Bikaner est une cité à part au Rajasthan, encore peu visitée. Elle réserve pourtant de belles surprises : un fort massif et raffiné à la fois qui n’a rien à envier à celui de Jodhpur et une vieille ville absolument envoûtante, de rouge brique vêtue, qui vous emporte dans un tourbillon de couleurs et de fragrances.
La ville a été fondée par Rao Bika en 1486. Étant le deuxième fils de Rao Joda, le fondateur de Jodhpur, il n’avait donc aucune chance d’hériter de la ville bleue. Il décida alors d’édifier son propre royaume et ainsi naîtra la ville de Bika-ner.
Tout comme Jaisalmer, la ville d’or du Rajasthan, Bikaner était autrefois un centre important sur les routes caravanières. Pendant le règne de Raj Singh I, au 16e siècle, Bikaner deviendra une ville florissante et un comptoir de commerce important le long de la route de la soie. En particulier, elle sera réputée pour ses orfèvres, ses tisserands et ses parfumeurs. Elle deviendra aussi un centre célèbre pour les arts et créera notamment sa propre école de peinture miniature.
Le dernier grand maharaja, Ganga Singh (1898-1943), mènera Bikaner à son apogée qui deviendra l’une des principautés les plus importantes de l’Inde. Il lancera notamment la construction du canal de Ganga, un projet d’irrigation ambitieux qui a transformé le désert avoisinant en champs productifs.
La principauté rejoindra, en 1949, le nouvel état du Rajasthan de l’Inde nouvellement indépendante.
Le festival de chameaux de bikaner est un événement animé et coloré organisé par l’office du tourisme du Rajasthan pendant le mois de janvier pour promouvoir les éleveurs de chameaux de la région et faire revivre les vieilles traditions sur le domptage et l’élevage des camélidés. Au programme : processions colorées de chameaux joliment décorés, concours de chameaux, spectacles de danse et musique du Rajasthan.
Jambheshwar est l’une des foires les plus importantes de la communauté Bishnoï. Elle se tient deux fois par an et est organisée dans le village de Nokha dans le district de Bikaner. Jambheshwar ji est le fondateur de la communauté Bishnoï. Tous les enseignements de ji Jambheshwar sont combinés dans 120 dictons. Ces paroles exposent les vertus naturelles de la maîtrise de soi, de la vérité et de la non-violence.
Les visiteurs se rendent au temple de Mukam et à la dune de sable de Samarthal (où Jambheshwar ji prêchait) pour prendre part au culte et aux rituels. Il est d’usage de prendre un peu de sable dans le bassin du temple de Mukam et de le déposer au pied de la dune.
Si vous voulez assister à ce festival et rencontrer la communauté Bishnoï, contactez-moi !
Ce fort imposant en grès rouge ne paie pas de mine de l’extérieur, mais c’est un des plus majestueux du Rajasthan. Le raffinement des intérieurs est juste épatant.
Il a été construit par Raja Rai Singh, le sixième souverain de Bikaner qui régna de 1571 à 1612. Ses nombreux voyages à l’étranger lui permirent d’acquérir des connaissances en art et en architecture qu’il mettra en pratique dans le fort. Les seize générations de souverains qui lui succéderont construiront à chaque fois leur propre ensemble de chambres, ne voulant pas vivre dans les chambres de leurs prédécesseurs, c’est pour cela que le palais-fort compte un nombre impressionnant de pièces.
Parmi les plus beaux palais du fort de Junagarh on remarquera le Chandra Mahal, très bling-bling, avec des divinités plaquées or et des peintures incrustées de pierres précieuses.
J’ai particulièrement aimé le Bada Mahal orné de fresques représentent le dieu hindou Krishna et sa bien-aimée Radha au milieu de nuages bleus.
La vieille ville de Bikaner est à ne surtout pas manquer, un vrai délice pour les yeux des voyageurs surtout s’ils sont photographes. Ses ruelles étroites sont jalonnées de magnifiques havelis (maisons de maîtres) finement sculptés dans le grès rouge dont la couleur contraste merveilleusement bien avec le bleu azur des portes. On en compte plus d’un millier. Les plus fameux sont ceux appartenant à la même famille jaïne, les Rampurias.
La vieille ville possède aussi une particularité unique en Inde : les pattas, de larges tables basses en bois installées dans les rues. On en compte à peu près 500 essaimées dans toute la vieille ville. À l’origine, elles servaient de lieu social pour les femmes ; elles sont maintenant essentiellement utilisées par les joueurs de cartes.
Le Bada Bazaar (grand bazar) ou marché aux épices semble quant à lui ne pas avoir bougé depuis des temps ancestraux. C’est un lieu authentique, loin des bazars touristiques de certaines villes du Rajasthan. Alors que vous marchez dans ses venelles, vos sens se délectent de fragrances épicés et vous vous laissez bien volontiers envoûter.
Non loin du bada bazaar, on tombe sur le temple jaïn Bhandasar, un vrai petit bijou orné de peintures de style Usta de l’école de Bikaner.
Il est dédié au cinquième saint jaïn tirthankara, Sumatinath, et a été construit par Bhanda Shah, un riche marchand jaïn.
À visiter de préférence en fin de journée, pour assister, du haut du temple, au coucher du soleil sur la ville.
Le marché près de la porte de Kot est un rendez-vous tout aussi vibrant que le bazar de la vieille ville. Produits en tout genre et commerçants toujours prêts à prendre la pause. Un plaisir pour les yeux et les papilles.
Juste après le marché de Kot, vous trouverez le temple Laxmi Nath, un des plus vieux sanctuaires de la ville érigé sous le règne de Rao Lunkaran et modifié par le Maharaja Ganga Singh Ji. Il abrite les divinités hindoues Vishnou et Lakshmi.
Peu connus des touristes, les cénotaphes royaux de Devikund Sagar à quelques kilomètres de la ville valent pourtant le coup d’œil. Ils ont été érigés en mémoire de la famille royale de Bikaner.
Ils se partagent en deux groupes : les plus anciens sont construits en grès rouge de Dulmera et les plus récents en marbre blanc. Le plus vieux de ces chhatris, datant du 16e siècle, est celui de Rao Kalyanmal Ji, un des rois de Bikaner.
Les styles rajpoutes et moghols des édifices s’harmonisent avec grâce et donnent à ce lieu une ambiance sereine.
Lalargh et Lakshmi sont deux palais mitoyens qui ont été reconvertis en hôtels de luxe. On vous laissera néanmoins visiter les parties publiques.
Le palais Laxmi Niwas, de style sarracénique, est l’ancienne résidence du Maharaja Ganga Singh, un des souverains de Bikaner. Il a été dessiné par l’architecte britannique Samuel Swinton Jacob en 1902.
Le Maharaja Ganga Singh commandera au même architecte le palais de Lalargh en 1902, en mémoire de son père, le Maharaja Lal Singh.
À environ 10 km de Bikaner, on trouve une ferme et un centre de recherche sur les camélidés qui est la plus grande de toute l’Asie.
Le centre propose des balades à dos de chameau et abrite aussi un musée ainsi que des échoppes vendant des produits dérivés du chameau… Laissez-vous tenter par la glace au lait de chamelle !
Un temple aux allures de parc d’attraction où l’entrée se fait par la gueule d’un lion ! Il a été créé en hommage au fameux temple de Vaishno Devi dans le territoire du Jammu & Cachemire. Un temple ludique fait de grottes et de deités géantes qui plaira sûrement aux petits comme aux grands enfants.
Le temple aux rats, dont la renommée dépasse les frontières de l’Inde, se trouve à 30 km de Bikaner dans la ville de Deshnoke. Il est dédié à Karni Mata, l’incarnation de la déesse hindoue Durga.
On dit qu’il y aurait plus de 20 000 rats vivant dans ce temple. Les fidèles viennent leur offrir de la prasad (nourriture bénie) car ces rats (kabbas) sont considérés comme sacrés.
Selon une légende locale, Karni, femme mystique du 15e siècle et incarnation de la Déesse Durga, implora le Dieu Yama (le Dieu des morts) afin de ressusciter le fils ainé d’un de ses conteurs. Yama refusa dans un premier temps, puis finit par accepter et autorisa Karni Mata à ramener parmi les siens non seulement l’âme du fils décédé du conteur, mais aussi celle de tous les autres conteurs et poètes ; ceux-ci ne se réincarnèrent pas en êtres humains mais en rats. De même, tous les enfants mâles reçurent la permission de Yama de pouvoir retrouver la vie en se réincarnant en rat dans le temple.
Parmi ces rats noirs, il y aurait quelques rats blancs considérés comme les plus sacrés car ils sont censés être les réincarnations de Karni Mata elle-même et de sa famille.
J ai eu le coup de foudre pour le Rajasthan, visité en 2014, un grand choc à tous les niveaux
Bikaner,Jaisalmer,ces havelis magnifiques qui tombent souvent en ruines,comme j aimerai pouvoir les restaurer,les sauver de l oubli…
Pays vraiment fabuleux au sens propre,je pense a tous ces gens aujourd’hui,j espère qu ils s en sortiront au moins pire possible
Bonjour Marie, merci de votre message !
Oui, j’aimerais bien aussi restaurer quelques-unes de ces magnifiques demeures 😉
Nous prions pour cette situation actuelle arrive à sont termes rapidement
Bien cordialement
Mathini
Magnifique reportage. Continuez a nous faire connaitre ce beau Rajastan dont j’ai eu la chance de visiter quelques merveilles il y a 2 ans
Merci de votre cordial message Marie-Thérèse ! Oui, le Rajasthan est une destination de rêve pour sa architecture architecturale ! Bien cordialement, Mathini