Dwarka est une petite ville paisible, posée au bord de la mer d’Oman, où il fait bon musarder, particulièrement au coucher du soleil, le long des ghats, où les vendeurs de coquillages se rassemblent. Cette cité sacrée nous conte l’histoire du Seigneur Krishna qui y fonda son royaume ainsi que celle de Mirabaï, la sainte poétesse.
Dwarka est l’une des sept villes les plus anciennes et les plus sacrées de l’Inde (Sapta Puri). Elle fait aussi partie des quatre sites de pèlerinage les plus révérés de l’Inde appelés Char Dham. On dit que le Seigneur Krishna, une des incarnations du dieu Vishnou, aurait migré de Mathura vers Dwarka pour y fonder sa capitale, il y a 5000 ans de cela.
Dwarka est aussi connue pour sa sainte poétesse Mirabaï. Née en tant que princesse, elle renonça à la vie matérielle pour se consacrer à la vénération du dieu Krishna. On dit que Mirabaï vécut les dernières années de sa vie à Dwarka où elle écrivit ses fameux poèmes d’amour divin dédiés à Krishna. On raconte qu’un jour, elle est entrée dans le temple de Dwarkadeesh et qu’elle s’est unie spirituellement à Krishna. On ne la revit plus. Seul son sari fut retrouvé, enroulé autour de l’idole de Krishna.
Des légendes racontent que la cité d’origine aurait été construite il y a près de 3000 ans. Elle aurait été ensuite engloutie telle l’Atlantide par un tsunami. Le mythe semble devenir réalité car lors de récentes fouilles océanographiques, des structures de temples immergées auraient été retrouvées au large de la côte de Dwarka… À suivre !
Ce majestueux temple, haut lieu de pèlerinage est situé sur la crique du fleuve Gomti. La légende veut qu’il ait été construit par Vajranabh, l’arrière-petit-fils de Krishna, il y a plus de 2500 ans.
Le temple originel a été détruit à plusieurs reprises par les armées musulmanes et à chaque fois reconstruit. Le temple actuel date d’une reconstruction de 1730 et certaines parties sont du 19e siècle. L’édifice en grès dispose de cinq étages soutenus par 60 colonnes finement sculptées. Il fait 52 mètres à son point le plus haut. Le saint des saints abrite l’idole Dwarkadeesh, l’avatar brahmane du dieu Vishnou à quatre bras.
Une balade sur les ghats* du fleuve Gomati au coucher du soleil est un moment des plus délectables. *Un Ghat en Inde désigne les marches qui recouvrent les berges des cours d’eau, en permettant l’accès.
Selon les saintes écritures, le fleuve Gomati n’est autre que le Gange sacré lui-même, qui serait descendu du ciel. Le fleuve se jette dans la mer d’Oman à Dwarka.
Les ghats sont au nombre de 12. Il y a de nombreux petits temples tout le long ainsi que des vendeurs de coquillages. On peut prendre un bateau ou emprunter le pont Sudama Setu pour accéder à l’autre rive du fleuve et avoir un magnifique panorama de la ville.
Le nouveau pont suspendu « Sudama Setu » relie le ghat Gomti au temple Pancha Kund. Il faudra s’acquitter de 10 roupies pour traverser le pont.
Depuis le pont, on a une vue panoramique sur le temple de Dwarkadish et sur la rivière Gomti rejoignant la mer d’Arabie.
De l’autre côté du pont, se trouve un petit temple avec cinq puits (pancha kund) considérés comme sacrés. On dit que l’eau de chacun de ces ‘kunds’ a un goût différent. Ici, vous pouvez également profiter de la plage et de promenades à dos de chameau.
Bhadkeshwar Mahadev est un temple dédié à Shiva situé sur un monticule au milieu de la mer d’Oman. Il est relié à la côte par un petit pont qui est immergé lors des marées hautes. Il abrite un Lingam Swayambhu (auto-manifesté). À visiter au coucher du soleil.
Siddheshwar et Bhoothnath sont des petits temples hindous dédiés au dieu Shiva et abritant tous deux des Swayambhu Lingams.
A l’entrée du temple de Siddheshwar se dresse un grand banian et un puits avec une pompe à main où de nombreux saddhus (ascètes hindous) se rassemblent. L’endroit n’est pas touristique et a une atmosphère très paisible ; c’est d’ailleurs l’un de mes sites préférés à Dwarka.
Construit au 12e siècle, à 2 km de Dwarka, ce temple à l’architecture délicate est dédié à l’épouse du seigneur Krishna nommée Rukmini. L’idole est en marbre blanc et les dévots lui offrent généralement une ‘Jal Daan’, c’est à dire une offrande d’eau. L’extérieur du temple est richement sculpté de naratharas (figures humaines) et de gajatharas (éléphants).
Le temple de Nageshwar abrite le seigneur des cobras, l’un des 12 ‘Jyotir Lingams‘ ou ‘Lingams de lumière’. Il se trouve à 18 kms au nord-est de la ville sacrée de Dwarka. Le temple est perdu dans la campagne mais se voit de loin. On ne peut manquer son immense statue de Shiva de 25 m de haut…
LIRE LA SUITE +Beyt Dwarka, connue également sous le nom de Beyt Shankhodhar, est une petite île situé à l’embouchure du golfe de Kutch, à 30 km de Dwarka. Son nom ‘Shankhodhar’ vient du fait que l’île est une grande source de conques (Shankh en Hindi) qui sont utilisées pour les rituels hindous. Beyt Dwarka est accessible par ferry depuis Okha.
Beyt Dwarka aurait été le véritable lieu de résidence du seigneur Krishna pendant ses années au pouvoir à Dwarka. Le lieu tire son nom de ‘bet’ (cadeau) que le seigneur Krishna aurait reçu à cet endroit de son ami Sudama. Les ruines archéologiques trouvées ici et les manuscrits religieux semblent confirmer que Beyt Dwarka était bien la demeure d’origine de Krishna.
Sur l’île, il y a deux temples principaux : Sri Keshavrai ji (temple Lord Krishna) et Hanuman Dandi, qui abrite des idoles de Lord Hanuman et celle de Makardhwaja (le fils de Hanuman).
Bet Dwarka a aussi d’autres petits sanctuaires hindous, deux dargahs dénotant la foi islamique et quelques temples Jain.