Reconnaissable à son fameux temple perché sur un piton rocheux, Tiruchirappalli, plus communément appelée Trichy, est l’une des plus anciennes villes du Tamil Nadu. Cette cité bouillonnante conserve encore de nombreuses traces de ce lointain passé exprimées à travers des temples majestueux dont « Sri Rangam », le plus grand de toute l’Inde, fait partie.
L’histoire de Tiruchirappalli commence au 3e siècle avant J.-C., avec le règne des Cholas suivis des dynasties Pallavas et Pandyas. Au 10e siècle, les Cholas reviennent sur le devant de la scène jusqu’au déclin de l’empire remplacé par celui des Vijayanagaras. En 1565, Trichy passe entre les mains des Nayaks de Madurai, période pendant laquelle la ville prospère. Les Marathes, les Français et les Anglais prennent la suite.
Trichy fut notamment un centre majeur autour duquel les guerres carnatiques entre les Anglais et Français eurent lieu au 18e siècle pour la suprématie de l’Inde.
Située non loin du centre-ville, sur un piton rocheux de 83 m, cette forteresse-temple emblème de Trichy fut utilisée par la dynastie Nanak comme fortification militaire, en raison de sa position stratégique naturelle ; elle eut aussi un rôle à jouer pendant les guerres carnatiques du 18e siècle.
Avant les Nayaks, les dynasties des Pallavas et Pandyas avaient déjà occupé ce rocher et fait bâtir plusieurs temples dont celui de Thayumanavar construit par le roi Pallava Mahendravarman I au 6e siècle EC (voir ci-dessous).
Le fort a maintenant abandonné son rôle militaire pour une fonction spirituelle ; ses trois temples attirent des milliers de fidèles chaque jour.
Le premier temple du rocher-fort se trouve juste à l’entrée ; il est dédié à Manikka Vinayakar, une forme de Ganesha la déité à tête d’éléphant. Le hall spacieux de ce sanctuaire contient pléthore d’images de la divinité dans différentes postures et sous différents noms.
Quelques mètres plus haut, on tombe sur le temple Thayumanavar, dédié à Shiva ; il abrite un lingam de deux mètres de haut. Sa parèdre, Parvati, est représentée en tant que « Mattuvar Kuzhalammai ». Ce sanctuaire est vénéré depuis le 7e siècle par les saints poètes tamouls connus sous le nom de « Nayanars ». Sauf exception, les étrangers ne peuvent y rentrer.
Le troisième et dernier temple nous mène jusqu’au haut du rocher, après avoir grimpé 417 marches. Là, se trouve Ucchi Pillayar, un sanctuaire du 7e siècle, dédié à nouveau au dieu Ganesha. La vue sur la ville et la rivière sacrée Kauveri est imprenable et, au loin, on peut même apercevoir le fameux temple Sri Rangam (voir plus bas).
Près du Rock fort, l’église Sainte Lourdes, érigée à la fin du 19e siècle par les jésuites, présente un joli style gothique. Avec ses beaux vitraux colorés, cet endroit est serein pour la méditation.
A 9 km de Trichy, sur une île formée par les rivières Kauveri et Kollidam, se tient l’impressionnant Sri Ranganathaswamy. Cet immense temple de 63 hectares est dédié à la déité hindoue Vishnou ; il est considéré comme le plus grand temple de l’Inde et comme l’un des plus grands complexes religieux au monde.
Véritable temple-cité, Sri Ranganathaswamy comprend, entre autres, sept prakaras ou enceintes concentriques, 21 gopurams (tours) magnifiquement sculptées dans le style dravidien, 39 pavillons, 50 sanctuaires et une Ayiram Kaal Mandapam ou salle aux 1000 piliers.
Sri Rangam revêt une importance toute particulière pour les vishnouïtes (adeptes de Vishnou), car il est le premier des huit sanctuaires dits auto-manifestés de cette divinité (Swayam Vyakta Kshetras). Il est aussi considéré comme le premier et le plus important des 108 principaux temples dédiés à Vishnou (Divya Desams).
Le saint des saints (sauf exception, non-accessible aux étrangers) renferme une idole de Sri Ranganthar, une forme suprême du dieu Vishnou, allongée sur Adisesha, le serpent divin.
Situés sur les rives du fleuve Kauvery, à environ un kilomètre de l’entrée du temple de Ranganathaswamy, Amma Mandapam est le lieu où les pèlerins hindous font leurs ablutions rituelles.
La Kaveri (ou Kauvery) est l’un des sept fleuves sacrés de l’Inde avec le Gange, la Yamuna, la Saraswati, la Kshipra, la Godavari et la Narmada.
À 2 km de Sri Rangam, se trouve Jambukeswarar, un autre temple important de Trichy. C’est l’un des « Pancha Bhoota Sthalam« , c’est-à-dire, un des cinq temples dédiés à Shiva représentant un des éléments de la nature.
Le Shiva-lingam de ce temple représente l’élément « eau » (Appu-Lingam) ; le sanctuaire est constamment approvisionné en eau par des sources souterraines.
Ce temple est aussi l’un des 275 Paadal Petra Sthalams ; les quatre plus grands Nayanars (saints shivaïtes tamouls) ont chanté ses louanges.
Shiva n’est jamais loin de son pendant féminin : dans le même complexe un autre temple renferme l’idole de la déesse Devi Akilandeswari Amman qui signifie littéralement « Maître de l’Univers ».
EN SAVOIR + SUR LES PANCHA BHOOTA STHALAMSamayapuram Mariamman est un des hauts lieux de pèlerinage du Tamil Nadu ; sa particularité est sa divinité principale, Samayapurathal ou Mariamman constituée de sable et d’argile.
A la différence donc des autres idoles hindoues, il n’y a pas abhishekams (rituel de lavage de la statue) mené sur cette statue ; cette cérémonie est ici exécutée sur une autre statue en pierre se trouvant devant la déité principale.
Samayapuram Mariamman est considérée par ses fidèles comme ayant des pouvoirs curatifs ; il est donc de coutume d’acheter, à l’entrée du temple, de petites répliques métalliques du corps humain, faites d’argent ou d’aluminium et de les déposer dans une boîte de dons, en priant pour la guérison d’une maladie.
Le sanctuaire attire des millions de fidèles chaque année, c’est autant de dons qui « rentrent dans ses caisses » ; c’est le deuxième temple le plus riche du Tamil Nadu après Palani.
À Uraiyoor, une banlieue de Tiruchirapalli, se dresse le temple de Vekkaliamman, dédié à Vekkali, une forme de la déesse Parvati.
L’édifice, datant de la période Chola, est d’architecture plutôt sobre. Ici, c’est l’anecdote associée à ce sanctuaire qui attire les fidèles : on dit qu’à chaque fois qu’un toit a été construit au dessus de la statue, il a brûlé par la puissance de la déesse. Par conséquent, le saint des saints ne comprend pas de coupole comme les autres temples ; la déité n’est protégée que par un simple auvent en feuille et bambou.
Viralimalai Murugan est l’un des nombreux temples du Tamil Nadu dédiés au dieu Murugan, fils de Shiva et Parvati et frère de Ganesha, selon la mythologie hindoue.
Le sanctuaire se trouve au cœur du village de Viralimalai, perché sur une colline, comme la plupart des temples dédiés à ce dieu.
207 marches nous mènent au Moolavar (saint des saints) où l’idole d’Arumugan, une forme du dieu Murugan à six faces et douze mains, est assis élégamment sur un paon, son véhicule divin. Ses parèdres Valli et Deivannai se tiennent de chaque côté.
Une des nombreuses histoires liées au temple raconte qu’un poète tamoul du 15e siècle, Arunagirinathar, tenta de se suicider en se jetant d’une des tours du fameux temple de Tirunamalavalai. Le dieu Murugan qui passait par là le sauva de justesse. Le poète devint alors un fervent fidèle du dieu et les vers qu’il composa en son honneur furent chantés par lui-même dans le temple de Viralimalai.
Merci pour ce panel des sites à visiter à Trichy…. Ce que je vais essayer de m’employer à faire dès mon prochain voyage là-bas…. Je n’ai pas vu la moitié de ces merveilles…. Merci encore de nous servir de guide…. très agréable à lire et instructif !
Merci beaucoup Madhavi, et encore tous les temples ne sont pas listés… ce sont les principaux 🙂
J’ai beaucoup de plaisir à suivre tes aventures en Inde, tes photos sont riches en couleurs, et toutes les informations que tu diffuses intéressantes !!! Merci pour ce site qui me fait voyager … de mon canapé !!!! Trichy J’adore j’y retournes j’espère l’année prochaine… Jai Prema Shanti
Merci pour ton gentil commentaire Sylvie ! 🙂 j’espère te voir bientôt en Inde 🙂
Jai Prema Shanti !