Gangaur est l’un des plus fameux festivals du Rajasthan (Inde du Nord). Il est célébré par les femmes et jeunes filles durant le printemps (mars -avril) et symbolise le bonheur conjugal. A Udaipur, il coïncide avec le « Mewar festival« , vitrine de la culture rajasthanie.
Le mot « Gangaur » est la combinaison des noms de Shiva et Parvati. « Ga » est le synonyme du dieu Shiva et « Gaur » représente la déesse Gauri avatar de Parvati.
Ce festival célèbre le bonheur conjugal : les jeunes femmes non mariées vénèrent Gauri pour trouver « un bon mari », tandis que les femmes mariées prient pour le bien de leur famille.
Pour nous, occidentaux, ce festival peut paraître rétrograde, cependant, sachez qu’en Inde, le mariage revêt une importance primordiale. C’est l’une des grandes étapes de la vie et très peu d’indiens envisagent le célibat ou le concubinage. C’est une question de culture.
A l’occasion de Gangaur, les femmes se parent de leurs plus beaux atours : elles portent de nouveaux saris aux couleurs flamboyantes (c’est le Rajasthan !) et portent de nombreux bijoux en or. Des mehndi (dessins au henné) ornent leurs paumes et pieds. Certaines femmes observent un jeûne pendant cette période de fête.
Les rituels associés à ce festival diffèrent selon les régions du Rajasthan. Les plus fameux sont ceux des villes d’Udaipur, Jaipur et Jodhpur.
A Udaipur, Gangaur coïncide avec le « Mewar festival » qui comprend différents programmes culturels tels des concerts et danses folkloriques, vitrine de la culture rajasthanie.
Le point d’orgue de ces festivités est la procession finale très colorée de femmes et de jeunes filles qui parcourent les rues de la vieille ville en portant sur leurs têtes, et ce, jusqu’au lac Pichola, les effigies en bois de Shiva et Parvati.
Au « Gangaur Ghat », les déités sont posées sur les marches du lac Pichola, les femmes leurs font diverses prières et offrandes puis repartent avec elles. Suite aux récentes lois anti-pollution en Inde, les effigies ne sont plus immergées dans le lac.
Le festival Gangaur à Udaipur est sans conteste le plus captivant du Rajasthan ; en témoignent les nombreux photographes qui se bousculent pour immortaliser ce festin de couleurs.
A Jaipur, la capitale du Rajasthan, une grande procession est organisée ; elle débute au Zanani-Deodhi du City Palace et se termine à Talkatora. Le cortège est composé de palanquins, de chars, d’éléphants décorés et d’artistes folkloriques.
A Jodhpur, le festival dure 16 jours. Le premier jour après Holi, les femmes se rassemblent devant les idoles de Shiva et Parvati.
Les participantes entonnent des chants de Gangaur et prient pour une vie conjugale heureuse.
Le 7ème jour, en fin de journée, les femmes partent en procession au son des cymbales et des percussions, en portant sur leur tête, chacune à leur tour, le « ghudlia » jusqu’à leur maison.
Le « ghudlia » est un pot de terre percé de trous à l’intérieur duquel une lampe à huile est allumée. Tout en marchant, les femmes entonnent des refrains en l’honneur de Shiva et Parvati et dansent sur le pas de leur maison. Ce rituel se poursuit pendant 8 jours.
Le dernier jour est célébré en grande pompe. Accompagnées d’un orchestre, les femmes portent un pot rempli d’eau de source jusqu’à leur maison. Elles verseront ensuite cette eau sacrée dans un point d’eau.
magnifique , nous avons eu l’occasion d’y assister à Bikaner en 2013.
Toutes ces femmes sont tellement belles dans leurs saris, l’Inde aux milles facettes est fascinante.
Oui, les couleurs du Rajasthan sont inégalables ! À quand le prochain voyage en Inde ? 🙂