Situé au Kerala, sur la pointe sud du plateau du Deccan, le Wayanad, paradis vert de plus de 20 000 hectares de forêts, abrite l’une des plus grandes concentrations au monde d’éléphants asiatiques sauvages et il n’est pas rare de croiser leur chemin. Dans cette région recouverte de plantations de café, de teck et d’eucalyptus, plus de la moitié des habitants sont des autochtones. Hormis la beauté de ses paysages, le Wayanad possède de nombreux autres atouts comme des temples ancestraux ou des grottes qui furent les premiers centres d’habitation en Inde.
Comme vu dans l’introduction, le Wayanad est une terre de peuples autochtones, la région comprend d’ailleurs le plus grand nombre de tribus de tout le Kérala, tirant presque exclusivement leur subsistance de la forêt.
Une grande majorité des aborigènes du Wayanad sont les Paniyas. On y trouve aussi les Adiyas, Kattunayakan, Kurichyas et Uraali Kurumas.
Chacune de ces communautés a son propre artisanat et des traditions bien spécifiques. Par exemple, les Kurichyas sont de fins archers : ils descendent de guerriers qui combattirent au côté du roi Pazhassi contre les Britanniques dans la guerre dite de « Cotiote ».
Niché dans les collines verdoyantes de Brahmagiri, Thirunelli est un sanctuaire bien à part dédié au dieu Vishnou. C’est un des rares temples hindous où les fidèles peuvent effectuer tous les rituels religieux liés à leur vie, de leur naissance jusqu’à leur mort.
Bien qu’on ne puisse dater exactement la construction de ce temple, on estime que c’est l’un des plus anciens du Kerala.
Les croyants pensent qu’à cet endroit la Prana Prathishta (consécration) d’une idole du Seigneur Vishnou a été réalisée par le dieu Brahma lui-même. Les Puranas, anciens textes sacrés hindous, font mention de ce temple comme ayant été construit ce dieu. C’est pour cela que le temple est aussi connu comme le « Sahyamala Kshetra » ou la « Kashi du Sud », se référant à la ville de Bénarès qui a été construite par Shiva lui-même.
Selon la légende, Brahma voyageait autour de l’univers sur son véhicule, le signe blanc (Hamsa), quand il fut attiré par la beauté de la région. En descendant vers cet endroit, Brahma remarqua une idole, située dans un arbre Amla. Brahma reconnu alors la statue du Seigneur Vishnou et l’endroit comme le Vaikuntha, la demeure de Brahma. Avec l’aide des dévas (dieux), Brahma installa l’idole dans un temple et l’appela Sahyamalak Kshetra. À la demande de Brahma, Vishnou promit que les eaux de cet endroit laveraient de tous les méfaits. Ainsi, la rivière près du temple est appelée « Papanasini », »celle qui efface tous les péchés ».
Les fidèles croient qu’à cet endroit, une des incarnations de Vishnou, Parasurama, a visité Thirunelli et y a effectué les derniers rites funéraires pour son père, le sage Jamadagni. Il aurait également pris un bain dans la Papanasini pour se laver des péchés commis en tuant des Kshatriyas (guerriers).
Ainsi, de nombreux pèlerins viennent rendre hommage à leurs ancêtres en exécutant des rituels sur un rocher sacré posé sur les rives de la rivière Papanasini.
En contrebas du temple, en descendant des escaliers escarpés, on trouve un bassin (Kund) dédié à Vishnou et la grotte du temple Gunnika, consacré à Shiva. Thirunelli est donc béni par la présence unique de tous les membres de la trinité hindoue (Trimurti), c’est-à-dire Brahma, Vishnou et Shiva.
N.B. : l’intérieur du temple de Thirunelli est interdit aux non-hindous, comprenez étrangers, dommage…
Les grottes d’Edakkal sont considérées comme faisant partie des premiers centres d’habitation humaine en Inde.
Elles abritent des pétroglyphes de figures humaines et animales et de toutes sortes d’outils comme des roues, des arcs, des couteaux… Etc, dont les plus anciens remonteraient à 3 000 ans.
Les grottes ont été découvertes en 1890 par Fred Fawcett, un fonctionnaire de police de l’état de Malabar (anciennement Kérala) qui a immédiatement reconnu leur importance anthropologique et historique.
Les chutes d’eau d’Irupu sont situées dans les collines de Brahmagiri dans le district de Kodagu au Karnataka, en bordure du Wayanad.
Elles sont également connues comme les chutes de « Lakshmana Tirtha », nom dérivé de l’affluent du fleuve sacré Cauvery, la rivière Lakshmana Tirtha, qui commence à partir de ces chutes.
Selon une légende populaire, le dieu Rama et son frère Lakshmana traversaient les collines Bhramagiri à la recherche de Sita, l’épouse de Rama, qui avait été enlevée par le roi-démon Ravana. Quand Rama demanda à Lakshmana d’aller chercher de l’eau potable, ce dernier tira une flèche dans les collines Brahmagiri d’où une rivière s’écoula ; elle prit alors le nom de « Lakshmana Tirtha ». En raison de cette histoire, les chutes sont censées posséder un pouvoir de purification spirituelle et sont par conséquent visitées par des milliers de fidèles hindous.
Un beau sentier forestier sauvage mène aux chutes d’eau où vous pourrez observer un bon nombre de splendides papillons tel le Papilio paris ou paon tamil, une espèce endémique du sud de l’Inde.
À la base de la colline des chutes Irupu, se trouve le temple Rameshwara. Selon la légende, le Shiva-lingam de ce temple aurait été créé par le dieu Rama lui-même. Ce sanctuaire attire des milliers de dévots pendant le festival de Mahahivaratri.
Située près de la réserve de Wayanad, cette chute d’eau discrète est la plus petite de la région.
La cascade s’assèche d’avril à mai. Le meilleur moment pour s’y rendre est juste après la mousson, en septembre. Même sans eau, la randonnée de 4 km qui vous mène aux chutes, traversant des épaisses forêts de tecks, vaut à elle seule la peine.
Par contre, pour effectuer ce trek, vous devez obtenir obligatoirement un laissez-passer fourni par l’office des forêts (Forest Range Office) à Chethalayam. Planifiez votre voyage à l’avance pour vous assurer que le bureau est ouvert et qu’un guide vous accompagne.
Pakshipathalam, à 7 km au nord-est de Thirunelli, renferme des forêts vierges, des ruisseaux et des collines abruptes offrant, là aussi, un cadre idyllique pour le trekking.
Une grotte, qui aurait été utilisée dans les temps anciens par des rishis (saints) pour leur méditation, est devenue une attraction majeure pour les touristes.
Tout comme Chethalayam, il vous vaut un permis délivré par l’office des forêts.
Le pic de Chembra, à 8 km au sud de Kalpetta, près de la ville de Meppady, est le plus haut sommet de Wayanad (2100 m) et il est visible de presque toutes les parties de la région.
C’est une autre des belles randonnées du Wayanad (avec l’autorisation préalable de l’office des forêts de Meppady).
Il faudra au moins trois heures pour atteindre le pic. En chemin, vous tomberez sur une des attractions majeures : un lac en forme de cœur connu sous le nom de « hridhayathadakam ».
Du haut de la crête, une vue imprenable sur toute la région vous attend.
On compte treize réserves forestières dans le Wayanad, cependant deux, seulement, sont ouvertes au public : Muthanga et Tholpetty.
Des éléphants, singes, tigres, léopards, ours, ainsi que de nombreuses espèces de reptiles, papillons, oiseaux peuvent y être observés.
La réserve naturelle ne se visite qu’avec un guide accompagnateur et qu’à certaines heures de la journée. Plusieurs programmes sont proposés comme des treks d’une durée de 2 à 12 heures, des safaris en jeep ou l’observation d’oiseaux.
Visitez le site de la réserve pour plus d’informations : wayanadsanctuary.org
Situé à environ 15 km de Kalpetta, Banasura Sagar est le plus grand barrage en terre de l’Inde et le deuxième plus grand de son genre en Asie.
Il est construit dans les eaux cristallines du lac Banasura et constitué de piles massives de pierres et de rochers avec pour toile de fond les collines brumeuses de Banasura.
La légende raconte que le roi Asura de Banasura (fils du roi Mahabali, qui est censé visiter le Kerala au cours de chaque festival d’Onam) entreprit une sévère pénitence sur le haut de ces collines qui ont par la suite été nommées d’après lui.
Le barrage vise à produire de l’énergie électrique et contribue aux besoins d’irrigation et d’eau potable de la population pendant l’été.
Puliyarmala, également connu sous le nom de « Anantnath Swami » est un sanctuaire jaïn du 13e siècle situé à Puliyarmala, à 6 km de Kalpetta.
Il est dédié à Ananthanath, un des 24 Tirthankars (saints) de la foi jaïne. Juché sur une petite colline et entouré de plantations de café, ce temple présente une forme atypique d’architecture jaïne construite dans le style dravidien.
Situé à environ 14 km à l’est de Mananthavady dans le nord du district de Wayanad, Kuruvadweep est un groupement d’îlots qui couvre 400 hectares de forêt de conifères.
Ces îlots sont se constitués sur l’un des affluents de la rivière Kabani, qui est proche de la frontière de l’état du Karnataka.
Kuruvadweep possède un éco-système unique qui enchantera les amoureux de la nature.
Ici, vous pourrez admirer des orchidées rares et une foule d’espèces de papillons. Une de ces îles renferme aussi deux petits lacs d’eau douce, refuge idéal pour les oiseaux migrateurs comme les calaos et les perroquets.
Le musée archéologique de Wayanad, possède l’une des plus grandes collections du Kerala de vestiges datant du 2e siècle après J.-C.
Les expositions ici sont des preuves qu’une civilisation avancée vivait dans les montagnes du Wayanad. Sont exposés des articles aussi variés que des sculptures d’argile ou des équipements pour la chasse. Le musée est situé à environ 12 km de Sultan Bathery à Wayanad.
Le long de la route nationale, près du col de Lakkidi se trouve le « chain tree » (l’arbre à la chaîne), un arbre ficus entouré d’une chaîne massive en acier.
Cet arbre est lié à une légende locale : le col de Lakkidi était jadis une voie secrète connue seulement des adivasis, les aborigènes du Wayanad.
Pendant l’époque coloniale, un ingénieur anglais obtint l’aide d’un chef adivasi appelé Karinthandan pour ouvrir une nouvelle route à travers les ghats occidentaux. Karinthandan lui indiqua la route de Lakkidi. Une fois que l’ingénieur anglais fut avisé de ce chemin, il tua le chef et s’accorda tout le crédit de la découverte de cette route.
Cependant, à partir de ce moment, cette route fut hantée par l’esprit de Karinthandan, et vint perturber les voyageurs qui passaient par cette nouvelle voie. Un prêtre fut appelé à la rescousse. Il attacha l’esprit du chef adivasi à un petit arbre à l’aide d’une chaîne. On dit que la chaîne grandit en même temps que l’arbre. Cet endroit est devenu un lieu touristique attirant tous les jours un grand nombre de curieux.