Bhubaneshwar (le seigneur des trois mondes) est la capitale de l’Odisha, état au Sud-Est de l’Inde. Cette ville, vieille de plus de 2000 ans, fut aussi la capitale des rois Kalinga (du 7e au 11e siècle EC). Ils laissèrent derrière eux un patrimoine unique avec des milliers de sanctuaires qui donnèrent à la ville son nom de « cité des temples ». De cette époque, Bhubaneshwar n’a conservé qu’une centaine de monuments qui reflètent encore cependant le raffinement d’antan. Avec les villes de Puri et Konark, Bhubaneshwar forment un « Swama Tribhuja » ou triangle d’or architectural.
La première trace écrite du Bhubaneshwar date de la grande guerre de 261 avant notre ère, lorsque l’empereur Maurya Ashoka a envahi le royaume de Kalinga. La bataille fut si féroce et sanglante qu’elle marqua un tournant décisif dans la vie du roi Ashoka. Après cette guerre, il renonça à étendre son empire et se convertit au bouddhisme. Il oeuvra à propager cette philosophie, qui finit par devenir la religion d’État.
Sous le règne du roi Kharavela, en 49 avant notre ère, le jaïnisme prospéra. Les grottes d’Udayagiri et de Khandagiri datent de cette période (voir plus bas).
Les rois des dynasties Kesari et Ganga étaient des bâtisseurs très ambitieux, adeptes de la foi Shivaiste et Vishnouiste. Les magnifiques temples de Bhubaneswar, Puri et Konark ont été construits pendant leur règne (712-1200 après JC).
Mukteshvara est un temple hindou du 10e siècle dédié à Shiva à Bhubaneshwar (voir ci-dessous). Le festival est nommé d’après ce temple et accueille dans ce cadre majestueux de nombreux artistes talentueux entre autres de danse classique de style Odissi.
Le festival de musique Rajarani se tient dans la cour du temple Rajarani à Bhubaneshwar et célèbre la richesse de la musique classique indienne. Les soirées musicales résonnent de l’excellence des grands maîtres de musique classique indienne recréant ainsi les « Gayans Darbari », les spectacles musicaux qui avaient lieu à la cour des rois indiens dans les temps anciens.
Lingaraj est un magnifique temple, le plus grand de Bhubaneshwar, malheureusement interdit aux non-hindous (non-indiens)…
Vous pouvez cependant en avoir un maigre aperçu d’une plate-forme se trouvant à l’extérieur du temple. On vous demandera quelques roupies pour y accéder, mais ne donnez rien car cela n’est pas justifié.
Lingaraj signifie « le roi des lingams ». Le temple est dédié au dieu hindou Harihara, déité moitié Shiva, moitié Vishnou.
Sa construction s’est étalée du 6e au 11e siècle. Il possède 150 petits autels et la Sikhara (la tour principale) s’élève à 55 m de haut.
Le temple de Chitrakarini se trouve juste à côté du temple Lingaraj. Il présente de beaux bas-reliefs qui décrivent, entre autres, le mariage de Shiva et Parvati.
Mukteswara est sûrement l’un des plus beaux édifices de Bhubaneshwar.
Le détail et la finesse de ses sculptures sont un délice pour les amoureux de belles pierres. Sa « torana » (arche) d’influence bouddhiste est particulièrement remarquable.
Mukteshwara signifie « le seigneur de la libération ». Le temple a été construit au 10e siècle et est dédié au dieu hindou Shiva.
Les brahmines (prêtres) officiant dans ce temple pourront vous servir de guides, en échange de quelques roupies (50-100 roupies suffiront). Vous pouvez aussi demander à faire une puja (rituel) sur le lingam du temple.
Dans le même complexe, se trouve un autre petit temple du nom de Siddheswar, où réside un lingam Harihara (mi-Shiva, mi-Vishnou). Il vaut aussi le coup d »œil.
Juste à côté de Mukteshwara, on tombe sur le temple Kedar Gauri, peint de couleurs vives, il est dédié au dieu Shiva et à son épouse, la déesse Gauri.
Il y a plusieurs légendes associées à ce temple, l’une elles raconte que ce temple a été construit en l’honneur des amours de Shiva et de Gauri.
Quelques mètres après, on trouve le temple de Parasurameswara datant du 7e siècle et dédié à Shiva. C’est l’un des plus anciens de l’Odisha.
Ses façades richement décorées de bas-reliefs représentent diverses déités. Une en particulier retient l’attention, celle de Mahisamardini, la déesse hindoue Durga à six bras.
Dans la cour, se dresse un grand lingam décoré d’une centaine d’autres en miniature. Là aussi, le prêtre s’occupant du temple pourra vous servir de guide contre quelques roupies.
Situé dans un jardin arboré, à 5 minutes à vol d’oiseau de Parasurameswara, Rajarani est un temple du 11e siècle en grès rouge et jaune, une pierre qui est appelée localement « rajarani », de là proviendrait son nom.
Les sculptures du temple sont particulièrement élégantes, en particulier les figures féminines qui sont dépeintes dans différentes activités : en badinage amoureux, se regardant dans un miroir ou jouant avec des oiseaux de compagnie.
L’entrée est payante.
Construit au 9e de notre ère, le temple Vaital Deul, est différent des autres sanctuaires en ce sens qu’il était consacré au culte tantrique. Il est situé 2 kilomètres du temple de Rajarani, en direction au sud-ouest.
Le tantrisme est centré sur la vénération de la shakti, la force féminine. Ce culte implique des rituels élaborés utilisant la magie et des offrandes sacrificielles.
Le temple renferme l’idole singulière de Chamunda (un avatar de Durga) dépeinte assise sur un cadavre, avec une guirlande de crânes autour du cou et flanquée d’un hibou et d’un chacal.
Au sommet de la sikhara (tour) du temple trois flèches ont été ajoutées, détail plutôt inhabituel. Les experts pensent qu’elles représentent les trois autres formes de la déesse Chamunda, à savoir, Mahasaraswati, Mahalakshmi et Mahakali.
Autre lieu lié au tantrisme, le temple des « 64 yoginis » situé à Hirapur, à 20 km de Bhubaneswar est à voir absolument
Bhubaneshwar a été un des foyers de la tradition tantrique des yoginis qui s’est développée du 9e au 13e siècle. Selon la littérature védique, les yoginis étaient des femmes pratiquant à la Déesse Mère, et on leur prêterait même des pouvoirs magiques.
Ce sanctuaire circulaire sans toit aurait été construit au 9e siècle et appartient à un genre d’architecture totalement extérieur au style de l’Odisha.
Ce type de temples existaient dans toute l’Inde à une certaine époque, il n’en reste aujourd’hui que quatre, deux dans l’état dus Madhya Pradesh et deux dans l’Odisha.
Le mur intérieur du temple du mur contient des niches dotées de 56 statues de déesses hindoues ; au milieu, trône la déesse Kali, debout sur une tête humaine. Un autel sacrificiel au centre du sanctuaire contient 8 autres déesses ce qui fait bien 64 Yoginis au total.
Situées à 7 km à l’ouest de Bhubaneswar, les collines jumelles de Khandagiri présentent un ensemble de belles grottes creusées et sculptées dans la roche ; elles auraient servi de cellules pour des moines jaïns.
Leur construction a probablement commencé au 1er siècle av. J.-C. sous le règne du roi Kharavela de la dynastie Mahameghavahana.
On retiendra de cette visite la fameuse « Rani Gumpha » (la grotte de la reine) et la grotte de Ganesha flanquée de deux éléphants à l’entrée. Elles comprennent toutes deux des frises sculpturales élaborées décrivant des scènes historiques, des cérémonies religieuses et des danseurs.
Ce stupa bouddhiste est plus une curiosité qu’autre chose. Situé sur une colline à 8 km de Bhubaneshwar, l’édifice a été construit en 1970 par des fidèles Japonais pour promouvoir la paix dans le monde.
A l’entrée, de nombreux vendeurs vous proposeront du jus de canne à sucre, laissez-vous tenter ! Parfumé à la menthe fraîche et au jus de citron, c’est un petit enchantement pour les papilles.