baha’ie a vu le jour au 19e siècle en Perse. Son fondateur est Baha’u’llah, un noble Persan porteur d’un message spirituel dont la finalité est d’établir l’unité des religions et de la race humaine. Le « lotus temple » est considéré comme la maison mère de cette foi.
L’autre lieu à ne pas manquer à Delhi est le temple d’Akshardham, un édifice gigantissime dédié à Swaminarayan (1781-1830), une personnalité centrale d’une forme moderne de l’hindouisme.
Les enseignements de Swaminarayan se trouvent dans le Vachanamrut, le principal texte théologique de la mission. Pour Swaminarayan, le but ultime de la vie est la moksha, un état spirituel de libération ultime du cycle des naissances et des morts qui s’obtient par un effort spirituel appelé « ekantik dharma » c’est-à-dire le détachement des choses matérielles de ce monde, et par la « bhakti », une dévotion absolue envers Dieu.
Inauguré en 2005, le monument principal fait 109 m de long, 96 m de largeur et 43 m de haut. On reste admiratif devant la beauté de l’architecture et le travail de la pierre ; on trouve pas moins de 200 sculptures de grands saints, sadhus, dévots et avatars de l’hindouisme.
Et que dire de l’intérieur qui est tout aussi mégalomane ! L’intérieur du temple est divisé en neuf mandapams ou espaces thématiques dont les piliers aux sculptures complexes sont coiffés de dômes et de plafonds à couper le souffle.
Le sanctuaire du temple tout en marbre et or abrite « Bhagwan Swaminarayan » et ses cinq successeurs spirituels : Gunatitanand Swami, Bhagatji Maharaj, Shastriji Maharaj, Yogiji Maharaj et Pramukh Swami Maharaj.
Autour du garbhagruh, on trouve d’autres autels consacrés aux divinités hindoues : Sita-Ram, Radha-Krishna, Lakshmi-Narayan et Shiva-Parvati.
N.B: sécurité oblige, aucune photo n’est permise dans le complexe.
Situé dans New-Delhi, non loin du Sansad Bhavan, le Parlement indien circulaire, Gurudwara Bangla Sahib est l’un des plus populaires lieux de foi sikhe de Delhi. Il est dédié à Guru Har Krishan, le huitième Guru Sikh, qui pendant une épidémie de choléra, soigna avec succès des personnes à l’aide de l’eau de son puits. Plus tard, un bassin (Sarovar) fut construit par le Raja Jai Singh au-dessus du puits et son eau est maintenant considérée comme ayant des propriétés curatives.
En plus de l’architecture immaculée du Gurudwara, l’atmosphère y ait très paisible. Asseyez-vous quelques instants dans la pièce centrale et laissez-vous emporter par les « Gurbanis », les hymnes chantés tirés du Guru Granth Sahib, le texte central des Sikhs.
Pour finir en beauté votre tour de Delhi, je vous recommande d’assister aux chants qawwalis au Dargah de Nizamuddin. Le sanctuaire abrite le tombeau de Hazrat Khawaja Nizamuddin Auliya (1238-1325), considéré comme un grand saint soufi indien. Ce lieu de foi intense attire non seulement les fidèles musulmans, mais aussi ceux des autres confessions.
La ferveur spirituelle de cet endroit sacré est à son maximum quand résonnent les dhikr (psalmodies) et les chants soufis qawwali. Une atmosphère à ne surtout pas manquer !
Cela nous a donné des idées de visite pour notre visit en Inde le mois prochain. Merci bcp!!
Hello Ravi, merci de votre message. Bon voyage en Inde, vous risquez cependant d’avoir très chaud à Delhi en Avril !
Beau reportage bien fait qui donne envie de visiter cette ville qui de prime abord pourrait sembler effrayante car très dépaysante pour un occidental !…
Bonjour merci de votre message. Delhi, plus que n’importe quelle autre mégalopole en Inde, s’apprivoise doucement… 🙂
Sri Sri Radha Parthasarathi !
Radhe Radhe!
c cool mrc
merci à vous 🙂