Porte d’entrée du désert du Thar, le petit hameau d’Osian, à 70 km de Jodhpur, nous offre un voyage dans le temps, lorsque les caravanes venant d’Afghanistan, de l’Asie centrale et de la Perse y faisaient halte, chargées de denrées précieuses.
Bien avant d’être un caravansérail, Osian était connue comme un centre Brahmine spécialisé dans l’apprentissage des védas, les textes sacrés indiens. Pendant le règne des rois Gupta (320 – 550 EC), elle devint une étape commerciale indispensable sur la fameuse route de la soie. Osian prospérera alors très rapidement et particulièrement sous le règne des Gurjar Pratihar (7-11e siècle EC).
Cette cité du désert fut aussi, du 8e au 12e siècle, un haut lieu du jaïnisme. Elle comptait à l’époque une centaine de temples dont la plupart n’ont pas résisté à l’épreuve du temps et aux multiples invasions. Osian sera totalement abandonnée après les attaques des armées afghanes de Muhammed Ghori en 1195.
Il ne reste de ces temps glorieux que quatre monuments principaux : un temple jaïn dédié à Mahavira et trois temples hindous consacrés respectivement à Sachiya Mata, Hariharan et Surya.
Si vous êtes de passage à Osian pendant le mois d’octobre, peut-être, assisterez-vous au festival du Marwar qui met en valeur la musique et la danse du Rajasthan avec, en prime, les dunes de sable d’Osian en guise d’amphithéâtre…
LIRE LA SUITE +À l’entrée de la ville, près de la station de bus, faites une pause culinaire au ‘Jeevan Ji Wade Wale’, un snack-bar dont la spécialité est le Dal ka badha ou dal Pakora, un beignet épicé à base de ‘moong dal’ (graines de soja).
Le temple jaïn d’Osian a été construit par le roi Pratihara Vatsa au 8e siècle de notre ère. Dédié à Mahavira, le 24e Tirthankara (saint jaïn), le temple est considéré comme un important centre de pèlerinage du Rajasthan.
Il est connu pour son architecture délicate. On remarquera notamment la torana (arche) aux sculptures complexes, posée sur le porche du sanctuaire principal, et les sculptures de dames, très peu vêtues, à l’entrée du temple.
Sachiya Mata est situé sur une colline à l’entrée d’Osian. Le complexe actuel, également appelé Shri Mataji Osiya, a été construit au 12e siècle de notre ère par Upaldev, le fils du roi Bheemsain de la cité de Bhinmal. Il a été édifié sur les ruines d’un ancien temple datant du 8e siècle dont le commanditaire était le roi Upendre de la dynastie Parmar.
Le temple est dédié à la déesse Sachi Mata, une des formes de Durga et épouse d’Indra, le dieu des cieux. Elle est aussi vénérée comme une ‘kuldevi’ ou sainte patronne aussi bien par les hindous que par la communauté jaïne.
Cette tolérance religieuse s’affiche dès l’entrée du temple : une série d’arches magnifiquement sculptées dans le style des temples jaïns encercle les marches qui nous mènent à l’autel principal.
À une centaine de mètres au sud du temple de Sachiya Mata, on découvre un ensemble de très beaux temples couvrant une période du 8e au 10e siècle de notre ère. Les amoureux de belles pierres comme moi se régaleront.
Les temples dédiés à Harihara (combinaison des dieux Shiva et Vishnou) font partie des mieux conservés du groupe sud. Construits aux 8e et 9e siècles EC sur des plateformes surélevées, ils sont richement décorés de sculptures taillées dans le grès rouge.
Les plafonds de ces temples sont particulièrement remarquables. Regardez la finesse des sculptures sur l’image ci-dessous où des serpents s’entremêlent et s’enroulent autour de fleurs de lotus.
Juste en face des temples d’Hariharan, en bord de route (quel dommage !), se tient un ensemble de petits temples, celui dédié à Vishnou étant le plus élaboré. La porte, les piliers et la sikhara (clocher) sont finement décorés ; il comprend un autel avec plusieurs idoles dont celle de Varaha (l’homme – sanglier), un des avatars du seigneur Vishnou. Les poudres colorées sur les images et les lampes à huile posées devant elles, nous indiquent que le temple est encore en activité.
Dans le groupe des temples, on trouve aussi un sanctuaire du 10e siècle dédié à Surya (le dieu soleil)…. Que j’ai oublié de visiter par manque d’information… Ce sera pour une prochaine fois !
Hormis ses magnifiques temples, le charme d’Osian réside dans sa proximité avec le désert du Thar. Les paysages sont sauvages et peu de touristes sont amenés dans cette partie du désert, profitez-en !
Quelques camps ou des huttes aménagées ont été installés chez l’habitant, en plein milieu du désert, une belle occasion de venir au contact des peuples du désert et d’en apprendre un peu plus sur leurs traditions. Des balades à dos de dromadaire sont également proposées.
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