On arrive souvent dans cette ville avec des valises remplies d’à priori, réminiscence de lectures ou de films tels la « cité de la joie ». Certes Kolkata, comme toutes les mégapoles indiennes, montre parfois un visage peu attractif, mais une fois apprivoisée, elle dévoile une atmosphère et un charme bien à elle ; il vous faut pour cela déambuler autour de Chowringhee ou de Market Street ou bien encore partager un moment « d’adda » avec ses habitants. La cité du poète Rabindranath Tagore est finalement une belle surprise.
Kolkata (anciennement Calcutta), est la capitale de l’état indien du Bengale Occidental. Elle est le principal pôle commercial, culturel et éducatif de l’Est de l’Inde. Avec son agglomération, Kolkata compte environ 15 millions d’habitants ce qui fait d’elle la deuxième ville la plus peuplée de l’Inde.
De son histoire mouvementée, on retiendra que Kolkata fut la capitale des Indes britanniques de 1773 à 1912. Ses désavantages géographiques combinés au nationalisme grandissant conduiront à un déplacement de la capitale à New Delhi.
Avec ses douze universités, Kolkata est connue comme un important centre culturel. Bon nombre d’intellectuels indiens sont originaires de Kolkata ; l’écrivain-poète Rabindranath Tagore fait partie de ceux-ci.
La ville est également célèbre pour ses personnalités spirituelles telles Ramakrishna, Vivekananda et Mère Térésa. Ils ont tous trois contribué à l’aura de cette ville.
L’adda fait partie intégrante de la culture bengalie. On peut décrire l’adda comme une session de discussion, une conversation amicale qui peut aussi, dans certains cas, prendre la forme d’une joute verbale.
Elle a très souvent lieu après la journée de travail comme un moment de détente bien mérité et s’accompagne de chaat (snacks indiens), mais surtout d’un thé chaï servi dans un pot en terre agrémenté de quelques brins de safran.
La discussion peut surgir de façon spontanée dans des endroits aussi divers que variés : devant le porche des maisons, dans les escaliers, au bureau ou sur le trottoir, et aborde tous types de sujets.
Elle peut regrouper des personnes de tous âges et d’horizons culturels et religieux différents.
Il existe aussi des adda plus élitistes, un peu à la manière des clubs anglais, qui traitent d’un sujet bien spécifique connu à l’avance, littérature ou sport par exemple et ciblent une certaine catégorie de personnes.
« Durga Puja », est LE festival de Kolkata. Il a lieu les 5 derniers jours de la fête de Navaratri et marque la victoire de la déesse Durga sur le démon Mahishasura. A cette occasion, la ville en effervescence ne dort plus, se pare de lumières et de temples temporaires qui rivalisent de beauté et de créativité…
LIRE LA SUITESur la route conduisant au temple de Kalighat (voir plus bas) se trouve le quartier bouillonnant de Chowringhee, le cœur de la ville, hyper encombré et affairé, mais très Kolkata.
Il est surtout connu pour sa large rue principale, ‘Chowringhee road’, reliant le nord et le sud de la ville, et son bazar, ‘Market Street’.
Vous trouverez là une pléthore de commerces, restaurants, musées, théâtres et de nombreux bâtiments historiques classés au patrimoine national.
Un quartier pour flâner et prendre le pouls de la ville.
Situé sur la rive ouest de la rivière Hooghly, Belur Math est le siège de la Mission Ramakrishna, fondée par Swami Vivekananda, un disciple de Ramakrishna. Ils sont tous deux considérés comme des maîtres de sagesse. Belur Math compte parmi les institutions de premier plan de Kolkata.
Les 160 000 m2 du complexe comprennent des temples dédiés à Ramakrishna, Sarada Devi et Swami Vivekananda où leurs reliques sont conservées. Le temple principal fusionne les styles hindous, chrétiens et islamiques, symbole de l’unité de toutes les religions.
Kalighat est, avec celui de Dakshineswar, l’un des deux temples les plus important de Kolkata dédiés à la féroce déesse hindoue Kali.
Considéré comme l’une des 51 Shakti Peethas, ce temple est un haut lieu de pèlerinage pour les Shaktas, les adeptes de la Shakti ou force créatrice féminine. Selon la légende, les orteils du pied droit de Sati sont tombés à cet endroit.
Le temple Kalighat dans sa forme actuelle ne date que d’environ 200 ans. Le sanctuaire d’origine était abrité dans une petite cabane. Un premier temple a été construit par le roi Manasingha au début du 16e siècle. Le temple actuel a été érigé sous le patronage de la famille Chowdhury Sabarna Roy de Banisha. Il a été achevé en 1809.
Kalighat était auparavant situé sur un ghat* sacré, sur l’ancien cours de la rivière Hooghly, la Bhagirathi. Le nom de Kolkata dériverait du mot Kalighat. Avec le temps, le cours de la rivière s’est éloigné du temple. Ce dernier est maintenant situé sur les rives d’un petit canal appelé « Adi Ganga » qui se connecte à la Hooghly.
*Ghat = ensemble de marches menant au fleuve
Près des rives de la rivière Hoogly se dresse le mémorial de Victoria, un grand bâtiment de marbre qui a été construit entre 1906 et 1921.
Il est dédié à la mémoire de la reine Victoria (1819-1901) et contient un musée. L’architecture est de type indo-sarracénique, mélangeant les styles britanniques, moghols, vénitiens et égyptiens.
Proche du ‘Victoria Memorial’ on trouve la cathédrale anglicane Sain-sPaul. Elle a été achevée en 1847 et présente une architecture néo-gothique ainsi qu’un style florentin pour ses vitraux et fresques.
Ce temple dédié à Radha-Krishna a été construit par une riche famille d’industriel, les Birla.
Achevé en 1996, il arbore un intérieur très opulent. A voir en passant, de nuit de préférence pour ses illuminations.
Les photos sont interdites à l’intérieur.
Ce temple jaïn, entièrement revêtu de miroirs incrustés, est situé dans la « Badridas Temple Street ». Il a été construit par Marwari Shrimal en 1867 et est dédié à Paresnath, le 23e Tirthankara (saint jaïn). L’idole principale qui se tient assise dans le sanctum sanctorum a le front serti de diamants.
Une lampe à ghi (beurre clarifié) brûle continuellement à l’extérieur depuis la construction du temple en 1867.
Le quartier jaïn autour du temple offre aussi de jolies balades.
Nakhoda est la principale mosquée de Kolkata, habillée de rouge et vert et située à Chitpur, dans le quartier du « Burra bazaar' »
L’édifice contient une salle de prière ayant une capacité de 10 000 personnes et possède trois dômes, deux grands minarets de 46 mètres de haut et 25 autres petits minarets.
L’intérieur fait preuve d’une réelle recherche esthétique, un délice pour les yeux des amateurs d’architecture.
Tout autour de la mosquée, le bouillonnant Burra bazaar vaut aussi le détour. Simple marché de textile au départ, il est devenu l’un des noyaux commerciaux de Kolkata ; c’est l’un des plus grands marchés de gros en Inde.
Une activité frénétique, un incroyable foisonnement de couleurs et de fragrances, le marché aux fleurs de Mallik ghat est à voir absolument !
Situé à côté du pont de Howrah, il est quasiment ouvert 24/24 et 7/7 ; c’est l’un des plus grands en Asie.
On compte près de 2000 vendeurs de fleurs et ce chiffre doublerait lors de la saison des mariages.
La maison de Mère Térésa, où se trouve son tombeau, mérite une petite halte, afin d’honorer la mémoire de cette grande dame et l’exemple de don de soi qu’elle a laissé au monde.
Sur son tombeau, la phrase en anglais ‘YOU DID IT TO ME‘ est écrite avec des pétales de fleurs.
Mère Teresa disait souvent à ses sœurs de se rappeler « l’évangile des cinq doigts ». Elle répétait cette phrase : « You did it to me » (c’est à moi que vous l’avez fait), en comptant sur ses cinq doigts les cinq mots de la formule ; « J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger. J’ai eu soif et vous m’avez donné à boire. Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ses plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.» (Matthieu 25)
Ce temple hindou, situé sur la rive orientale de la rivière Hooghly, abrite la déité Bhavatarini, un aspect de la déesse hindoue Kali. Bhavatarini signifie « celle qui libère ses fidèles de l’océan de l’existence ».
C’est l’un des plus importants temples de Kolkata avec celui de Kalighat.
Il a été construit en 1855 par Rani Rashmoni, un philanthrope et un dévot de Kali, suite à un rêve qu’il fit alors qu’il s’apprêtait à partir en pèlerinage à Varanasi (Bénarès). Kali apparut devant et lui dit : « Il n’est pas nécessaire d’aller à Varanasi, installe ma statue sur les rives du Gange dans un temple magnifique et organise mon culte à cet endroit. Alors je me manifesterai. »
Dakshineswar est aussi connu pour son prêtre Ramakrishna Paramahamsa, considéré comme un saint par les hindous et qui officia dans ce temple.
Un petit mot sur le pont de Howrah dont les habitants de Kolkata sont si fiers.
Ce pont cantilever suspendu sur la rivière Hooghly a été mis en service en 1943.
Le 14 juin 1965, il a été rebaptisé « Rabindra Setu » d’après le grand poète bengali Rabindranath Tagore qui fut le premier lauréat indien du Prix Nobel ; il est cependant encore populairement connu comme le pont de Howrah. Il supporte un trafic journalier d’environ 100 000 véhicules et quelques 200 000 piétons. C’est est le sixième plus long pont de ce type dans le monde.
Ce petit temple situé à Howrah (banlieue de Kolkata) que des amis indiens m’ont fait découvrir est une belle surprise.
L’entrée ne paie pas de mine mais l’intérieur offre un spectacle étonnant : Une imposante statue bleue de la déesse hindoue Kali vous accueille, les yeux férocement ouverts, entourée de 1000 mains (Hazar Hath). Cette statue serait unique en son genre.