Patan, ancienne ville fortifiée datant du 8e siècle EC, était la capitale du Gujarat jusqu’en 1411, lorsque le sultan Ahmed Shah la déplaça à Ahmedabad. Elle doit maintenant sa renommée à son magnifique puits à degrés Rani-Ki-Vav, construit sous l’ère Solanki et classé patrimoine mondial de l’humanité. Patan est également célèbre pour le tissage des prestigieux saris patola.
Le Rani-Ki-Vav (puits de la reine) a été commandé en 1050 par la reine Udayamati en mémoire de son époux le roi Bhimdev I (1022-1063 EC), fils de Mularaja, le fondateur de la dynastie Solanki.
Enseveli par les crues successives de la rivière Saraswati coulant à proximité, il n’a été redécouvert qu’en 1960 par l’Archeological Survey of India.
D’environ 64 m de long, 20 m de large et 27 m de profondeur, ce magnifique puits dit à paliers ou à degrés est l’une des plus grandes et plus somptueuses structures de ce type en Inde.
Les puits à degrés sont des systèmes de stockage et de gestion de l’eau propre sous-continent indien. On les trouve principalement dans les zones désertiques comme le Rajasthan ou le Gujarat.
Le Rani-Ki-Vav a été conçu comme un temple inversé sur sept niveaux avec des panneaux sculptés d’une grande qualité artistique. On compte environ 500 sculptures principales et un millier d’autres mineures composant une imagerie religieuse, mythologique et séculaire.
Le quatrième niveau est le plus profond et il mène à une citerne de 23 m de profondeur. Un puits se situe à l’extrémité ouest du site ; profond de 30 m, il s’agit d’une cavité circulaire de 10 m de diamètre. (source: UNESCO)
L’autre spécificité de Patan est l’art du sari patola.
‘Patola’ est un terme utilisé au Gujarat pour désigner l’art du tissage de la soie au design en ‘double ikat’, c’est-à-dire que le dessin est créé en teignant d’abord le fil de trame ainsi que le fil de chaîne (d’où le nom double), de toutes les couleurs qui vont y figurer, à des intervalles très précis, de sorte qu’au moment du tissage les éléments du dessin se créent par la juxtaposition des parties du fil de la couleur appropriée.
L’étoffe tissée en patola est réversible, elle peut être portée des deux côtés. Il est quasiment impossible de distinguer l’avant de l’arrière.
La coloration, pour les saris haut de gamme, est faite avec des pigments naturels. Elle est censée durer plus de 300 ans.
La technique étant complexe et longue, la confection des saris patolas peut prendre de six mois à 1 an, d’où leur prix très élevé, compter environ 2000 euros pour un sari premier prix.
Sur les 700 familles d’origine, seules trois continuent à perpétuer cette technique traditionnelle comme les membres de la famille SALVI (voir ci-dessous). Ils ont d’ailleurs construit un musée dédié au patola non loin du Rani-Ki-Vav et leur petit atelier au centre de la ville témoigne encore de la beauté de cet art.
Cet édifice fait partie des nombreux réservoirs artificiels construits dans différentes parties du Gujarat sous le patronage du roi Siddhraj Jaisinh (1093-1143 ap. J.-C.). Il est l’un des plus grands de par sa de taille.
‘Sahasralingam’ tire son nom des nombreux petits temples placés sur les bords du réservoir qui à l’origine contenaient chacun un Shivalingam, détruits au cours de la fin de la période médiévale. Pour les amoureux des vieilles pierres….
Patan compte aussi plus d’une centaine de temples jaïns, reflet de l’importance du jaïnisme dans cette cité sous l’ère Solanki.
L’un des plus importants est celui de Panchasara Parsvanatha, dédié à Parsvanath, le 23e Tirthankara (saint jaïn) qui vivait au 9e siècle avant notre ère. Il aurait été construit au 16e siècle et dispose de plusieurs cours et de nombreux sanctuaires finement sculptés.