Originaire de l’état du Bihar, au nord-est de l’Inde, le festival « Chhath Puja » célèbre et remercie Surya et Usha, le dieu-soleil et la déesse de l’aube, sources de vie et d’énergie primordiale. Cet hommage au soleil intervient juste après la fête des lumières (Diwali) en octobre-novembre et est l’occasion de rituels élaborés remontant à l’Inde ancienne.
« Surya est l’âme, à la fois des êtres mobiles et immobiles” (Rigvéda)
On pense que la cérémonie du « Chhath » date de l’époque védique, c’est-à-dire entre 3500 et 1500 ans avant notre ère ; le Rigvéda, un des quatre livres fondateurs de l’hindouisme contient des hymnes dédiés à la vénération du soleil.
On raconte aussi que les Rishis (les anciens sages indiens, patriarches du védisme) étaient capables de fournir l’énergie nécessaire au corps directement à partir des rayons du soleil et pouvaient ainsi s’abstenir de nourriture.
Certains lient le rituel du Chhath au dieu Rama et son épouse Sita : on dit qu’ils observèrent un jeûne et effectuèrent un rituel au dieu soleil pour le remercier de leur retour dans leur royaume d’Ayodhya, après 14 ans d’exil.
Dès lors le Chhath Puja devint une fête traditionnelle et significative de la religion hindoue et commença à être célébrée chaque année dans la patrie de Sitha, l’état actuel de Janakpur, et dans les états indiens voisins comme le Bihar.
Surya est le dieu soleil de l’hindouisme, c’est le créateur de l’univers matériel (Prakriti). Dans la mythologie hindoue, il est le père de Manu, le premier homme sur terre et le législateur de l’humanité, mais aussi de Yama, le dieu de la mort et de Yami qui deviendra la rivière Yamuna, un des sept fleuves sacrés de l’hindouisme.
L’importance du culte au soleil s’illustre dans de nombreux festivals indiens comme Uttarayan (période pendant laquelle le soleil se dirige vers le nord) ou Pongal (la fête des moissons).
Il s’exprime aussi au travers de la pratique du yoga : la salutation au soleil (Surya Namaskar) qui consiste en 12 différentes postures est une technique de gratitude envers le soleil.
Les souverains indiens soucieux de pérenniser le culte à Surya, ont fait bâtir des sanctuaires majestueux dédiés à la divinité solaire : les temples de Modhera au Gujarat et de Konark dans l’Odisha en sont les meilleurs exemples. Ces merveilles architecturales ont été conçues de manière scientifique pour que, lors des solstices, les premiers rayons du soleil tombent directement sur l’idole du dieu Surya.
Le rituel du Chhath est non seulement dédié à Surya, mais aussi à son épouse connue sous le nom de « Chhathi Maiya » ou « Usha ». Usha signifie littéralement « le premier rayon de soleil du matin » ; symboliquement, Usha est l’aube de la conscience divine pour l’aspirant spirituel. Elle est vénérée le dernier jour du festival Chhath (voir ci-dessous).
Les différents rituels du festival Chhath Puja sont très rigoureux : tout commence par un nettoyage scrupuleux de la maison puis, dans les jours qui suivent, les adeptes jeûnent du matin jusqu’au soir en s’abstenant d’eau certains jours.
Le processus demande aussi de rester debout dans l’eau pendant de longues heures, d’effectuer des offrandes de nourriture ainsi que des prières au soleil levant et couchant. Pendant toute cette période, l’adorateur se doit de rester chaste ; il dort sur le sol, séparé de son conjoint ou de sa conjointe.
Les offrandes de nourriture incluent des sucreries, des thekuas (biscuits traditionnels du Bihar), des cannes à sucre, des fruits, des radis blancs, du kheer (riz au lait), le tout disposé dans des dauris, des paniers plats ouverts en bambous. La nourriture est strictement végétarienne et cuisinée sans sel, oignon ou ail.
Le festival se tient pendant quatre jours en octobre-novembre, mais aussi en mars-avril (Chaitra Shasthi) après Holi, le festival des couleurs. Il est principalement célébré dans l’état du Bihar mais également au Jharkhand, Uttar Pradesh, Chhattisgarh et dans certains états du nord-ouest de l’Inde comme le Gujarat ou le Rajasthan.
Les fidèles se rassemblent sur les rives d’une rivière sacrée (préférablement le Gange) ou sinon de tout autre point d’eau et font leurs offrandes au soleil.
Le culte vise à remercier le soleil pour ses bienfaits sur terre et à prier pour la longévité et la prospérité des membres de la famille.
Les « adorateurs », appelés « Parvaitin » (du sanscrit « parv » qui signifie festival), sont majoritairement des « adoratrices« , car, en Inde, ce sont généralement les femmes qui jeûnent et prient pour le bien-être de leur famille. Les dames portent de beaux saris colorés et apposent un long trait orange vertical du front jusqu’à la pointe du nez ; ce tilak symbolise Surya. Les hommes se contentent de vêtements blancs.
Le premier jour du Chhath Puja, les adeptes prennent un bain dans une rivière sacrée et ramènent à la maison l’eau bénite pour préparer les offrandes. Les femmes observent un jeûne appelé « vratin » qui consiste à ne prendre qu’un seul repas dans la journée.
Le deuxième jour du Chhath Puja, les adeptes observent un jeûne pendant toute la journée. En soirée, après avoir fait des offrandes à la lune montante, ils rompent le jeûne avec du kheer (riz au lait indien) et des chapatis (pain plat indien).
Cette journée est le point d’orgue des festivités. Les dévots observent un « nirjal vrat », c’est-à-dire un jeûne avec abstinence d’eau. Ils préparent des paniers d’offrandes (arghya) et se rendent sur les rives du fleuve au coucher du soleil pour les offrir à Surya.
Le dernier jour du Chhath Puja, les fidèles, avec leur famille et leurs amis, se rendent au bord du plan d’eau avant le lever du soleil, afin de faire des offrandes (arghya) au soleil levant. Le soleil levant dissipe les ténèbres et symbolise l’émergence de la connaissance et de la vie.
Le festival se termine par la rupture du jeûne par les vratins. Les amis, les parents visitent les maisons des dévots pour recevoir la « prasad » (nourriture bénite).
Sources:
magnifique !
merci beaucoup !
namasté !
Namaskaram Joel !
magnifique !
merci beaucoup !
Merci Joel ! Namaskaram ! Mathini