Le 17 mars 1959, Tenzin Gyatso, l’actuel Dalaï Lama fuit le Tibet suite à l’invasion chinoise et se réfugie à Dharamshala, dans l’Himachal Pradesh, où il crée le gouvernement tibétain en exil. McLeod Ganj ou « Upper Dharamshala » situé à 10 km au dessus de Dharamshala devient la résidence officielle du Dalaï Lama et le havre de milliers de tibétains. McLeod Ganj se transforme alors en l‘une des stations de montagne les plus attractives en Inde, non seulement pour sa culture bouddhiste, mais aussi pour son ambiance décontractée et la beauté de ses paysages montagneux.
Bien avant de devenir un refuge pour les tibétains et jusqu’à l’empire britannique, la région (Kangra) était gouvernée par les souverains rajpoutes Katochs, une des plus vieilles dynasties royales au monde. Avec l’arrivée du Raj britannique, sorti victorieux de la seconde guerre anglo-sikhe (1848-1849), la famille royale de Katoch est réduite à un fief ; Mcleod Ganj devient alors la capitale d’été britannique, et la région de Kangra, l’une des provinces du Punjab dirigée par le gouverneur de Lahore.
Après le sévère tremblement de terre de 1905 qui fit des milliers de morts et détruisit presque entièrement Dharamshala, la capitale estivale fut déplacée à Shimla.
McLeod Ganj tire son nom du lieutenant-gouverneur du Punjab, Sir Donald Friell McLeod. La ville perchée sur un crête à 2 082 m d’altitude est aussi parfois connue sous le nom de “petit Lhassa », d’après la capitale tibétaine.
McLeod Ganj possède en gros deux rues principales bordées d’hôtels, de boutiques d’artisanat local, d’étales de souvenirs et de restaurants offrant diverses cuisines.
Pendant la saison touristique (de mai à novembre), McLeod est une ville bondée que la jeunesse indienne et les étrangers hippies affectionnent tout particulièrement. Pour retrouver un peu de tranquillité, commencez votre journée le matin tôt et suivez, sur la “Temple Road », les pèlerins bouddhistes qui se pressent vers la résidence du Dalaï Lama tout en égrenant leurs chapelets.
McLeod Ganj ne possède pas de monuments anciens, l’attraction principale est la résidence du Dalaï Lama appelée « Tsug La Khang » et composée d’un monastère (Namgyal Monastery), de plusieurs temples et d’un musée.
En entrant dans le complexe, des éclats de voix piquent notre curiosité : ce sont les fameuses joutes verbales des moines débattant de philosophie bouddhiste ponctuées par des claquements de mains marquant la détermination des débatteurs. Même si la langue nous est étrangère, ces débats sont toujours intéressants à observer.
Le temple principal, où le Dalaï Lama donne des discours plusieurs fois dans l’année, contient une statue du Bouddha Sakyamuni au-dessus de son siège ainsi que l’effigie de Chenresig, l’incarnation de la compassion infinie des bouddhas et des bodhisattvas.
Le musée du Tibet est situé en contrebas du temple. Inauguré le 30 avril 2000 par le Dalaï Lama, il vise à préserver l’identité tibétaine et à et diffuser la culture tibétaine. Il comprend une collection de plus de 30 000 photographies sur l’histoire passée et contemporaine du Tibet. Une exposition permanente sert de mémorial pour les tibétains tombés pour la liberté de leur pays et montre la situation actuelle sous l’oppression chinoise.
Profitez de votre séjour à MacLeod Ganj pour découvrir ou déguster à nouveau la cuisine tibétaine. Evitez à tout prix les momos insipides des vendeurs de rues qui, s’ils ne vous rendent pas malade, vous dégoûteront à jamais de ces boulettes farcies. Rendez-vous plutôt au restaurant « Tibet Kitchen » sur Jogiwara Road ou celui juste à côté dont j’ai oublié le nom ;). Il y a toujours plusieurs moines tibétains qui y sont attablés, c’est bon signe. Tingmo (pain à la vapeur), soupe de nouilles thenthuk, momos au curry, riz au yogourt chexo et fromage chhurpi enchanteront vos papilles.
Le « Nick’s Italian Kitchen » dans Bhagsunag Road sert aussi de bons plats tibétains mais surtout toute une panoplie de pâtes italiennes, des jus de fruits frais et de délicieuses pâtisseries avec ou sans oeufs pour les personnes suivant une régime végétarien.
En descendant en direction de Dharamshala, entre McLeod Ganj et Forsyth Ganj, on tombe sur l’église anglicane « St. John in the Wilderness » dédiée à Jean Baptiste. Construite en 1852, au milieu d’une forêt de cèdres, elle arbore une architecture néo-gothique et de beaux vitraux belges donnés par Mary Louisa Lambton, comtesse de Elgin et Kincardine (R.U).
Le village de Naddi situé à environ 3 km de McLeod Ganj offre un joli panorama sur la chaîne de montagne Dhauladhar et est le point de départ de nombreux de trekkings (Dharamkot, Triund, Kareri Lake…).
Entouré d’une épaisse forêt de cèdres, le lac Dal est considéré comme un lieu sacré car un temple à Shiva est posé sur ses rives. Le lac est au pic de son affluence en septembre de chaque année lors d’une foire en l’honneur de Shiva à laquelle la communauté des Gaddis participe.
Les Gaddis est un des nombreux peuples autochtones de l’Himachal avec les Kinnauris, les Lahaulis, les Spitis et les Gujjaris. Ils résident principalement dans la région de Kangra, Mandi, Bilaspur et Chamba. Il semblerait que ce peuple ait été chassé des plaines indiennes lors des invasions mogholes et se soit réfugié dans les parties montagneuses. A l’origine, les Gaddis étaient des bergers nomades ; ils ont maintenant ajouté d’autres cordes à l’arc : l’agriculture, le tissage et la fabrication d’ustensiles en fer.
Les femmes gaddies sont reconnaissables à leurs vêtements traditionnels très colorés, souvent rouges et verts. Un châle léger couvre leurs têtes et de lourds collier et tikka (bijou de tête) en argent ainsi qu’un immense anneau de nez en or viennent parfaire la tenue.
Les gaddis sont majoritairement hindous et liés au culte de Shiva mais une partie d’entre eux est de foi musulmane.
Les principales plantations de thé de l’Himachal Pradesh se trouvent à Palampur, à 20 km du temple de Baijnath (voir ci-dessous). Vous en trouverez aussi juste en dessous de McLeod Ganj ; une petite étape sympathique lors de votre tournée touristique des alentours de MacLeod.
Dharamkot est un petit village à 2 km au-dessus de McLeod Ganj, où de nombreux étrangers (majoritairement israéliens) ont élu domicile. On y trouve deux centres de méditation bouddhistes : Vipassana et Tushita ainsi que le « Tibetan Institute of Performing Arts » qui a été créé pour préserver le patrimoine artistique tibétain, en particulier l’opéra, la danse et la musique.
Un chemin forestier de 6 km part de Dharamkot jusqu’au petit temple de Gallu dédié à Shiva. De là une randonnée de 3 à 6 heures vous mène à la colline de Triund (voir ci-dessous).
Dharamshala est située à 10 km en bas de McLeod Ganj. La ville a récemment été déclarée capitale d’hiver de l‘Himachal Pradesh ; cet état a donc deux capitales, Shimla et Dharamshala. Dharamshala, contrairement à McLeod, est peu touristique et ne présente d’intérêt que pour sa librairie tibétaine (Library of Tibetan Works and Archives).
La « Library of Tibetan Works and Archives » inaugurée en 1970 par le Dalaï Lama est non seulement une bibliothèque et un musée mais aussi un institut académique à part entière où des cours et séminaires culturels et éducatifs sont régulièrement organisés. L’institution a pour but de préserver, promouvoir et diffuser la culture tibétaine, d’acquérir et préserver les livres et manuscrits tibétains ainsi que de fournir des documents de référence pour les études sur la culture tibétaine. Elle dispose aussi d’artefacts tibétains, de thangkas (tentures traditionnelles) et diverses photographies.
Située à une altitude de 2 800 m, la colline de Triund est un des endroits préférés des touristes pour son beau panorama sur les massifs de Dhauladhar. Triund signifie « trois montagnes », celles que l’on peut observer à partir de ce point.
L’accès à Triund se fait soit par la route, soit par un trek facile/modéré de 3 à 6 heures à partir du Gulla temple (voir ci-dessus). Lors du trek vers Triund, on croise les cascades de Bhagsunag de 20m de haut (à voir plutôt après la mousson en juillet-août). Bhagsunag est un petit village à 11 km de Dharamsala connu pour son ancien temple à Shiva. Les cascades se trouvent à 1 km du temple.
Perché sur un monticule rocheux, à la confluence des rivières Banganga et Patal Ganga et à 20 km de Dharamsala, le fort de Kangra est une des plus anciennes forteresses en Inde ; ses origines remonteraient au 4e siècle de notre ère. Le fort couvre une superficie 190 hectares et son enceinte s’étire sur 4 km. Il fut le fief des souverains Katochs.
Il faut atteindre son sommet pour admirer les temples hindous de Lakshmi Narayana et Ambika Devi et un temple jaïn qui contiendrait l’idole originale de Mahavira, le 24e et dernier des tirthankaras (saints jaïns).
Le temple de la déesse Bajreshvari, situé dans la ville de Nagarkot, près du fort de Kangra est un haut lieu de pèlerinage pour les hindous : c’est une des 51 Shakti Peetha ; on dit que le sein gauche de Sati, la parèdre de Shiva est tombé ici.
La date de la construction originelle du temple est inconnue mais on sait que le sanctuaire était déjà très populaire au 11e siècle. Le temple fut totalement détruit lors du tremblement de terre de 1905 et reconstruit autour de 1930. Il arbore une architecture de trois religions différentes : hindoue, sikhe et musulmane.
Dans le sanctuaire principal, gardé par quatre imposants lions en laiton, la déesse se présente sous la forme d’une « pindi » et non sous la forme d’une statue anthropomorphe ; les pindis sont des pierres ou des souches d’arbres décorées considérées dans l’hindouisme comme des manifestations abstraites de la Mère Divine ou Shakti.
Une légende raconte que la déesse utilisa du ghee (beurre clarifié) pour soigner ses blessures faites lors de son duel contre le démon Mahishasura. Depuis, chaque année, lors de Makar Sankranti (14 janvier), du ghee est versé sur la pindi.
Le « Masroor Rock Cut Temple » est un superbe ensemble de temples hindous situé à Masroor, à 40 km de la ville de Kangra. Les temples qui dateraient du 8e siècle sont taillés dans un seul monolithique et surmontés de shikharas (tours pyramidales) ; Ce style d’architecture, de style Gupta, est un parfait témoignage des débuts des structures rupestres en Inde comme à Mahabalipuram, Ajanta et Ellora.
On attribue la construction du complexe à l’ancien royaume de Jalandhar ou à un des souverains Katochs.
Les temples ont sévèrement été endommagés pendant le tremblement de terre de 1905, mais on peut encore apercevoir quelques jolies sculptures et motifs.
Le complexe qui était à l’origine dédié à Shiva est maintenant connu sous le nom de « Thakurdwara » ou demeure de Vishnou. Le sanctuaire au centre abrite en effet les effigies de Rama (avatar de Vishnou), son épouse Sita et son frère Lakshmana.
Le bassin situé juste devant les temple est un parfait miroir reflétant la beauté du lieu. A voir absolument !
Tatwani est situé à une distance d’environ 35 km de Dharamshala. Les sources chaudes sortent d’un petit temple dédié à shiva et s’écoulent dans plusieurs bassins. L’eau sulfurée est censée avoir des propriétés curatives. Pour un soin complet, il est de coutume de se plonger ensuite dans les eaux fraîches de la rivière voisine.
Le temple de Baijnath ou Vaidyanath situé dans la ville du même nom se trouve à environ 50 km de Dharamshala. Le temple datant du début du 13e siècle est entouré d’un haut mur avec des entrées au sud et au nord et est dédié à Shiva sous la forme d’un lingam. Il présente une belle architecture de style Nagara avec des façades finement sculptées et un nandi (taureau divin) se tenant solidement sur ses quatre pattes à l’entrée.
Plusieurs sources mentionnent ce temple comme étant l’un des 12 Jyotir lingams ou lingams de lumière. En réalité, il y aurait un problème de localisation du temple de Baijnath mentionné dans les textes sacrés.
Ainsi, trois temples revendiquent l’authentique Jyotir lingam de Vaidyanath : le temple de Vaidyanath dans le Jharkhand, le temple de Vaidyanath à Parli (Maharashtra) et celui-ci même. Il semblerait toutefois que celui du Jarkhand serait le « vrai » jyotir lingam de Vaidyanath.
Namasté Mathini
C’est toujours avec un grand plaisir de vous lire .
Je pars bientôt pour le Ladakh Zanskar j’ai hâte
Merci à vous .
Cordialement
Ady
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Merci Ady ! Ah le Zanskar ! Ma région favorite du Ladakh ! Profitez bien ! Bien cordialement, Mathini
Je suis super contente de tomber sur votre site. J’y est retouvé les endroits où j’ai été avec vos commentaires! c’est juste génial! Merci pour votre super travail!
Ellina
Bonjour Ellina, merci de votre gentil message. À quand le prochain voyage en Inde ?
Magnifique Voyage un grand merci à vous .
Merci à vous Valérie :), Bien cordialement, Mathini