Les créateurs du slogan « Incredible India! » (Incroyable Inde !), ont décidément bien été inspirés. Il s’applique en effet à tous les aspects de la culture indienne et les temples hindous ne font pas exception. Certains de ces sanctuaires sont connus pour l’incroyable technicité de leur construction – Madurai, Ellora ou Tanjore – pour ne citer qu’eux, d’autres pour leurs cultes insolites empreints de légendes et de croyances populaires.
Bullet Baba ou « Om Banna » est un temple relativement connu des touristes, car il se trouve au bord de la « National Highway 65 », la route principale reliant Udaipur à Jodhpur au Rajasthan.
La particularité de ce temple : la déité est une moto ! Ou, plus exactement, une 350 CC Royal Enfield Bullet, d’où le nom du temple.
L’histoire raconte qu’en 1991, un jeune homme du nom de Om Singh Rathore (Om Banna), en état d’ébriété, se rendait dans la ville de Chotila sur sa moto quand il heurta un arbre et fut tué sur le coup. Après l’accident, la moto fut amenée au poste de police voisin, mais elle se déplaça de nouveau sur le site de l’accident, et cela, plusieurs fois de suite.
Quand les villageois eurent ouï de ce miracle, ils firent bâtir un temple à l’endroit même de l’accident.
Chaque jour, des centaines de fidèles s’arrêtent pour se prosterner devant la divinité-moto qui est, comme Saint-Christophe, la sainte patronne protectrice des voyageurs. Elle se voit offrir des guirlandes de fleurs et des bouteilles d’alcool (oui, c’est assez courant dans le nord de l’Inde) en retour de ses bénédictions.
Âmes sensibles, scrollez rapidement jusqu’au temple 3 ou plutôt 4 car le 3 risque d’être tout aussi dérangeant ! 😉
Le temple de Karni Mata, situé à 30 km de Bikaner dans la ville de Deshnoke (Rajasthan) doit sa renommée internationale aux milliers de rats qui le peuple. On dit qu’il y en aurait plus de 20 000 vivant paisiblement des offrandes de nourriture données par les fidèles.
Selon une légende locale, Karni Mata, une mystique du 15e siècle, incarnation de la déesse Durga, implora le dieu Yama (le dieu des morts) afin qu’il ressuscite le fils aîné d’un de ses conteurs. Yama refusa dans un premier temps, puis finit par accepter et autorisa Karni Mata à ramener parmi les siens, non seulement l’âme du fils décédé du conteur, mais aussi celle de tous les autres conteurs et poètes – membres de la communauté Charan – à condition qu’ils se réincarnent en rats.
Les rats noirs, connus sous le nom de « kabbas » ou « petits enfants », sont nourris de friandises ainsi que de lait et de céréales dans de grands plats en métal sur lesquels ils se perchent. Les fidèles ont pour coutume de ramener les restes de nourriture des rats en tant que prasad (nourriture bénite).
Parmi ces milliers de rats noirs, il y aurait six rats blancs considérés comme les plus sacrés ; on dit qu’ils sont les réincarnations de Karni Mata elle-même et de sa famille.
EN SAVOIR + SUR BIKANERSitué également au Rajasthan, Mehandipur Balaji est un autre temple inédit où les prêtres Brahmines pratiquent des rites d’exorcisme pour libérer une personne qui dit être sous l’influence de la magie noire ou d’un esprit maléfique. C’est l’un des derniers sanctuaires en Inde où ces rituels de guérison sont menés.
Pour les occidentaux, c’est un temple qui peut être dérangeant, car on y voit des personnes crier, se contorsionner, se rouler par terre ou se cogner la tête contre les murs.
Pour les indiens, ce temple est un incontournable au Rajasthan. Des milliers de fidèles s’y pressent chaque jour (le samedi et le mardi sont les jours les plus fréquentés) car, avant d’être un temple exorciste, Mehandipur Balaji est un sanctuaire dédié au dieu-singe Hanuman sous sa forme de « Bala » (enfant). Hanuman est connu pour être un « Sankat Mochan », c’est-à-dire celui qui éradique la douleur, la souffrance et le chagrin.
Les dévots ont pour coutume d’offrir à Hanuman des « Bhog » (offrandes) de « Bondi ke Laddou » (sucreries rondes à base de farine de pois chiche) ainsi que du riz mélangé à des graines de soja noir à Bhairav Baba, la déité qui détruit la peur. Ces offrandes ne sont ni consommées dans le temple, ni rapportées à la maison, mais jetées par-dessus l’épaule pour ne pas ramener les esprits du temple chez soi.
De même, les fidèles quittant le temple, ne se retournent pas car les mauvais esprits pourraient prendre cela comme une invitation à habiter leur corps.
Kamakhya Devi, situé au sommet de la colline Nilachal à Guwahati dans l’Assam, est l’un des temples les plus révérés de l’Inde. C’est en effet l’une des 51 Shakti Peethas, des lieux dédiés à la Shakti ou force féminine.
Ici on ne vénère pas de statue, mais une fissure dans la roche qui représente le « yoni » (vagin) de Devi Sati, l’épouse du dieu Shiva. Ce yoni est vénéré comme la déesse Kamakhya elle-même. Un filet d’eau, provenant d’une source pérenne souterraine, s’écoule à cet endroit même.
Chaque année pendant la mousson, la déesse Kamakhya a ses menstruations et le temple est alors fermé pendant trois jours. Le réservoir d’eau souterrain se tint alors de rouge.
C’est à ce même moment que le festival Ambubachi Mela a lieu dans le temple. Les fidèles pensent que pendant les pluies de la mousson, le pouvoir créateur et nourricier des menstruations de la Terre-Mère devient accessible aux fidèles et apporte abondance et félicité. Au quatrième jour et dernier jour du festival, les dévots se voient offrir un morceau du tissu rouge en tant que « Prasad » utilisé pour recouvrir le yoni pendant les jours de menstruations.
Parmi la multitude de temples hindous qui parsèment l’Inde, ceux des 64 yoginis (Chausath Yogini), que l’on peut compter sur les doigts d’une seule main, occupent une place bien particulière. Ces sanctuaires, dédiés au culte tantrique et à la « Shakti », la force créatrice universelle, restent encore une énigme et, étonnamment, très peu de thèses ont été développées à ce sujet.
Les yoginis se réfèrent aussi à des entités féminines qui ont acquis des facultés supérieures (siddhi) à travers d’intenses « sadhanas » (pratiques spirituelles). On dit que ces « super women » ayant obtenu une totale maîtrise du corps et de l’esprit avaient des pouvoirs surnaturels comme par exemple la faculté de léviter ou de quitter leur corps à leur guise.
Les temples encore debout des yoginis sont au nombre de cinq, deux dans l’odisha et trois dans l’état du Madhya Pradesh.
LIRE LA SUITE DE L'ARTICLE SUR LES YOGINISSitué au cœur de Vrindavan, une des villes dédiées au culte au dieu hindou Krishna, le temple de Nidhivan est certainement l’un des plus énigmatiques de l’Inde. Il est situé dans une forêt dense composée d’arbustes entrelacés où des hordes de singes ont élu domicile.
La légende raconte que chaque nuit, Krishna et sa bien-aimée Radha, viennent y danser la Ras Lila, la « danse de l’amour divin » avec les gopis (bergères) qui se transforment ensuite en arbuste au soleil levant. On dit que les branches de ces arbustes poussent vers le bas pour montrer leur respect envers le couple divin.
C’est pour cela qu’après l’arati (offrande de flammes) de 20 h, personne ne doit rester dans la périphérie du temple ni ne doit assister à la danse de Radha et Krishna sous peine de perdre la vue…
EN SAVOIR + SUR VRINDAVANPosé sur les rives de la mer d’Oman, près de Vadodara au Gujarat, Stambheshwar Mahadev est un sanctuaire particulier qui apparaît et disparaît au gré des marées.
La légende raconte que le temple a été construit par le dieu Kartikeya, l’un des fils de Shiva et Parvati pour se laver du meurtre du démon Tarakasura, grand dévot du Seigneur Shiva. Le seigneur Vishnou suggéra à Kartikeya de faire ériger un Shiva-lingam là où il terrassa Tarakasura. C’est ainsi que le temple de Stambheshwar fut créé et que Kartikeya fut absous de ses péchés.
Pour recevoir le darshan du lingam, il faut s’assurer des heures des marées. Pour cela, vous pouvez visiter le site du temple : stambheshwarmahadev.com.
Achaleshwar est situé à huit kilomètres du Mount Abu, la seule station de montagne du Rajasthan.
Il ne reste que peu de vestiges de l’ancienne cité des rois Parmar si ce n’est son temple d’Achaleshwar, un des plus mystérieux qu’il m’ait été donné de voir.
Le sanctuaire, bien que dédié à Shiva, n’abrite pas un Lingam qui est le symbole traditionnel du dieu, mais, à la place, se trouve une fosse.
La légende raconte que, pour stabiliser le Mount Abu, le seigneur Shiva a dû étendre sa jambe droite de Bénarès (varanasi) jusqu’à ce temple. Il laissa l’empreinte de son gros orteil droit qui correspond à la fosse actuelle. On dit qu’elle descend jusqu’au centre de la terre…
EN SAVOIR + SUR LE MOUNT ABU
Bonjour je suis en train de lire La vie des Maîtres et dans ce livre l’auteur parle d’un temple de guérison. Pourriez-vous me dire où se trouve le Temple de la Guérison s’il vous plaît ?
Je vous remercie infiniment pour votre aide
Bonjour Bénédicte, merci de votre message. Il y a des centaines voire des milliers de temples dédiés à la guérison en Inde. Il faudrait savoir dans quelle région/ville il se trouve.
Bien cordialement,
Mathini
Bonjour Mr Mme je vis en afrique c’est réel plaisir teinté d’une pointe d’espoir que je me penche sur ce clavier pour vous faire part de ma doléances compte tenu du fait que je suis à la recherche des coordonnées d’un temple mystique au nom de dahil temple. Ou encore pouvez vous m’orienter dans mes recherches à fin que je puisse trouver un temple mystique semblable merci de votre bonne compréhension m
Bonjour, merci pour votre message. Nous ne connaissons pas de temple de ce nom. bien cordialement, Mathini
En revanche, le côté sulfureux du temple tantrique Tharapith à Tarapur (Bengale Occidental) m’intéresserait. Outre de nombreux pèlerins, il attire une ruche de pratiquants de tantra qui souhaitent accéder à des pouvoirs occultes. Les rites tantriques pratiqués sur les lieux de crémation adjacents au temple invoquent tous Ma Tara, un aspect redoutable de la mère divine hindoue.
sacrifice de chèvres, offrande du sang à la déesse, crânes humains utilisés pour les rituels tantriques, présence de saddhus tantriques ……. autant d’éléments à vérifier qui donnent envie de s’intéresser à ce lieu.
Oui, il existe de nombreux autres temples insolites en Inde, j’ai écrit sur ceux que je connais et qui ont une atmosphère bien particulière. Celui de la féroce déesse Tara à Tarapur semble tout aussi intriguant…À voir de ses propres yeux cependant, car il y a beaucoup de légendes urbaines entourant ces temples atypiques… Pour un futur voyage ? 😉
Merci pour cet instant d’évasion.
Au risque de paraître « difficile », j’avoue que rapporter chez moi les restes de nourriture des rats en tant que Prasad me tente vraiment très moyennement.
PATRICIA
Haha, je pense que ça ne tente personne excepté les fidèles indiens de ce temple 😉
Bonjour Svp j’ai besoin des coordonnées d’un temple mystique indien
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