Ville du célèbre sage Yagyavalkya, le connaisseur des Védas, Vadnagar possède une riche histoire remontant à plus de 4 000 ans. De ce long passé, de beaux vestiges nous sont parvenus, le temple de Hatkeshwar Mahadev en est le meilleur exemple.
Il y a plus de quatre mille ans de cela, Vadnagar était connue comme Chamatkarpur. Ce nom lui vient d’un roi qui aurait été guéri de la lèpre en se baignant dans les eaux sacrées du lac de la ville. En signe de gratitude, le roi construisit de nombreux temples et palais.
On dit aussi que le célèbre rishi (sage) Yagyavalkya ou ‘connaisseur des Védas’ avait fondé son ashram à Vadnagar.
Au 6e siècle de notre ère, le bouddhisme et le jaïnisme sont venus simultanément à Vadnagar.
En 2009, les vestiges d’un monastère bouddhiste ont été découverts dans la ville. Hieun-Tsang, un célèbre pèlerin chinois qui a visité Vadnagar en 640 EC, a noté dans ses carnets de voyage l’existence de 1000 moines bouddhistes et de dix monastères bouddhistes à Vadnagar.
Après environ quatre siècles de paix (du 8e au 13e siècle EC) sous le règne des Solanki, les puissantes armées du Sultanat de Delhi marchent sur le Gujarat. Vadnagar est pillée, brûlée et ses élites massacrées. En 1304, le Gujarat est sous la tutelle du Sultanat de Delhi. Vadnagar perd alors toute sa signification politique.
En 2014, Vadnagar est de nouveau sous les feux des projecteurs ; Narendra Modi, un natif de la ville (et vendeur de thé à l’origine) devient Premier ministre de l’Inde.
La petite merveille de Vadnagar est son temple Hatkeshwar Mahadev datant du 17e siècle. Il est situé à l’entrée de la ville et consacre Hatkeshwar Mahadev un avatar de Shiva, la divinité des brahmanes Nagar, qui étaient autrefois une communauté de premier plan à Vadnagar.
Le sanctuaire abrite un Shiva lingam Swayambhu (naturel). L’extérieur du temple est magnifiquement orné de musiciens, d’apsaras, des principaux dieux du panthéon hindou et de scènes des épopées du Ramayana et du Mahabharata. Un vrai festin architectural !
La légende raconte que ce temple est âgé de près de 1800 ans et que le Shivalingam de Hatkeshwar Mahadev continue jusqu’au centre de la terre. Il aurait atteint le ‘Patal’, la plus basse des sept régions souterraines mythologiques. On dit aussi qu’il était, à l’origine, constitué d’or pur ; ‘hatak’ signifiant ‘or’ d’où son nom ‘Hatkeshwar’.
Sur la rive ouest du lac Sharmishta, des torans ou ‘arches de la victoire’ ont été érigées. Véritables monuments historiques, elles ont été construites par les rois Solanki, au 10e siècle, en commémoration d’une victoire décisive de guerre.
Situé à l’extérieur de la ville, le Gauri kund est un ancien bassin de forme carrée comprenant un pavillon qui continue à être utilisé par les hindous pour effectuer les rites funéraires. Les marches de l’étang contiennent des inscriptions de textes sacrés ainsi que des niches contenant des déités hindoues.
Paschim Metha Ni Vav est un puits à sept étages du 16e siècle, en partie immergé, situé proche du Gauri Kund. Il est laissé à l’abandon, mais peut avoir de l’intérêt pour les amoureux de vieilles pierres.
Si vous avez la chance d’avoir un bon guide (ce ne fut pas mon cas), vous ne manquerez pas de visiter les ‘Saptarshi’ (les sept sages), un ensemble de ruines d’anciens temples se trouvant sur les bords d’un étang, à l’est du lac Sharmishta. Autrefois, toutes les rives du point d’eau étaient pourvues de marches en pierre (ghats). On pense que c’est l’endroit où le saint Yagyavalkya avait créé son ashram.
La vieille ville possédait autrefois un fort, pourvu de six portes, construit par le roi Solanki Kumarpal en 1152 EC. Aujourd’hui, le mur d’enceinte du fort est en grande partie détruit, mais cinq des six portes subsistent, chacune d’une conception différente.
Le Samadhi (tombeau) de Tana et Riri, au sud de la ville, honore le courage de deux sœurs, deux vocalistes du 16e siècle ayant préféré se suicider plutôt que de chanter pour le sultan Akbar.