Leh, la capitale du Ladakh, offre un spectacle grandiose de déserts montagneux, que seuls les monastères en robe blanche et rouge viennent distraire. L’air y est vif et les visages des habitants ne sont pas sans rappeler ceux du Tibet tout proche.
La formation du royaume du Ladakh remonterait au 10e siècle quand le prince Nyima Gon conquit la partie occidentale du Tibet avec une armée de 300 hommes. On pense que plusieurs palais et villes du Ladakh ont été fondés par ce même prince tibétain.
Leh, située à une altitude de 3 500 m d’altitude, fut autrefois un carrefour important sur la célèbre route de la soie. Son atout principal maintenant est d’être entourée de nombreux monastères bouddhistes (gompas) qui rivalisent de beauté. Parmi eux, on notera celui de Thiksey connu pour sa statue de 15 m de haut ou celui d’Alchi, une perle aux splendides peintures murales, ou bien encore celui d’Hemis, un des plus larges gompas du Ladakh, dans lequel a lieu chaque année un festival religieux réputé.
Le festival du Ladakh a lieu chaque année à Leh et dans les villages environnants pendant le mois de septembre et sur une période de 15 jours. La cérémonie d’inauguration a lieu à Leh avec une procession en grande pompe de plusieurs troupes culturelles de diverses régions du Ladakh.
Ce festival bouddhiste a lieu autour de juillet dans le magnifique gompa de Hemis situé dans la ville du même nom à 45 km de Leh. Le festival d’Hemis commémore la naissance de Guru Padamasambhava, qui a amené le bouddhisme Vajrayana au Bhoutan et au Tibet. Des beaux programmes culturels ont lieu avec les fameuses danses de masques.
Notre première visite nous mène au palais de Leh qui offre une vue panoramique sur toute la ville et les chaînes de montagnes environnantes. Il a été construit sous le patronage du roi Sengge Namgyal au 17e siècle sur le modèle du palais de Potala au Tibet et servait de résidence principale pour les Namgyals.
Fortement endommagé lors d’invasions, le palais de neuf étages abrite désormais un musée. On y trouve de nombreuses statues du Bouddha, des Thangkas (teintures) qui datent de plus de 450 ans ainsi que des bijoux et vêtements utilisés par la famille royale. Le palais est encore en cours de restauration par l’Archaeological Survey of India.
Situé au sommet d’un pic montagneux, juste derrière le palais de Leh, le fort-monastère de Tsemo est fameux non seulement pour sa vue à couper le souffle sur les pics enneigées environnants, mais aussi pour sa statue du Bouddha Maitreya de 10 m de haut datant du 15e siècle. Le fort ainsi que les gompas ne sont ouverts qu’à certains moments de la journée (matin et soir) quand les moines viennent faire les rituels religieux.
Le stupa « Shanti » est un monument incontournable aux environs de Leh. Juché sur une colline escarpée, son dôme blanc se voit de loin.
L’édifice a été sponsorisé par des fidèles bouddhistes du Ladakh et du Japon et fut inaugurée en août 1991 par Sa Sainteté le Dalaï Lama en commémoration des 2500 ans du Bouddhisme. Le stupa vise à promouvoir la paix (shanti) et la prospérité dans le monde.
A quelques kilomètres du stupa de Shanti, on trouve celui de Tisseru, en grande partie en ruine, qui serait vieux de plus de 600 ans. On attribue sa construction au roi Graps-Pa Bum-Ide (1410-1440 EC). Tisseru est considéré comme le plus large stupa du Ladakh (55 m de diamètre) et combine les styles indiens et tibétains.
Le nom Tisseru signifie « mule jaune ». La légende raconte qu’un rocher jaune de la forme d’une mule se tenait à l’emplacement actuel du stupa et était habité par des forces malignes qui infligeaient des tourments aux habitants. Un jour, la reine tomba malade juste en le regardant. Après les conseils avisés des lamas, le roi construisit alors un stupa au-dessus du rocher pour emprisonner les esprits démoniaques.
Situé à une distance de 3 km de Leh, ce petit monastère, branche de celui de Spituk, est habité par une vingtaine de moines et c’est aussi la résidence officielle du Kushok Bakul, le lama senior de l’ordre des Gelugpa (les bonnets jaunes).
Il comprend plusieurs temples dont la principale attraction est une statue de Tara, à mille mains et onze têtes.
Tara est une divinité féminine du bouddhisme. Elle est considérée comme un bouddha féminin. Elle est aussi connue comme la « mère de la libération ».
Le Hall of Fame, littéralement le « hall de la gloire », est situé près de l’aéroport de Leh.
C’est un musée construit et entretenu par l’armée indienne à la mémoire des soldats qui ont perdu la vie pendant les guerres indo-pakistanaises.
Il dispose d’une boutique de souvenirs et expose des objets liés aux différentes guerres (principalement celui de Kargil) telles que des armes et certains documents importants.
Situé à environ 15 km de la ville de Leh, le palais de Stok, a été construit en 1825 par le roi Tsespal Tondup Namgyal dans un style mélangeant tradition bouddhiste et styles architecturaux contemporains. C’est actuellement la résidence des descendants du roi Sengge Namgyal.
Cette propriété palatiale détient une bibliothèque qui compte environ 108 volumes du Kangyur (les enseignements du Bouddha) ainsi qu’une collection de vêtements royaux et de bijoux.
Depuis peu, le palais offre quelques chambres de luxe aux voyageurs. Séjourner dans une de ces très glamour suites royales donnant sur la chaîne himalayenne est digne d’un rêve.
Surplombant la vallée de l’Indus, Spituk (« l’exemplaire ») est un Gompa fondé au 15e siècle par Od-De.
Il héberge une communauté d’une centaine de moines et renferme de belles icônes du Bouddha et des thangkas anciens.
Sur le haut de la colline, on trouve le temple de Mahakal, contenant plusieurs statue de Vajrabhairava (Kali). Le visage terrifiant des déesses n’est dévoilé que lors du festival annuel de Spituk connu aussi sous le nom de Gustor. Pendant ce festival, les lamas portent les masques de divinités religieuses et exécutent des danses mythologiques bouddhistes.
Le monastère et le palais de Shey sont situés sur une colline dans le village du même nom, à 15 km au sud de Leh.
Shey était autrefois utilisé comme résidence d’été des rois du Ladakh. Le palais, en grande partie en ruines aujourd’hui, a été construit en 1650, par le souverain, Deldan Namgyal, aussi connu en tant que Lhachen Palgyigon.
La famille royale a quitté les lieux pour le palais de Stok en 1834. L’édifice contient le plus large stupa de la victoire (Nangyal Chorten) du Ladakh.
Le monastère de Shey a également été construit au 17e siècle, dans le complexe du palais, sur les instructions de Deldon Namgyal, à la mémoire de son défunt père, Singay Namgyal. Le principal sanctuaire du monastère est doté d’une statue dorée incrustée de pierres précieuses de 12 m de hauteur représentant le Bouddha Shakyamuni en position assise.
En continuant vers le sud du Ladakh, à 4 km de Shey, un important monastère juché sur une colline se dévoile. C’est le Gompa de Thiksey appartenant à la branche bouddhiste des Gelugpa (les bonnets jaunes).
Fondé au 15e siècle, d’après les lignes du Palais de Potala au Tibet (d’où son surnom de « petit Potala »), il dispose de dix temples et accueille plus d’une centaine de moines.
Sa principale attraction est une imposante statue de Maitreya (le futur bouddha) de 15 mètres de haut, la plus grande du Ladakh, installée pour commémorer la visite du 14e Dalaï Lama dans ce monastère en 1970.
A trente kilomètres de Thiksey, on tombe sur un autre Gompa couronnant la colline de Chemrey. Le monastère du même nom avec ses maisons en terrasses ressemble de loin à un des villages médiévaux européens.
Le monastère a été fondé en 1644 en tant que mémorial pour Sengyé Namgyal. Il héberge environ 120 lamas de l’ordre des bonnets rouges. Le monastère possède une grande statue de Padmasambhava et contient également une précieuse collection d’écritures saintes.
Hemis, situé à quelques kilomètres de Chemrey, fait partie des plus remarquables monastères bouddhistes du Ladakh. Lové dans une gorge, on y accède par des routes sinueuses traversant de magnifiques paysages rocailleux. Le Gompa appartient à l’ordre des bonnets rouges et a été fondé par Stagsang Raspa Gyatso Nawang en 1630.
Il contient une importante bibliothèque de livres tibétains et une collection très impressionnante de thangkas (tentures bouddhistes) et de statues bouddhiques ornées de pierres précieuses.
Une agréable marche de 3 km, au-dessus du monastère vous mènera vers un ermitage sacré, antérieur au monastère de Hemis, où l’on peut voir encore gravées dans la roche, les empreintes de mains et de pieds du lama Gyalwa Kotsang, qui était le résident de cet ermitage.
Le monastère d’Hemis est aussi connu pour son festival du même nom dédié à Padmasambhava (Guru Rinpoché). Les cérémonies commencent tôt le matin par un rituel au sommet du Gompa où le portrait de Rygyalsras Rinpoche est montré pour lui rendre hommage. Des danses de masques mystiques prennent ensuite place selon la tradition tantrique.
Si vous prenez la route du nord en direction de Kargil et Srinagar, plusieurs lieux, principalement des monastères, valent vraiment le détour et offrent des pauses relaxantes le long de cet itinéraire cahoteux.
Dans un paysage lunaire, près de la ville de Nimmu et à 30 km de Leh, les rivières Indus et Zanskar se rejoignent ; toutes deux trouvent leur source dans les chaînes himalayennes. Du rafting est organisé sur les deux cours d’eau et comptent des rapides de catégorie I à V.
Le premier monastère d’importance que l’on rencontre sur la route de Srinagar est celui d’Alchi, situé à 70 km de Leh et posé au bord de la rivière Indus. Ce bijou monastique est considéré comme l’un des centres bouddhistes les plus anciens du Ladakh.
Il comprend cinq sanctuaires ornés de splendides peintures murales du 11e et 12e siècle et son atout majeur est une impressionnante statue en argile du bouddha Manjushri, représentant la sagesse, peinte avec des couleurs minérales qui ne sont en rien ternies au cours du temps.
A une heure d’Alchi, posé sur un piton rocheux, on découvre le monastère de Lamayuru construit au 11e siècle par Mahasiddhacharya Naropa, un des lamas de la branche des bonnets rouges du bouddhisme.
Le Gompa accueille plus de 150 moines et abrite une riche collection de thangkas, statues, tapis et une impressionnante idole aux mille yeux.
En continuant notre route vers Kargil et à 1 km de la ville de Mulbekh, se dresse, sculptée à même la roche, une statue de 9 m de haut du Bouddha Maitreya, c’est-à-dire le Bouddha à venir. Les bouddhistes croient en effet que le cinquième bouddha sera Maitreya parmi les mille bouddhas qui viendront en ce monde.
On pense que la statue a été construite, il y a environ 800 ans, par les étudiants du grand traducteur tibétain Lotsawa Rinchen Zangpo, mais les historiens la dateraient plutôt du 13e siècle.
Après 7 h de route épuisante, il est temps de s’arrêter ; Kargil est une ville étape bien méritée sur la route Srinagar-Leh. Elle est devenue tristement célèbre au milieu des années 90 en raison de la guerre indo-pakistanaise quand la ville et les zones environnantes étaient occupées par l’armée pakistanaise.
A une cinquantaine de kilomètres après Kargil, nous entrons dans la vallée de Dras qui se poursuit jusqu’au col de Zojila (3 500 m). Connue comme la seconde région habitée la plus froide au monde, avec des hivers à -45, elle offre durant la période estivale des paysages à couper le souffle.
Sur la route, nous croisons le « Dras War Memorial », également connu sous le nom de « Vijaypat », qui est un mémorial de guerre construit par l’armée indienne, sur les contreforts de la colline Tololing. Il contient une épitaphe avec les noms de tous les officiers et soldats indiens qui sont morts pendant la guerre indo-pakistanaise de 1999 (guerre de Kargil).
De Dras, il vous faudra encore au moins 6 – 7 h de route pour atteindre Srinagar, la perle de la vallée du Cachemire. Un bon thé à la cannelle vous attendra sur une des péniches romantiques de Srinagar…
VOYAGEZ AVEC MOI AU LADAKH !
Merci pour ces photos, cela me rappelle des moments inoubliables, j’ai fait le treck de la vallée de la Marka et le kan-yazé ( 6200m) c’était en 1995. Une ambiance particulière avec des temples exceptionnels, il m’a fallu 6 mois pour me remettre dans la vie d’ici. Avec des souvenirs indélébiles.
Merci Paul pour votre message. C’est l’effet de l’Inde ! Namaskaram, Mathini
Merci pour ces photos, cela me rappelle des moments inoubliables, j’ai fait le treck de la vallée de la Marka et le kan-yazé ( 6200m) c’était en 1995.
Bonjour Mathini
Merci pour votre reportage .
Je garde un merveilleux souvenir du Ladakh
j’y suis allé l’année dernière vous ne citez pas le monastère de Phuktal
dans une vallée magnifique .
Bien cordialement
ADY
Merci Ady, en fait c’est un reportage sur les alentours de Leh jusqu’à Kargil, la vallée du Zanskar fera l’objet d’un article différent quand j’aurai le temps de m’y remettre 🙂 Bien cordialement, Mathini
Je reste à jamais marquée par mon merveilleux voyage au Cachemire et au Ladakh, la gentillesse des gens, la vie simple des gens, les fabuleux monastères, et la spiritualité palpable partout
Oui c’est une très belle région 🙂 avez-vous vu la vallée de Spiti dans l’Himachal Pradesh ?
Je reste à jamais par mon merveilleux voyage au Cachemire et au Ladakh, la gentillesse des gens, la vie simple des gens, les fabuleux monastères, et la spiritualité palpable partout
Le Kinnaur dans l’Himachal Pradesh vaut aussi le coup d’oeil 🙂
J’adoré votre reportage .
J’ai passé 40 jours au Ladakh en 1986 et ce périple reste gravé dans ma mémoire .
J’ai vécu dans une famille de Chamspa et ensuite dan des monastères .
Vous les décrivez très bien . J’ai été reçu à Likir par la soeur du Dalai lama , un très beau moment de partage .
Un voyage inoubliable qui en a conditionné beaucoup d’autres dans les vallées himalayennes .
Merci
Namaskar Francis, merci pour votre sympathique message ! À quand le prochain voyage dans l’Himalaya ? Bien cordialement, Mathini