L’Inde souffre encore d’une mauvaise réputation. Archaïque, pauvre, sale… Le pays de Gandhi ne se résume heureusement pas à ces quelques adjectifs ; l’Inde, c’est, avant tout, une palette de sensations uniques, d’émotions intenses et subtiles. Que vous la détestiez ou l’adoriez, cette terre millénaire ne vous laisse jamais indifférent ! Vivant dans ce grand pays depuis près de 7 ans, je vous l’affirme, l’Inde est un incontournable et comblera les voyageurs de tout type : les aventuriers, les photographes, les passionnés de culture, les mystiques et les amoureux de nature sauvage préservée.
À la fois fascinante, hypnotique et totalement déroutante, l’Inde met tous vos sens en éveil. Ici, tout est exacerbé, les fragrances, les sons et les couleurs. Vos points de repères sont bien souvent bouleversés ce qui permet, du coup, un dépaysement total ! Je vous l’avoue sur cette page, j’ai mis un bon moment avant de m’acclimater à ce pays jusqu’à ce que je comprenne que l’Inde, c’est une toute autre façon de penser et de vivre. Appliquer nos schémas occidentaux ici, ça ne marche absolument pas ! Suivre le flot et lâcher prise sont les tickets qui vous permettent d’atterrir en douceur sur « planète India ».
« Atithi Devo Bhava », « l’invité équivaut à Dieu » est une phrase en sanscrit qui est devenue en quelque sorte un code de conduite pour la société indienne. Alors, oui, il y a pas mal d’escroqueries touristiques en Inde, l’appât du gain facile l’emportant parfois sur la bienveillance ancestrale. Néanmoins, ce n’est pas du tout le fondement de la société indienne et cela ne reflète en rien ce que sont les Indiens au quotidien : des gens d’une grande gentillesse et d’une générosité naturelle qui force le respect et l’admiration. Ici, pas besoin de rendez-vous un mois à l’avance, la porte est toujours ouverte et un chaï vous attend sûrement sur le coin d’une table !
l’Inde est l’une des plus anciennes civilisations au monde avec l’Egypte et la Mésopotamie et le berceau de quatre grandes religions (voir plus bas). Avec plus de 1600 langues et dialectes, elle est aussi l’un des pays les plus divers au monde sur le plan linguistique. La langue peut même varier au sein d’un même état à seulement quelques centaines de kilomètres de distance.
Ce que peu de personnes savent, c’est que l’Inde accueille près de 500 communautés dites « adivasi » (« habitants originels de l’Inde ») qui vivent dans une forme de société parallèle.
Ces peuples indigènes représentent 8 % de la population du sous-continent indien, c’est-à-dire pas moins de 100 millions d’individus, ce qui fait de l’Inde le pays ayant le plus de peuples tribaux au monde.
Certaines de ces tribus n’ont guère changé leur mode de vie depuis des millénaires, comme les « sentinelles » des îles Andaman et Nicobar qui refusent violemment tout contact avec le monde extérieur. En 2018, un missionnaire américain de 27 ans, John Allen Chau, voulant arrogamment porter la bonne parole est mort sous les flèches des sentinelles.
Même rattrapés par la modernité, les peuples premiers de l’Inde n’ont cependant pas oublié leurs racines qui s’expriment à travers des coutumes distinctes misent en valeur lors de cérémonies insolites et uniques.
Le mélange des cultures, l’ancienneté et la diversité des paysages ont doté l’Inde d’un incroyable héritage : ce pays ne compte pas moins de 37 sites classés au patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO et se classe sixième après l’Italie, la Chine, l’Espagne, la France, l’Allemagne dans le top 10 des pays avec le plus de sites classés au patrimoine mondial de l’humanité.
La spécificité de l’Inde est son hétéroclisme architectural : temples hindous, derasars jaïns, stupas et gompas bouddhistes, mosquées mogholes, gurudwara sikhs, églises baroques, édifices coloniaux, palais somptueux et sites archéologiques millénaires…
Parmi les sites classés les plus connus, figurent le grandiose Taj Mahal, le temple solaire de Konark, les fabuleuses grottes rupestres d’Ajanta et Ellora, le parc de Kaziranga National, dernier refuge des rhinocéros à une corne, la chaîne verdoyante des ghâts occidentaux, l’architecture de Le Corbusier à Chandigarh…
En dehors de ces lieux renommés, il y a encore bien d’autres merveilles architecturales à découvrir !
EN SAVOIR + SUR L'ARCHITECTURE DE L'INDECôté nature et paysages variés, l’Inde n’est pas non plus en reste : le pays est ceinturé, au nord, par la majestueuse chaîne himalayenne et un éclectisme de parcs et de réserves naturelles jalonnent tout le sous-continent indien abritant des espèces endémiques ou en voie d’extinction comme le lion d’Asie (Gujarat), le rhinocéros à une corne (Assam) ou le tigre du Bengale.
L’Inde compte aussi plusieurs déserts : le Thar dans le Rajasthan, le Rann of Kutch au Gujarat (le deuxième plus grand désert de sel au monde) et un chapelet de petits déserts froids au Ladakh et dans la vallée de Spiti (Himachal Pradesh).
À l’opposé de ces régions arides, on trouve une nature luxuriante composée de lagunes et de mangroves (Kérala, Sundarbans…), de jungles (réparties sur tout le sous-continent indien) et de plantations de thé (Tamil Nadu, Kérala, Assam, Himachal Pradesh).
Il y en a vraiment pour tous les goûts !
En Inde, il ne se passe pas un jour sans festival ! J’exagère un peu, mais c’est le sentiment que l’on a quand on vit ici, surtout dans la région traditionnelle du Rajasthan.
Pour résumer, les grands festivals hindous de l’Inde débutent à la mi-août jusqu’aux mois de mars-avril. La période août, septembre, octobre est la plus intense, s’enchaînent : Rakhi, Ganesha Chaturthi, Krishna Jayanti, Navaratri, Diwali. En février-mars, on trouve le fameux Holi, le festival des couleurs, et Gangaur fêté par les femmes du Rajasthan.
Viennent s’ajouter à la liste déjà abondante des festivités, les fêtes Bouddhistes estivales du Ladakh et du Sikkim, les festivals musulmans, les festivals de temples (nombreux au Kérala) et les centaines de fêtes « tribales » des différentes ethnies de l’Inde, parmi les plus excentriques… Autant dire que j’ai vite abandonné l’idée de faire une liste exhaustive des festivals de l’Inde !
EN SAVOIR PLUS SUR LES GRANDS FESTIVALS DE L'INDEUne fois passée « l’épreuve du feu » des épices, la cuisine indienne dévoile un éventail de saveurs qui vous rend totalement addict. La vraie gastronomie indienne est un mélange savamment dosé de parfums et non un gloubi-boulga d’épices jeté au hasard dans le Kadai (marmite indienne). Les épices sont non seulement utilisées pour leur goût, mais aussi pour leurs propriétés ayurvédiques (médecine traditionnelle de l’Inde) ; ainsi le cumin ou l’asafoetida (hing) auront une fonction digestive, tandis que le gingembre stimulera l’organisme.
EN SAVOIR + SUR LA CUISINE INDIENNE« No problem, no problem », qui n’a pas entendu cela en Inde ! Ce ne sont pas seulement quelques mots lancés par le conducteur de rickshaw quand il ne connaît pas la direction (rires), c’est, en réalité, un véritable mantra de positivité. Ici, les solutions viennent avant les problèmes et la page des événements négatifs est vite tournée. Cette philosophie amène un autre motto : « nothing is impossible in India » (rien n’est impossible en Inde) qui laisse, dans la vie de tous les jours, une grande liberté d’action et d’improvisation.
Impossible de parler de l’Inde sans traiter de la spiritualité tant elle est omniprésente. Ceci est sûrement dû au fait que l’Inde est le berceau de quatre grandes religions : l’hindouisme, le bouddhisme, le jaïnisme et le sikhisme et elle accueille aussi de longue date le judaïsme, le christianisme, l’islam, le zoroastrisme et la plus grande communauté bahá’ie au monde.
Chose surprenante cependant, l’Inde est, d’après sa constitution, une république démocratique laïque. Mais rien à voir avec la laïcité à la française : la loi indienne reconnaît le droit basé sur la religion ; ainsi, les hindous, les musulmans et les chrétiens sont sujets chacun à leur propre droit civil.
Parler de spiritualité en Inde n’a jamais été aussi facile, ici, c’est une chose normale, et même attendue. Cette terre millénaire a vu naître de grands maîtres de sagesse (Kabir, Ramakrishna, Vivekananda, Ramana Maharshi, Shirdi Baba, Mata Amritanandamayi pour ne citer qu’eux) dont les enseignements ont dépassé les frontières du sous-continent indien. De même, le yoga, qui s’est maintenant répandu sur toute la planète, a aussi vu le jour sur Bharat Mata (Mère Inde).
EN SAVOIR + SUR LES RELIGIONS DE L'INDESi vous aimez les métiers d’arts comme moi, vous ne serez pas déçus en Inde. Le pays possède un artisanat encore bien vivant et aussi varié que sa population.
Le tissage manuel de la soie et de la laine est présent aux quatre coins de l’Inde. Pour ne citer que quelques exemples, on trouve, tout au Nord, au Ladakh, les fameux châles Pashmina en laine de chèvre et, à Patan, au Gujarat, l’art des saris Patola (parmi les plus onéreux de l’Inde) est encore perpétué par une poignée de familles.
Au Rajasthan et au Gujarat, l’impression textile aux tampons de bois (Ajrakh) a pignon sur rue. Cet art noble remonterait aux civilisations de l’Indus, il y a près de 3 000 ans avant J.-C. et a tout particulièrement fleuri sous le patronage des Maharajas au 12e siècle de notre ère. L’impression implique, entre autres, la sculpture minutieuse de blocs de bois au design voulu, la préparation des encres faites à partir de pigments naturels et plusieurs applications manuelles des blocs sur le tissu.
Dans les zones ethniques comme au Chhattisgarh (centre de l’Inde), le travail des métaux est chose commune ; les peuples autochtones ont sûrement été les premiers forgerons de l’Inde. Le Dhokra fait partie de ces arts anciens du moulage du bronze, connu aussi sous le nom de « cire perdue ». Il remonterait à plus de 4 000 ans. Il recrée généralement l’imagerie des peuples racines : scènes de vie, animaux et motifs religieux.
La peinture traditionnelle, la poterie, et je finirai par ceux-ci, sans pour autant être exhaustive, sont des arts qui ne sont pas prêts de s’arrêter en Inde tant ils sont intégrés dans la culture indienne.
Bien que le niveau de vie ait beaucoup augmenté depuis quelques décennies, l’Inde reste encore, dans son ensemble, bon marché. Si on est un peu baroudeur, on peut voyager pour très peu (20 euros par jour). Le pays est bien desservi par les trains et les bus qui offrent des tarifs imbattables si vous avez le temps et aussi la patience. Pour donner un exemple, le train Delhi – Chennai (2 200 km) vous coûtera de 800 à 3 000 roupies (de 10 à 30 euros) selon la classe.
De même, un nouveau style d’hostels (sorte d’auberges de jeunesse revisitées) ont récemment vu le jour en Inde (Moustache Hostel, Zostel, Backpaker Panda) offrant aux routards un séjour confortable et propre en chambre ou en dortoirs à partir de 500 roupies la nuit (6 euros).
À côté de cela, l’Inde possède une hôtellerie de luxe bien développée ; les hôtels 5 et 7 étoiles de rénommée internationale ont fleuri sur tout le sous-continent indien. Parmi les plus somptueux, on notera l’Umaid Bhawan à Jodhpur, le palais du lac à Udaipur, le Wildflower Hall à Shimla, le Taj Falaknuma Palace à Hyderabad et le Taj Mahal Palace à Mumbai.
Le pays compte aussi cinq trains de luxe qui n’ont absolument rien à envier à l’Orient Express en Europe ou au Rocky Mountaineer au Canada : le Deccan Odyssey (Maharashtara, Rajasthan & Gujarat), le Golden Chariots (Karnataka), le Royal Rajasthan on Wheels, le palace on Wheels (Rajasthan) et le Maharajas’ Express (Rajasthan, Madhya Pradesh et Uttar Pradesh) qui a été reconnu à maintes reprises comme « l’un des meilleurs trains de luxe au monde” par le « The World Travel Awards ».
La danse et la musique en général sont des éléments importants de la culture indienne. Chaque région possède ses propres traditions folkloriques pratiquées lors d’événements spéciaux comme les mariages ou anniversaires.
De façon plus poussée, ces arts prennent une forme classique dont les racines remontent à des textes millénaires.
Officiellement, il y a huit styles de danses classiques indiennes : Le Bharata Natyam (Tamil Nadu), le Kathak (Uttar Pradesh), le Kathakali (Kerala), le Mohiniyattam (Kerala), le Kuchipudi (Andhra Pradesh), le Manipuri (Manipur), l’Odissi (Odisha) et le Sattriya (Assam).
Tout comme notre danse classique occidentale, cet art requiert de très nombreuses années de pratique (10 ans au minimum) et est très codifié. Assister à un récital de danse classique en Inde, c’est une émotion particulière, une évasion dans un monde nouveau.
EN SAVOIR + SUR LA DANSE CLASSIQUE INDIENNEQuant à la musique classique indienne, c’est probablement l’un des systèmes musicaux les plus élaborés au monde.
Il est généralement admis que le « Sama Véda », un texte sacré composé en 1500 avant J.-C., est une source probable de la musique indienne qui s’est ensuite enrichie au fil des siècles jusqu’au système sophistiqué que l’on connaît aujourd’hui.
Les concepts de base de la musique indienne comprennent les Swara (notes), Raga (mélodies improvisées à partir d’un thème de base), Shruti (microtons), Alankar (ornementations) et Tala (motifs rythmiques utilisés par les percussions).
Un concert de musique classique vous plonge dans un moment extatique méditatif.
« La base de l’existence est la vibration, qui est le son. La musique classique indienne n’est pas considérée comme un divertissement : c’est un outil dans le processus spirituel ». Sadhguru Jaggi Vasudev
EN SAVOIR + SUR LA MUSIQUE CLASSIQUE INDIENNE
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Thanks Mark 🙂
Formidable !
Bravo pour votre travail.
Je voyage toujours seule en Inde mais pour la 1ere fois vous m’avez donné envie de confier une partie de mon séjour (prochain nous espérons bien sûr !)
Très envie de vous le rencontrer..
PS. Votre post sur Instagram m’a bien fait rire!
Namasté
Merci de tout coeur Annie ! Au plaisir de vous rencontrer en Inde ! Bien cordialement, Namaskar, Mathini.
Ps: oui, mon post est une façon d’alerter la gente masculine… 😉