Ahmedabad garde de son passé de cité marchande un patrimoine unique. La vieille ville et ses quartiers cloisonnés jalonnés de délicates maisons de maîtres, témoignent de sa richesse d’antan. Ahmedabad est aussi connue pour son rôle dans le mouvement d’indépendance de l’Inde. Le Mahatma Gandhi y fonda un ashram et, de là, lança la Marche du Sel en 1930.
Souvent qualifiée de Manchester de l’Est du fait de son industrie textile, Ahmedabad, dans l’état du Gujarat, doit sa réputation à un long passé commercial remontant aux dynasties Muzaffarides et Mogholes.
Son histoire commence au 11e siècle EC, quand le roi Solanki Karandev I construisit une cité nommée Karnavati sur les rives de la rivière Sabarmati. La ville prit ensuite le nom d’Ahmedabad au 15e siècle, d’après Ahmed Shah de la dynastie Muzaffaride, qui y établit son sultanat.
La fête d’Uttarayan dans l’état du Gujarat est célébrée par un festival de cerfs-volants tout à fait poétique. Tout au long de la journée, des milliers de cerfs-volants multicolores parcourent inlassablement le ciel tandis que la nuit venue, des myriades de lanternes en papier illuminent le firmament…
LIRE LA SUITE +Navaratri est un festival qui a lieu pendant neuf nuits et 10 jours. Il s’attache à célébrer la Mère Universelle, ou Shakti, la force primordiale. Lors de ce festival différentes festivités ont lieu dont des danses comme celle appelée garba, une spécificité du Gujarat…
LIRE LA SUITE +Ahmedabad doit avant tout son charme à sa vieille ville, bâtie il y a près de six siècles. Dans cette cité frénétique, il nous est enfin possible de déambuler calmement à travers les pols* ponctués d’anciennes havelis (maisons de maître) aux façades délicatement sculptées, de demeures de l’époque marathe et d’édifices en bois croulant sous le poids du temps.
*Le pol est un quartier cloisonné en fonction de l’appartenance socio-religieuse. Le mot pol dérive du mot sanscrit pratoli qui signifie « porte ou entrée ». Les pols ont été construits à l’origine pour protéger les habitants lorsque des émeutes communales surgissaient. Un pol typique est pourvu d’une ou deux entrées seulement ainsi que quelques entrées secrètes connues seulement des personnes y résidant.
Lors de votre promenade dans la vieille ville, votre croiserez aussi de nombreux chabutaras, des mangeoires à oiseaux en bois en forme de tour octogonale. On dit que ces chabutaras ont été construits en raison du manque d’arbre dans la ville. Pour les hindous, nourrir les animaux et les oiseaux tout comme les personnes démunies procure un bon karma.
Les belles demeures datant de l’époque où les souverains marathes régnaient sur Ahmedabad sont facilement reconnaissables à leur devanture ornée de nombreuses sculptures naïves colorées.
Dans le pol Haja Patel, une ruelle étroite nous mène au temple Kala Ramji, datant de plus de 300 ans. Il se niche dans un haveli à l’architecture gracieuse dont les angles et les piliers sont finement sculptés. L’autel abrite une statue du dieu hindou Rama en marbre noir dans une posture de padmashan (assis en lotus), ce qui est plutôt rare en Inde. Il existerait une autre statue de ce genre à Nashik, dans le Maharashtra.
On raconte que la statue a été installée par des prêtres de la ville de Dwarka, il y a 400 ans de cela, et qu’elle serait réapparue en 1947, des centaines d’années après avoir était cachée pour éviter les pillages pendant l’invasion moghole.
Toujours dans la vieille ville, la « mosquée du vendredi » est un des monuments à ne pas manquer, c’est la plus ancienne d’Ahmedabad (15e siècle).
Construit sous le règne d’Ahmed Shah, la mosquée comprend une grande cour rectangulaire qui donne sur une salle de prière de 260 colonnes surmontée de quinze dômes.
À l’est de la Jama Masjid, accessible par une porte communicante, se trouve le Badshah No Hajiro, le tombeau d’Ahmed Shah, fondateur d’Ahmedabad. Ce mausolée, datant de 1451, abrite aussi les tombes de son fils, Muhammed Shah II, et de son petit-fils Ahmed II. À noter que les femmes ne sont pas autorisées dans le sanctuaire et que les hommes doivent se couvrir la tête avant d’entrer.
Le Rani No Hajiro est le pendant féminin du Badshah No Hajiro à l’est du Manek Chowk, où les reines d’Ahmed Shah ont été inhumées.
Peu après la mosquée du vendredi, nos pas s’arrêtent inévitablement au Manek Chowk. Marché de l’or et lieu de restauration rapide, Manek Chowk ne dort jamais. Les bijoutiers qui s’y sont installés ouvrent jusque tard dans la nuit pour éviter tant que possible les cambriolages, m’ont-ils chuchoté.
Manek Chowk est à vivre en soirée, lorsque les locaux se retrouvent pour déguster des chaats (snacks) en famille ou entre amis. Une des spécialités culinaires ici est le Pav Bhaji, composée d’un curry de légumes à base de pommes de terre et de tomates accompagné de petits pains toastés.
À quelques mètres du Manek Chowk, on tombe sur un édifice d’architecture britannique datant de 1894 ; c’est la plus ancienne bourse de l’Inde après celle de Mumbai.
Situé dans le quartier de Kalupur, le temple Swaminarayan, construit en 1822, est le premier de la mouvance hindoue appelée « Swaminarayan Sampraday ».
Son fondateur, Sri Sahjanand Swami, plus connu sous le nom de Swaminarayan, prônait la non-violence, la tolérance et l’impartialité entre toutes les religions, les castes et les peuples.
Le temple principal consiste en trois sanctuaires, celui de Radha et Krishna sur la gauche, celui de Nar et Naravan au centre et à droite se tient une statue dorée de Swaminarayan et de ses parents. Il est entouré d’havelis colorés qui servent de logement pour les moines et nones de la mouvance.
Cette petite mosquée, bâtie à la fin du 16e siècle par un esclave du sultan Ahmed Shah, est réputée pour ses beaux jalis (panneaux ajourés). Le plus fameux est celui orné d’un arbre de vie qui est devenu en quelque sorte l’emblème d’Ahmedabad.
Datant de 1850, le temple jaïn Hateesingh est un petit bijou architectural à double étage construit entièrement en marbre blanc. Il est dédié à Dharmanatha, le 15e Tirthankar (saint jaïn). Il a été nommé d’après son fondateur Seth Hathee Singh, un commerçant jaïn prospère.
Juste en face de l’entrée du temple, se tient une Manastambha, une tour édifiée à la gloire du jaïnisme, inspirée de celle de Chittorgarh.
Le Musée Calico est l’une des plus célèbres institutions connue dans le monde entier pour sa remarquable collection de textiles indiens qui couvre cinq siècles. Un musée unique à ne pas manquer même si ses horaires et ses visites guidées sont un peu contraignants.
L’ashram de Gandhi, anciennement connu sous le nom d’ashram Satyagraha, a été construit en 1915 au nord d’Ahmedabad.
Gandhi s’y installa après son retour d’Afrique du Sud. De là, il développa ses idées sur l’indépendance de l’Inde et entama la marche du sel, une des plus fameuses campagnes de désobéissance civile du mahatma.
L’Ashram a été reconverti en musée-mémorial qui retrace la vie de Gandhi et contient une importante collection de manuscrits ainsi que quelques effets personnels du père de la nation indienne.
voir le site de l’ashram Sabarmati
Connu à l’époque comme le ‘Qutb Hauz’, ce Lac artificiel situé au sud de la ville a été construit par le sultan Qutbuddin au 15e siècle. Les rois l’utilisaient pour leur baignade. C’est maintenant un parc d’attraction comprenant, entre autres, un petit train, un zoo et un parc aquatique.
Le Dada Harir Vav est l’un des lieux les plus visités d’Ahmedabad et pour cause, ce puits à galeries (« vav » en Gujarati), situé à trois kilomètres de la ville, est absolument remarquable.
Construit en 1485 par le souverain musulman Bai Harir, il comprend cinq étages dont les piliers et balcons sont richement sculptés.
Les ‘vav’ faisaient autrefois partie intégrante des régions semi-arides du Gujarat. Ils permettaient non seulement aux caravanes commerciales et aux habitants de la cité de s’approvisionner en eaux, mais étaient aussi des lieux de repos et de festivités.
Située à une vingtaine de kilomètres d’Ahmedabad, Gandhinagar est la capitale de l’état du Gujarat.
Elle abrite les institutions gouvernementales du Gujarat et des bâtiments administratifs. Cette nouvelle cité offre peu d’intérêt touristique si ce n’est la visite des temples d’Akhshardham et de Trimandir-Simandhar.
Akhshardham est un des plus grands temples du Gujarat. Il est bâti en pierre de grès rose et est entouré de magnifiques jardins et de fontaines.
Le Trimandir-Simandhar est un immense temple d’une mouvance hindoue non-sectaire créée par Dada Bhagwan Parivar. Dans son gigantesque hall au rez-de-chaussée, les dieux de trois grandes religions sont sur le même pied d’égalité.
Couvrant 120 km2, Nalsarovar est l’une des plus larges réserves ornithologique du Gujarat. Elle accueille plus de 200 espèces d’oiseaux différentes et 70 variétés de fleurs aquatiques.
Pendant l’hiver, cette zone humide voit arriver de larges congrégations d’oiseaux migrateurs tels les pélicans, flamands roses, grues et cormorans… Deux heures de barque vous mèneront à la rencontre de cette riche biodiversité. Un moment de sérénité loin du chaos d’Ahmedabad.
Bonjour
Magnifique !!! je l’ai déjà inscrit pour un voyage futur .
Merci beaucoup
Merci Ady ! Oui en fait tout le Gujarat vaut le coup !