Sixième ville la plus peuplée de l’Inde, Hyderabad ne dévoile cependant son beau visage qu’à un petit nombre de voyageurs seulement. Un visage aux traits orientaux hérité des souverains musulmans Golkonda et Nizams qui, jadis, firent de la ville un pôle majeur de la culture indo-persane.
Hyderabad a été fondée par Muhammad Quli Qutb Shah en 1591 non loin de Golkonda qui était la capitale du Sultanat Bahmani, premier royaume musulman indépendant du sud de l’Inde.
Sept souverains de la dynastie Qutb Shahi se succédèrent à Hyderabad pendant près de 171 années. Ils firent de la ville un pôle culturel et économique en développant la littérature indo-persane et le commerce des diamants et des perles (voir plus bas).
Le royaume de Golkonda s’éteindra en 1687 quand le grand souverain moghol Aurangzeb se saisira de la ville. Dès lors, Hyderabad fut dirigée par des gouverneurs, nommés par l’administration moghole de Delhi.
En 1724, profitant de l’affaiblissement de l’empire moghol, le gouverneur Nizam-ul-Mulk Feroze Jung Asif Jah proclame l’indépendance d’Hyderabad. Ceci marquera le début de la dynastie des Nizams qui régnera à Hyderabad pendant 220 ans, jusqu’en 1948 quand Hyderabad sera intégrée à l’Union indienne.
Le 1er novembre 1956, l’état de l’Andhra fusionne avec le Telangana, une région de langue télougou de l’état de Hyderabad et prend le nom d’Andhra Pradesh.
En 2014, suite à plusieurs mouvements pour révoquer la fusion du Telangana et de l’Andhra Pradesh, l’état du Telangana est créé, constituant jusqu’ici la partie Nord-ouest de l’Andhra Pradesh. Hyderabad, sur le territoire du Télangana devient la capitale de l’état.
Hyderabad est connue comme la « ville des perles », mais on peut tout aussi bien parler d’elle comme étant la « ville des diamants » : il fut un temps où l’Inde possédait les seules mines de diamants au monde.
Des mines légendaires de Golkonda, à 11 km d’Hyderabad, ont été extraits parmi les plus fabuleux diamants que l’on connaisse : le Koh-i-Noor (ornant la couronne britannique), le Darya-i-Noor (le diamant rose iranien), le Hope, le Pitt et le Jacob.
Le Koh-i-Noor tout comme le Darya-i-Noor appartenaient aux empereurs moghols qui régnèrent sur l’Inde de 1526 à 1857. En 1739, Nadir Chah, le « Napoléon iranien » envahit l’Inde et met à sac Delhi. Il s’empare de ces deux diamants qui sont ramenés en Perse avec d’autres trésors indiens prestigieux. Le Darya-i-noor y restera et fait maintenant partie des joyaux nationaux d’Iran.
Quant au Koh-i-Noor, il reviendra en Inde vers 1814, entre les mains du roi Ranjit Singh, puis sera confisqué par les Britanniques en 1849 et ensuite offert à la reine Victoria en 1850. En 1936, la pierre sera taillée puis installée sur la couronne de la reine Elizabeth, épouse du roi George VI.
A Hyderabad, ne manquez pas de déguster la spécialité de la ville : le riz biryani, un plat à base de riz préparé avec des légumes et/ou de la viande et des épices (cardamome, cannelle, coriandre, gingembre..) accompagné d’un sambar et de yogourt. Il existe de nombreuses variantes de biryani. Toute sorte de légumes et légumineuses peut y être ajoutée ainsi que des fruits secs.
On dit que du temps des souverains Nizams, le riz biryani se déclinait sous 50 recettes différentes !
Charminar est l’emblème d’Hyderabad. L’édifice a été construit en 1591 par Mohammed Quli Qutb Shah, le cinquième souverain de la dynastie Qutb Shahi, après avoir transféré sa capitale de Golkonda à Hyderabad.
L’édifice se trouve à l’intersection de la route commerciale historique qui relie les marchés de Golkonda à la ville portuaire de Machilipatnam. A l’origine, La ville était répartie autour du Charminar dans quatre quadrants différents.
La structure est d’architecture indo-islamique, intégrant des éléments architecturaux persans. Elle comporte une mosquée et 45 chambres de prières.
A deux cents mètres au sud-ouest du Charminar, on aperçoit la Mecca Masjid (la mosquée de La Mecque), ainsi appelée parce que les briques ont justement été ramenées de La Mecque pour construire l’arc central de la mosquée. Les souverains Qutb Shahis n’ont jamais fini la construction de l’édifice, elle fut achevée par l’empereur moghol Aurangzeb en 1694.
Laad Baazar est le marché le plus ancien de la ville niché dans une des artères qui mènent au Charminar. Il est actif depuis l’époque des souverains Qutub Shahis et Nizams. Ce bazar bouillonnant et coloré est réputé pour ses perles, ses pierres semi-précieuses, ses accessoires de mariage et ses bracelets traditionnels (bangles) en verre et en pierre.
« Laad » signifie « résine » en référence à la substance résineuse utilisée pour insérer les pierres et diamants artificiels sur les bracelets.
Situé dans la vieille ville d’Hyderabad près du Charminar, le palais Chowmahalla est sûrement le plus bel ensemble patrimonial d’Hyderabad.
Il est composé de 4 palais (Afzal Mahal, Mahtab Mahal, Tahniyat Mahal et Aftab Mahal) et fut le siège de la dynastie Asaf Jahi et la résidence officielle des Nizams d’Hyderabad lorsqu’ils gouvernaient la ville.
Le palais est maintenant la propriété de Barkat Ali Khan Mukarram Jah, héritier des Nizams.
Salabat Jung initia sa construction en 1750 qui fut complétée lors des règnes d’Afzal ad-Dawlah et Asaf Jah V entre 1857 et 1869.
Chowmahalla est unique pour son style et son élégance : son architecture marie harmonieusement différentes influences architecturales ; c’est un des premiers exemples d’architecture néo-classique européenne à Hyderabad.
Le Khilwat Mubarak ou salle des cérémonies, est le cœur du palais Chowmahalla. Il est paré de 19 immenses chandeliers en cristaux belges et d’une plate-forme de marbre blanc sur laquelle le Takht-e-Nishan ou le siège royal est posé.
Cachée dans un recoin près du Charminar ,cette “maison du deuil” vaut le détour. Le Badshahi Ashurkhana est un lieu de recueillement pour les musulmans Chiite construit en mémoire du martyre Imam Hussain. Iman Hussain était le petit-fils du Prophète Mohammed et le fils d’Ali ibn Abi Talib, le premier Imam Chiite. L’aspect extérieur de l’édifice est sobre, mais les mosaïques à l’intérieur sont de toute beauté.
Golkonda est l’un des forts célèbres de l’Inde et fut la capitale des souverains Qutb Shahi. Les origines du fort remontent à la dynastie Yadava de Deogiri et aux Kakatiyas de Warangal. Golkonda était à l’origine un fort en pisé. Les trois premiers rois Shahi de Qutb reconstruisirent Golkonda, sur une période de 62 ans.
Golkonda se compose en fait de quatre forts distincts entourés d’une muraille extérieure de 10 km de long. A l’intérieur se trouvent plusieurs appartements et halls royaux, des temples, des mosquées, des écuries, etc.
On dit que le fort possédait un coffre fort où les célèbres diamants « Koh-i-Noor » et « Hope » étaient enfermés.
Le fort restera la capitale de la dynastie Qutb Shahi jusqu’en 1590 lorsque qu’elle fut transférée à Hyderabad. Il tombera en désuétude à partir de 1687, après un long siège d’une année conduisant à la prise du fort par l’empereur moghol Aurangzeb.
A environ un kilomètre du fort de Golconda se trouvent les sept tombeaux des rois de la dynastie Qutb Shahi. Ces édifices en granit font parties des plus anciens monuments historiques d’Hyderabad. Très élégants, ils sont construits dans des styles architecturaux persans et hindous.
Paigah ou Maqhbara Shams al-Umara, est l’endroit où sont construits les tombeaux des membres de la famille Paigah, des aristocrates, fervents loyalistes des Nizams.
Les Paigah avaient la tâche de défendre et de sécuriser l’état princier d’Hyderabad. Les liens entre les souverains Nizams et les Paigah étaient tels qu’un des Paigah, Fakhrudin Khan, épousa en 1797 la fille du deuxième Nizam d’Hyderabad.
Les tombeaux en marbre sont ornés d’arbres généalogiques ou décorés de beaux dessins géométriques persans et de jalis reflétant le goût pour l’art et l’esthétisme de la noblesse de l’époque.
Hussain Sagar est un lac en forme de cœur construit par Ibrahim Quli Qutub Shah en 1563. Il est réparti sur une superficie de 6 kilomètres carrés et est alimenté par la rivière Musi. Une grande statue monolithique du Bouddha, érigée en 1992, se dresse au milieu du lac. Des bateaux font fréquemment l’aller-retour depuis le jardin de Lumbini jusqu’à la statue. Hussain Sagar sert également de séparation entre Hyderabad et sa ville jumelle Secunderabad.
Birla Mandir est un temple hindou, posé sur une colline de 85 m appelée Naubath Pahad. L’édifice a été financé par la fondation des industriels Birla, qui sont également à l’origine de plusieurs autres temples similaires en Inde, tous connus sous le nom de Birla Mandir. La construction, qui aura duré 10 ans, a été inaugurée en 1976 par Swami Ranganathananda de la Mission Ramakrishna.
Le temple, construit avec 2000 tonnes de pur marbre blanc est un mélange d’architectures dravidiennes, rajasthani et odishi. La divinité du temple est Lord Venkateswara, une forme du dieu Vishnou.
Taramati Baradari est un ancien sérail situé dans l’Ibrahim Bagh, un jardin de style perse créé sous le règne d’Ibrahim Quli Qutub Shah, le second sultan de Golkonda.
La légende raconte qu’Abdullah Qutb Shah entendait la voix de Taramati, une courtisane, quand elle chantait pour les voyageurs du sérail, alors qu’il était assis au fort de Golkonda, à deux kilomètres du sérail. On dit que sa voix mélodieuse était portée par la brise, atteignant l’oreille du prince.
Le musée archéologique d’Hyderabad dispose d’une collection exquise d’art et d’antiquités rares comme des sculptures bouddhiques du deuxième et troisième siècle av. J.-C. et hindoues de la période Chalukyan et Vijayanagara.
Chose étonnante, on y trouve aussi une momie égyptienne (de 4 500 ans), la fille du sixième pharaon d’Egypte, qui a été donnée par le septième Nizam d’Hyderabad.
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Très beaux monuments et palais !
J’aimerais voir l’évêché et l’adresse .
Qut est l’économe de l’évêché ?
merci madeleine pour votre message. De quel évêché parlez-vous ?