Vrindavan accueille plus de 500 000 fidèles hindous chaque année. Les voyageurs viennent s’imprégner des vibrations de ce lieu sacré qui danse au rythme de la flûte du dieu au visage sombre : Krishna. La légende raconte que c’est là qu’il passa une partie de sa jeunesse.
Le nom Vrindavan viendrait de « brinda », un autre nom du « tulsi » (basilic sacré) et de « vana » signifiant forêt. Autrefois, la région était recouverte d’une épaisse forêt rongée peu à peu par l’urbanisation. Il ne reste de ce temps que le jardin de Nidhivan (voir plus bas).
On raconte que l’essence spirituelle de Vrindavan s’est perdue au fil du temps jusqu’à ce que le sage Chaitanya la redécouvre en 1515. Il visita Vrindavan sans relâche jusqu’à ce qu’il retrouve les lieux saints associés aux actions divines de Krishna comme décrites dans les écritures saintes.
Dans les temples dédiés à Krishna et à sa bien-aimée Radha, il n’est pas rare de voir des fidèles danser sur le rythme des chants spirituels. Ceci est intimement lié à la légende de Krishna.
La « Raas Lila » que l’on pourrait traduire par « danse de l’amour divin » est une danse de dévotion qui fut exécutée par Krishna et les gopis de Vrindavan (les gardiennes de vaches).
La Raas Lila eut lieu lors d’une nuit, quand les gopis quittèrent furtivement leurs maisons pour se rendre dans la forêt, hypnotisées par le doux son de la flûte de Krishna.
Le seigneur Krishna dansa alors avec les gopis pendant toute une nuit de « Brahma » (unité de temps hindoue d’environ 4,32 milliards d’années). LE fait de danser ainsi avec le seigneur Krishna gonfla terriblement l’orgueil des gopis.
Pour leur donner une leçon d’humilité, le seigneur Krishna disparu au cours d’une autre Raas Lila. Les gopis ne le trouvant plus devinrent extrêmement tristes et commencèrent à prier et chanter pour le faire revenir. Krishna revint en souriant quand il vit que les gopis furent guéries de leur vanité. Après quoi, il les bénit avec une ‘Maha Raas Lila’ (une grande danse sacrée).
A Vrindavan, on ne trouve essentiellement que des temples et il y a en a des centaines ! Voici les plus connus.
Ce temple de 1864, situé dans le quartier de Raman Reti, est sûrement le sacré de Vrindavan. Il pourrait passer inaperçu tant il est coincé entre plusieurs édifices dans une ruelle étroite.
Banke signifie littéralement, « courbé à trois endroits » se référant à la pose dite de « tribhanga » ou en « S » que l’on retrouve dans la danse classique indienne, et « Bihari », celui qui apporte une joie suprême.
Dans ce sanctuaire hindou, Krishna est représenté au stade de l’enfance. Il n’y a pas de mangal arati (offrande de flammes) et les cloches et conques sont proscrites pour ne pas importuner la déité. Il n’y a que le nom de Radha qui est récité.
Toutes les minutes, un rideau est tiré devant la divinité. On dit que le pouvoir de la statue est tel que la personne qui la regarde trop longtemps s’évanouirait.
L’ambiance mystérieuse de ce temple et la ferveur des fidèles est à vivre absolument, tout particulièrement lors de la fête des couleurs (Holi) quand l’atmosphère devient extatique.
En sortant du temple, ne manquez pas de goûter à la spécialité de Vrindavan, les pédas, une sucrerie semi-tendre, à base de « khoa » (lait concentré) aromatisé avec de la cardamome, de la pistache et du safran.
Sri Gopesvara Mahadeva est un des plus vieux temples de Vrindavan dédié à Shiva. On dit que Vajranabha, le petit-fils de Krishna, plaça un Shivalingam dans ce temple ; les fidèles viennent verser l’eau du fleuve Yamuna sur ce même lingam.
La légende raconte que le dieu Shiva vint à Vrindavan pour devenir une gopi de Krishna. Radha le bénit en l’autorisant à entrer dans la Raas Lila après qu’il eut pris l’apparence d’une gopi en se baignant dans les eaux sacrées de la Yamuna. Le nom de « Gopeswar » donné par Krishna viendrait de là, mélange de Maheshwar (shiva) et de gopi.
Le temple Madan Mohan situé sur une colline près du « Kali ghat » a été construit par Kapur Ram Das. Il est associé au saint Chaitanya Mahaprabhu.
La statue originale de Madan Gopal fut déplacée à Karauli au Rajasthan pour la protéger des pillages pendant le règne de l’empereur moghol Aurangzeb. C’est une réplique qui est maintenant vénérée dans le temple.
Sri Ranganatha est dédié au dieu Vishnou dans sa pose « Sheshashayi »c’est-à-dire qu’il allongé sur le serpent divin Shesha.
Ce temple, construit en 1851, est un mariage de différents styles architecturaux : rajpoute pour son entrée et dravidien (Inde du sud) avec ses trois Gopurams-tours de 30 mètres de haut.
Situé au coeur de la ville, Nidhivan est certainement un des endroits les plus mystérieux de Vrindavan. Cette forêt d’arbustes, où des hordes de singes ont élu domicile, fait l’objet de nombreux mythes.
On dit que Radha et Krishna viennent y danser chaque nuit avec les gopis qui se transforment ensuite en arbuste quand le soleil se lève. Les branches de ces arbustes poussent vers le bas pour montrer leur respect envers le couple divin.
On raconte aussi qu’après l’arati (offrande de flammes) de 20 h, personne ne doit rester dans la périphérie du temple ni ne doit assister à la danse de Radha et Krishna sous peine de devenir aveugle…
Prem Mandir est le plus grand temple de Vrindavan (22 hectares), le plus récent (2012) et sûrement le plus coûteux.
Construit entièrement en marbre blanc italien par la mission de Jagadguru Sri Kripaluji (1922 -2013), considéré comme un saint homme, ce temple est se veut aussi un complexe éducatif qui raconte l’histoire authentique du seigneur Krishna. Il est le symbole de l’amour divin (prem).
Le Prem Mandir vaut vraiment le coup d’œil le soir quand ses illuminations changent de couleur toutes les minutes. Chaque soir, à 19 h, débute le spectacle des fontaines musicales juste à droite du temple, à ne pas manquer non plus.
Krishna Balaram est un des temples de la communauté ISKCON « International Society for Krishna Consciousness » plus connue en occident sous le nom de « mouvement Hare Krishna » dont le fondateur et maître spirituel est Bhaktivedanta Swami Prabhupad.
Le temple construit en 1975 abrite les déités principales de Krishna et Balarama (frère de Krishna). Juste à l’entrée se trouve le mausolée du maître en marbre blanc.
La particularité de ce temple est ses kirtans (chants de dévotion) chantés 24/24. Un moment envoûtant et serein.
Le temple Govind Dev est à visiter pour son architecture unique. Il a été construit en 1590, en grès rouge et selon la forme d’une croix grecque, par le Roi Man Singh de Jaipur.
Il est posé sur un socle surélevé et il faut monter un escalier pour atteindre le hall principal. En 1670, pendant le règne du roi moghol Aurangzeb, il a été détruit et il ne reste maintenant que trois étages sur les sept d’origine.
Le temple est dédié à Krishna. les statues d’origines ont été déplacées à Jaipur pour échapper au pillage des armées Mogholes d’Aurangzeb. Les répliques sont tout autant vénérées.
Keshi ghat est le principal lieu d’ablution de la ville de Vrindavan. Il se tient sur les rives du fleuve Yamuna, entouré d’édifices de style palatial.
On dit que c’est ici que le seigneur Krishna tua le cheval-démon Keshi envoyé par le roi Kamsa.
Le ghat est particulièrement mis en valeur au coucher du soleil juste avant l’arti (offrande de flammes) quand la pierre prend une couleur miel.
Juste avant de partir de Vrindavan, faites un petit tour dans ce temple récent dédié à la déesse Durga ; sa statue de 42 mètres ne passe pas inaperçue ! A l’intérieur se trouvent plusieurs grottes montrant différentes formes de Durga.